À VOS PALMES, PRÊT, SANTÉ !

le 30/12/2018 publié dans le N°282 de Subaqua
Freediver
Carl Willem
par Carl Willem

Le président de la fédération Jean-Louis Blanchard et notre fédération française d’études et de sports sous-marins marquent un grand intérêt aux bénéfices sur la santé de nombreuses activités subaquatiques qu’elle propose à ses membres. Les médecins fédéraux sont clairement convaincus de l’intérêt de prescrire l’activité physique pour améliorer l’état de santé de leurs patients. Sur les plans fédéraux national, régional ou départemental, le souhait de développer le « sport santé » est bien présent et différentes initiatives sont en cours qui concernent à la fois la recherche, la pédagogie et la mise en place de projets pilotes. Le docteur Carl Willem, médecin coordonnateur des élites FFESSM et médecin du CODEP 06 fait le point.

Woman swimming underwater in swimming costume and full-face mask

La prise de conscience de la nécessité de prendre soin de son corps remonte à l’Antiquité grecque et n’a fait que de grandir au fils des siècles.

Environ 400 ans avant Jésus-Christ, Hippocrate, le père de la médecine, avait déjà bien compris les préceptes du « sport santé » puisqu’il nous livrait ce message « Toutes les parties du corps qui remplissent une fonction sont saines, bien développées et vieillissent plus lentement si elles sont sollicitées avec mesure et exercées à des travaux dont on a l’habitude. Mais si elles ne sont pas utilisées et sont indolentes, elles tendent à devenir malades, se développent mal et vieillissent prématurément. » Il préconisait déjà l’exercice comme un facteur d’équilibre « entre la force que l’on dépense et celle que l’on absorbe » et conseillait la prescription d’exercices tenant compte des dispositions de l’individu et de la saison tout en bannissant les excès.

Aujourd’hui, pour les activités subaquatiques, la difficulté sera d’adapter, de doser, de fixer des limites et de choisir une activité spécifique en fonction des capacités propres de chacun.

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Au sein de la FFESSM, nous avons la chance de bénéficier d’un réseau de nombreux experts de l’activité physique et mentale. Médecins et plus particulièrement spécialisés en médecine subaquatique, sportive ou en médecine physique et rééducation, kinésithérapeutes, entraîneurs, préparateurs physiques, psychologues, préparateurs mentaux ou physiologistes, peuvent échanger en équipe leurs connaissances du « sport santé ». Certains possèdent déjà une longue expérience de la prescription d’une activité physique subaquatique bénéfique à la santé.

Et les dirigeants fédéraux soutiennent de nombreux projets sur la question depuis très longtemps.

Un exemple : le projet Handisub®

Toutes les activités subaquatiques de la FFESSM accessibles et adaptées à la personne en situation de handicap constituent le plus bel exemple de prévention de la santé par la promotion d’activités « sport santé » pour tous sans discrimination.

Le démarrage du projet fédéral Handisub® remonte à 2009. Handisub® a été construit sur le plan politique par Jean-Louis Blanchard, qui a beaucoup lutté pour mettre en place des relations au plus haut niveau avec les dirigeants de FFH puis avec ceux de la FFSA. Des conventions entre les présidents de la FFESSM, de FFH et de la FFSA ont été signées et, depuis, des commissions interfédérales se rencontrent à intervalles réguliers. Handisub® (terme déposé et appartenant à la FFESSM) consiste à accueillir, former, encadrer, partager, se dépasser, s’adapter et proposer des activités subaquatiques avec comme objectifs d’améliorer les capacités physiques et cognitives de nos membres pratiquants présentant un handicap.

Saluons les experts qui ont participé à la rédaction d’un guide de grande qualité d’accessibilité aux activités subaquatiques en faveur des personnes en situation de handicap.

Rappelons les bénéfices constatés chez les handi plongeurs :

> Dépassement du handicap, repousser ses limites.

> Disparition du fauteuil pour les handicaps imposants celui-ci.

> Gestion des émotions.

> Apaisement de l’anxiété.

> Gestion des situations de stress qui peuvent être liées aux déficiences et aux situations de handicap.

> Développement de l’estime personnelle par le dépassement de soi et l’image positive qu’elle véhicule.

> Découverte d’un nouvel environnement.

> Sensation d’apesanteur redonnant une autonomie aux personnes handicapées.

> Renforcement musculaire par des mouvements contre la résistance de l’eau, ce qui protège les articulations et les muscles fonctionnels d’une sur-utilisation et d’une usure prématurée, tout en préservant des risques liés à la sédentarité.

> Renforcement des capacités cardio-respiratoires, essentiel pour les personnes qui ont des faiblesses au niveau des muscles qui contribuent à la ventilation.

Sport et santé : un agent de prévention

Swimmers Racing in Pool

Un an avant le démarrage du projet fédéral Handisub®, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale avait publié les résultats d’une expertise collective intitulée « Activité physique, contextes et effets sur la santé » démontrant le lien existant entre les « exercices du corps » et « l’état de complet bien-être physique, mental et social » qui, selon l’OMS caractérise la santé chez l’être humain (modèle bio-psycho-social).

L’ensemble des études réalisées dans le monde a maintenant bien argumenté le rôle positif des activités physiques et sportives (APS) comme agent de prévention ou adjuvant thérapeutique dans certaines pathologies telles les maladies cardio-vasculaires, l’obésité et le diabète de type II, l’ostéoporose, le « mal de dos », les cancers du côlon et du sein ou encore la dépression nerveuse.

La médecine préventive stimule et favorise l’accès aux activités physiques chez les sédentaires mais elle doit aussi assurer la protection de la santé des pratiquants et notamment des sportifs soumis à des efforts mal dosés et aux risques du surentraînement ou du dopage.

La recherche se doit d’accompagner ce mouvement et la FFESSM devra s’investir dans des études concernant les bénéfices de l’activité physique subaquatique afin de définir les conditions propices à améliorer l’état de santé de ses pratiquants.

Le concept de base restera toujours l’adaptation progressive à l’exercice physique à l’écoute permanente du corps en restant sous le seuil douleur tout en favorisant la sécurité. L’entraînement progressif se devra de soumettre à l’organisme des sollicitations proches des limites de ses possibilités fonctionnelles ce qui favorisera un processus optimal d’adaptation spécifique à chacun.

Le « sport santé » doit favoriser l’épanouissement personnel en faisant découvrir aux pratiquants fédéraux le plaisir de bouger dans le milieu aquatique.

Un projet cohérent

Toutes les facettes de l’individu sédentaire qui se met en mouvement doivent s’articuler pour son bien-être : profession, études, famille, insertion sociale…

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 282 Abonnez-vous

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