La mélodie du Bonaire

le 01/07/2014 publié dans le N°255 de Subaqua
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Serge Barth
par Serge Barth

À moins de 50 milles de Caracas, la petite île de Bonaire semble être l’œuvre d’un créateur qui aurait, avant tout, pensé aux plongeurs à venir : une eau presque éternellement calme, claire et chaude, une faune et une flore caraïbes aussi riches que variées et que les hommes ont su préserver avec intelligence, le tout simplement accessible depuis le bord. Que demander de plus ? Un reportage convaincu de Serge Barth.

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9 mars 2014, heure locale 19 heures. Un dernier long virage sur l’aile amène l’Airbus A330 de la KLM face à la piste, au milieu de l’océan. Silence dans l’avion, autour de l’aéroport international de Bonaire, dont la piste nous paraît soudain bien courte, les fonds sont abyssaux, jusqu’à 2000 mètres !

Ce n’est pas notre premier séjour sur cet îlot, pourtant méconnu du voyageur français, que nous visitons depuis 10 ans déjà. Il est vrai que les trois îles ABC, Aruba, Bonaire et Curaçao, où l’on parle indifféremment le hollandais, l’anglais ou le papiamento, terminent l’arc des Antilles : vers le sud, le Venezuela et Caracas ne sont qu’à 80 km puis, en allant vers l’ouest, la Colombie, le Costa Rica et le Nicaragua.

Bonaire gagne pourtant à être découverte : beau et chaud toute l’année, mais agréablement rafraîchie par les vents marins, des eaux translucides, le paradis pour les Hollandais, anciens propriétaires des lieux. Par ailleurs sous influence touristique américaine, tout y est remarquablement organisé, les hôtels, les transports et l’approvisionnement, l’eau est potable, tout fonctionne…

Et la plongée, dont nous parlerons en détail après quelques lignes de présentation de l’île, fait partie des meilleurs spots aux Caraïbes !

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Le relief est peu élevé, les terres peu fertiles, avec des paysages semi-arides au centre et au nord, et des marais salants et des mangroves au sud. La faune et la flore sont très originales dans le parc protégé au nord de l’île : acacias, flamboyants et cactées, dont les fameux cactus cierges, abritent des troupeaux d’ânes et de chèvres sauvages, de nombreux iguanes, d’innombrables perroquets, flamants roses et autres oiseaux, tel l’aigle pêcheur.

Isolée pendant deux siècles, peuplée de militaires et d’esclaves, l’île garde une faible population et un tourisme modéré, ce qui fait de Bonaire une destination unique, alliant authenticité et nonchalance antillaises, dans un cadre naturel préservé, tant sous l’eau qu’en visitant les parcs, les plages ou les salines.

 

PLONGER À BONAIRE

À l’échelle de l’océan, Bonaire n’est qu’un caillou émergeant des grands fonds. La houle et les rouleaux qui se fracassent sur la côte Atlantique à l’Est rendent difficiles toute tentative de plongée.

Le côté Ouest, lui, s’ouvre à la mer Caraïbes, la plupart du temps aussi calme qu’un grand lac. Cette côte « sous le vent » présente une caractéristique particulièrement intéressante pour l’homopalmus, à savoir un récif corallien longeant le rivage sur une trentaine de kilomètres, du nord au sud !

  • Le profil des plongées y est donc toujours sensiblement identique : plage de sable ou de galets, ou roches plates, pente douce jusqu’à 8-10 m puis un drop-off (tombant plus ou moins incliné) plongeant jusqu’à 30-40 m ou plus. 

  • Sur certaines parties de l’île, ce drop-off s’est même dédoublé, avec une belle langue de sable blanc séparant les deux formations coralliennes. 

Ces conditions de plongée idéales, soleil et eau chaude toute l’année, mer calme, peu de courants, une visibilité toujours excellente, ont rapidement incité les autorités locales à promouvoir les activités subaquatiques.

Ainsi la plongée s’est-elle organisée autour de quelques centres de qualité, offrant tant des sorties en bateau, principalement autour d’un îlot secondaire nommé avec bon sens « Klein Bonaire » ou Petit Bonaire, que des forfaits de plongées illimitées depuis le bord (shore dive).

Les blocs (12 l aluminium) sont à disposition en libre-service et permettent, associés à la location d’un véhicule type pick-up à plateau, d’organiser ses plongées en toute liberté le long de la côte.

Ainsi, sous l’impulsion de quelques passionnés, la protection du reef s’est mise très tôt en place. Depuis 30 ans, toute pêche industrielle est bannie des eaux peu profondes autour de l’île, ce qui a grandement contribué à la préservation de l’ensemble du récif, pour notre plus grand bonheur. Sont également interdits la pêche sous-marine, ainsi que le port de gants ou les couteaux (« On ne prend que des photos, on ne laisse que nos bulles ! »).

Enfin en 1979, le Bonaire National Marine Park a été créé : il entretient les balises, subventionne des programmes de recherche… Il vous en coûtera 25 dollars annuels pour pouvoir plonger, et financer la fondation, mais que cet argent est bien placé !

 

 

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 255 Abonnez-vous

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