Bon nombre de populations de baleines sont considérées comme des espèces en danger d’extinction, si bien que leur conservation et gestion dépendent très largement de notre compréhension des relations existant entre perturbations d’origine humaine et santé. L’idée de collecter des échantillons microbiens émanant du souffle des baleines est donc facile à comprendre a priori : le système pulmonaire est le site privilégié de diverses infections bactériennes chez les cétacés. Collecter et analyser ces bactéries peut donc être très utile pour connaître l’état de santé des animaux.

Il faut savoir que la connaissance sur les micro-organismes associés au système respiratoire des cétacés est très limitée. Il existe toutefois quelques études ayant révélé par le passé que les grands dauphins (Tursiops truncatus) sauvages ou captifs disposent d’un ensemble bactérien qui leur est commun et clairement associé à leur système respiratoire. Chez les orques (Orcinus orca), des bactéries et champignons pathogènes et résistants à certains antibiotiques ont aussi pu être mis en évidence et donc susceptibles d’être un facteur affectant la santé de ces animaux. L’étude génétique précise des micro-organismes dans leur ensemble (appelés aussi microbiotes) associés aux cétacés (mais aussi aux poisons et autres animaux) est donc très prometteuse et les projets de recherche sur ces aspects se développent un peu partout et notamment en France.
Pour revenir à nos baleines, on comprend aisément qu’échantillonner ces bactéries est une autre paire de manches. Amy Apprill et ses collègues ont utilisé un drone de type hexacoptère permettant de récupérer de manière non-invasive cette flore microbienne, en guidant l’appareil au-dessus du souffle de deux populations de baleines à bosses (Megaptera novaeangliae), 17 individus à Cape Code dans les eaux côtières du Massachusetts et 9 autour de l’île de Vancouver.
Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 276 Abonnez-vous
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