Le Sidemount SMS 50 Hollis

le 02/09/2013 publié dans le N°250 de Subaqua
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Patrice Vogel
par Patrice Vogel

Ce mois-ci, Patrice Vogel et Jean-André Venturini ont testé leSidemount SMS 50 Hollis.

Quoi ! L’essai d’un système Sidemount dans Subaqua, de plus par un plongeur loisir pur et dur et pas du tout adepte du ”tek”, j’entends déjà les commentaires fuser… Pourtant, même si je revendique haut et fort la pratique de la plongée loisir et refuse d’être entravé par le matériel, je suis également un plongeur passionné, pas vraiment avare de nouvelles expériences.

  • Le Sidemount, c’est quoi ?

    Sous ce terme bizarre, destiné à des initiés, plutôt ”teks” se cache en fait une question toute simple : pourquoi doit-on porter sa bouteille sur le dos ? Bien sûr, en balade, le sac à dos permet d’y loger ses affaires et sa nourriture et il semblait donc logique au plongeur de porter sa bouteille sur le dos.

Pourtant cette position est loin d’être ce qui se fait de mieux en termes de traînée et d’équilibre et il aurait même peut-être été plus logique de placer la bouteille sur le ventre. Côté équilibre, c’est bien mieux, si vous essayez, vous risquez d’être surpris.

Pourtant, côté aisance des mouvements, c’est loin d’être idéal. Essayez, par exemple, d’imaginer une remontée assistée de deux plongeurs avec un bloc sur le ventre, cela ne doit pas être triste.

Finalement si sur le dos ce n’est pas parfait, sur le ventre non plus ! Reste la solution de mettre de bloc sur le côté et même un de chaque côté tant qu’à faire, et cela donne… le Sidemount.

Le choix des modèles sur le marché, n’est pas énorme si l’on ne veut pas faire de bricolage et rares sont les fabricants à proposer une gamme homogène de ce type de matériel. C’est le cas de Hollis, gamme orienté ”tek” du fabricant américain Océanic, qui ne propose pas moins de 3 Sidemount à sa gamme : le SMS 100, le SMS 50 Sport et le SMS 50 Travel.

  • SMS 50, version Travel et blocs en acier

    Pour mon essai, j’écarte tout de suite la version 100, trop orientée tek à mon goût et décide d’utiliser le SMS 50 en version Travel. Pour ne pas faire comme les autres et décidant d’orienter vers le côté plongée loisir, je choisis également d’utiliser des blocs en acier et pas en aluminium.

    Plusieurs raisons à cela. Bien sûr, pour les plongeurs tek, rien ne vaut l’aluminium. Pourtant ces blocs ne sont pas toujours évidents à trouver en France. De plus, si vous cherchez un bloc ”CE” et homologué conformément à la directive PED 97, cela devient vite le parcours du combattant. 

Petit rappel : l’épreuve du bloc ne suffit pas, il faut également une certification de l’ensemble monté, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible légalement de monter n’importe quel robinet sur n’importe quel bloc…

Passé le scepticisme de l’importateur français qui me proposait d’essayer avec des blocs en alu je décidais de prendre 2 monos 7,5 litres aciers, blocs qui représentent d’après moi le meilleur rapport poids volume du marché.

Sur le bateau, au moment d’équiper la bête, je découvre plein de termes anglais, inconnus du plongeur lambda et indispensables au langage Sidemount. En fait, après quelques minutes de discussion, tout s’arrange et, même si je ne fait pas partie de la secte tek, je comprends bien de quoi il s’agit.

Le SMS 50 se présente sous la forme d’un gilet dorsal minimaliste avec un petit volume d’environ 11 l, équipé d’un sanglage avec sous-cutale et de nombreux anneaux permettant d’accrocher les blocs et les accessoires.

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Il possède également 3 logements (pour mettre du plomb). Il suffit de positionner le harnais sur le dos et d’accrocher un bloc de chaque côté. À la base du bloc, une sangle ou un cerclage métallique équipé d’un mousqueton à accrocher sur le harnais. Pour le haut du bloc, le harnais possède un genre de sandow de chaque côté, terminé par un mousqueton, le tout destiné à maintenir le bloc par le col.

Les détendeurs sont équipés de manos avec flexible court, orientés vers le centre du plongeur. Le robinet du bloc se trouvant environ sous l’aisselle du plongeur le flexible passe autour du cou pour plus d’aisance. Sur la version Travel du SMS 50, le flexible de l’inflateur arrive du bas et se positionne donc naturellement au niveau de la poitrine (juste penser à se pencher sur le côté pour purger…).

Marc Antoine, l’importateur, visiblement un peu inquiet par l’utilisation des blocs acier me prévient tout de suite. L’équilibre risque de ne pas être évident, il faudra sans doute plusieurs plongées avant de trouver le bon réglage, etc. Par sécurité (!) je décide donc d’emporter avec moi un tournevis afin d’éventuellement pouvoir régler l’équilibre des blocs en plongée en modifiant le positionnement des cerclages inox.

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Je n’ose imaginer ce qu’a pu penser Marc Antoine en me voyant prendre le tournevis… mais sans doute suis-je encore plus fou que ce qu’il pensait. Au dernier moment, je décide de ne pas prendre l’appareil photo, je me sentais déjà assez emmêlé comme cela, les photos, ce sera pour la prochaine fois.

 

Un équilibre parfait

Mise à l’eau sans problème, petit palmage dans le courant pour regagner le mouillage, et descente immédiate. J’avoue ne pas être totalement à l’aise au début de la descente, mais surtout surpris de n’avoir aucun poids sur le dos.

Arrivé au fond, je remets bien en place les flexibles et… je dégage celui que j’avais fait passer sous la cagoule par inadvertance. Décidément, Marc Antoine devait bien s’amuser en me voyant me débattre.

Ensuite, rien que du bonheur et je constate que j’avais raison. Pas la peine de s’embêter avec de l’alu, mes 2 monos 7,5 litres acier sont parfaitement équilibrés. Je m’amuse même à me positionner à l’horizontale sans bouger pour constater l’équilibre parfait de l’ensemble.

Je me mets à tester cet ensemble dans toutes les positions, faisant des vrilles, des loopings, rien ne vient perturber l’équilibre et le reste de la plongée se déroule avec un plaisir intense. La seule chose à ne pas oublier est de changer régulièrement de détendeur afin de répartir la consommation sur les deux blocs.

Pour corser le tout, je me permets même de louper le mouillage au retour. Après quelques minutes de palier dans le courant, retour au bateau après environ 30 minutes de palmage pour finir de convaincre…

 

En conclusion

Tout d’abord, j’ai gardé le SMS 50, décidant d’adapter petit à petit la configuration suivant ma façon de plonger. Je peux donc dire que j’ai été convaincu par ce système même si le prix de 549 € du harnais (hors bloc et détendeurs) n’est pas négligeable.

Convaincu également qu’il est tout à fait adaptable à de la plongée loisir. Le progrès, au niveau équilibre par rapport à un bi 2×7,5 l est déjà important mais, par rapport à un mono 15 litres, c’est le jour et la nuit. Bien sûr, je ne vous conseille pas de tenter l’aventure sans un minimum de formation indispensable.

Ce type de plongée n’est également pas toujours compatible avec de la plongée dans un club, et reste plus contraignante à mettre en œuvre qu’un bloc avec stab, mais réellement, c’est à essayer.

Bien sûr en plongée loisir standard, pas de problème, mais en cas de souci avec son binôme il doit falloir une certaine habitude pour tout gérer. Le seul risque ensuite, c’est de passer le pas.

 

Le conseil du Vieux Plongeur

Bien sûr, je ne me considère pas comme un spécialiste du Sidemount. Pourtant, je suis persuadé que l’utilisation est tout à fait possible en plongée loisir. Ne vous laissez pas raconter d’histoires, il n’est pas nécessaire d’avoir une configuration tek pour faire du Sidemount. Il suffit de savoir ce qu’est un collier en inox, un mousqueton, etc. pour pouvoir s’en sortir (même si les termes en anglais font beaucoup plus sérieux.) Les monos 7,5 litres acier sont parfaitement ada tés et même plus agréables que des 7 litres alu car moins gros et paradoxalement plus légers. Au niveau encombrement un modèle type Sms 50 est également parfait pour le voyage car très léger et peu encombrant. Le seul impératif est de parfaitement maîtriser votre lestage car les 11 litres de flottabilité ne laissent pas de place à l’erreur.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 250 Abonnez-vous

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