BULLES DE BIO : DE LA BIO À fond !

le 26/10/2015 publié dans le N°263 de Subaqua
DORIS 263-UNE
Vincent Maran
par Vincent Maran

Doris, la muse des plongeurs bios qui se retrouvent autour du site DORIS, a partagé avec moi cette constatation : « Dans le fond, il y a bien des plongeurs bios qui ont également une curiosité pour l’espace lointain ! ». En effet, certains plongeurs naturalistes ont une furieuse envie bien légitime d’aller découvrir la vie marine qui s’épanouit loin de la surface…

Espèces d’espaces…

Il y a quelques d’années déjà, l’expression « Espace lointain » était utilisée dans notre fédération pour désigner les profondeurs accessibles seulement aux plongeurs ayant montré leurs capacités d’autonomie dans des profondeurs qui se trouvaient au-delà de 20 mètres et même de 40 mètres. Les plongeurs « bios », par goût personnel ou parce qu’on les y cantonnait étaient plutôt considérés comme adeptes des espaces proches et médians. Il est vrai que la richesse de la vie marine peut être appréciée même à faible profondeur, et que c’est dans l’espace proche qu’il est possible de former un maximum de plongeurs à la connaissance de la biodiversité subaquatique.

DORIS 263-1Néanmoins, il serait dommage de laisser de côté la faune spécifique aux profondeurs plus importantes, surtout en Méditerranée où la répartition des espèces selon les profondeurs apparaît davantage qu’en Atlantique pour les domaines où nous sommes en capacité d’évoluer durant nos activités de loisir. Mais tout d’abord, quelles sont les valeurs à donner à l’espace « profond » durant nos activités de plongeurs curieux de biologie et de photo sous-marine ? De manière arbitraire, et quelque peu subjective, nous pouvons estimer qu’entre 35 et 55 mètres de profondeur se trouve un bel espace d’évolution et de découvertes. Moins de 35 mètres, ce n’est pas significativement profond, et au-delà de 55 mètres, on approche un peu trop des limites de notre pratique sportive.

Il est évident et primordial de considérer que nous pouvons pratiquer ces plongées uniquement à condition d’en avoir les prérogatives et en gardant à l’esprit en permanence ce maître mot : « Sécurité ». En effet, pour toute immersion, on ne peut pas concevoir de billet « Aller » sans avoir envisagé le billet de « Retour » dans des conditions optimales. Les plus belles passions sont celles qui nous permettent de les vivre le plus longtemps possible… Aucune observation, même la plus originale, ne doit se faire au prix d’un risque qui engagera sa propre sécurité, et a fortiori celle de ses compagnons de plongée… Il ne faut donc s’engager qu’avec des partenaires d’exploration ayant les qualifications suffisantes. Et il est vraiment important lorsqu’on aborde les domaines les plus profonds, dans la mesure où chacun risque d’être absorbé par des observations biologiques ou par des prises de vues, d’avoir une expérience bien éprouvée de l’espace lointain. Une pratique assez récente est également très souhaitable : on sait bien qu’après un long moment sans avoir rencontré le domaine profond il faut effectuer des plongées de réaccoutumance pour avoir un maximum de clarté mentale, et donc de sécurité. De la clarté mentale, on n’en a jamais trop, non seulement pour la sécurité, mais aussi pour réussir à observer certaines bestioles parfois farouches ainsi que pour en tirer le meilleur parti photographique.

Le petit monde des eaux profondes

DORIS 263-2Pouvoir observer des espèces jamais rencontrées auparavant peut être une forte motivation pour un plongeur naturaliste.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 263 Abonnez-vous

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