J’observe et je m’interroge, trois questions de bio

1 >  Pourquoi subitement autant de langoustes de belle taille sur ce site alors que quelques semaines auparavant il n’y en avait que deux ou trois ? (pas moins de 25 dénombrées rapidement). Pourquoi des nuages de « crevettes nageuses, ou petits crustacés nageurs » sont associés à leur présence devant chaque trou ?

Cela laisse donc penser que ces mystérieuses créatures se déplacent, mais pourquoi et pourquoi en groupe ? La réponse tient peut-être aux fondamentaux de la vie. Nutrition et reproduction peuvent être considérées comme les moteurs principaux pour la survie de toute espèce animale. Mais le secret de leurs déplacements, ne serait-il pas lié ?

la biologie des langoustes

L’accouplement des langoustes se passe durant l’été, entre partenaires dont la carapace est dure. La femelle émet des stridulations qui attirent et excitent le mâle. Dès qu’un mâle touche ses antennes, elle arrête son chant et les autres mâles redeviennent indifférents. La cour continue avec des attouchements d’antenne à antenne, puis la femelle libère une hormone indiquant que le moment est venu. Le mâle retourne la femelle, et ainsi les deux partenaires du couple mettent en contact leurs faces ventrales. Le mâle dépose alors à la partie inférieure du sternum de la femelle une ou deux masses blanches et gélatineuses qui enferment les spermatozoïdes. La femelle dispose son abdomen replié vers l’avant pour recueillir les œufs. Avec les pinces de sa cinquième paire de pattes locomotrices (pinces que le mâle ne possède pas) elle déchire l’enveloppe contenant les spermatozoïdes afin de féconder ses ovules qui sont émis par les orifices génitaux situés à la base de la troisième paire de pattes. Les ovocytes fécondés deviennent alors des œufs d’un millimètre de diamètre environ qui se fixeront sur les soies des appendices abdominaux. Ils s’y aggloméreront par grappes, on dit alors que la femelle est « grainée ».

Une femelle, suivant sa taille et son âge, pond environ de 13 000 à 134 000 œufs de 1 mm de diamètre. L’incubation peut ensuite durer de cinq mois en Méditerranée à huit en Atlantique, suivant la température de l’eau. La durée diminue quand la température augmente. 70 à 75 % des œufs pourront ainsi éclore en hiver en Méditerranée et au printemps en Bretagne.

À la naissance, les larves font 3 mm de long et sont nommées « phyllosomes ». Étymologiquement : « corps en feuille », car elles sont de forme très aplatie. Cette morphologie permet un transport dans le plancton et donc une large dissémination des individus. Comme tous les crustacés, la larve subira un certain nombre de mues, plus d’une dizaine, pour acquérir sa morphologie définitive. Les larves se laissent choir sur le fond et effectuent une métamorphose en juvéniles, qui subissent encore plusieurs mues avant de devenir adultes. En attendant, elles ressemblent bien peu à leurs parents, (mais ces derniers s’en moquent car ils sont loin !). Mais, quand la larve atteint la taille de 24 à 25 mm, elle commence à ressembler à une mini-langouste. Durant cette période, les variations de paramètres de l’environnement peuvent affecter le développement des larves et donc celui des populations de langoustes.

Une langouste mâle de 15 ans pèse 2,250 kg environ, et certains individus atteignent parfois le poids respectable de 8 kg, ce qui laisse présumer une longévité importante (jusqu’à 130 ans).