Les confusions courantes

le 01/03/2022 publié dans le N°301 de Subaqua
Sar commun. © Jacques Dumas
Jacques Dumas
par Jacques Dumas

La majorité des plongeurs qui ne se passionnent pas forcément pour la petite faune ou la faune fixée, s’intéresse aux poissons. Mais pour autant combien d’entre eux maîtrisent l’identification des poissons courants que nous croisons lors des explorations ? Voici donc quelques exemples d’hésitations et de confusions fréquentes en Méditerranée.
Un sujet de Jacques Dumas.
Merci aux contributeurs photographes de DORIS pour leurs photos : Véronique Lamare, Sylvain Lebris, Roberto Pillon et Vincent Maran.

// La blennie de roux (Parablennius rouxi)
et le gobie rayé (Gobius vittatus)

Blennie de roux et gobie rayé. © Sylvain Lebris

Blennie de roux et gobie rayé. © Sylvain Lebris

Il s’agit de tout petits poissons, 6-8 cm vivant tous deux sur le fond et qui se ressemblent, il faut le dire. Ces deux petits poissons sont fréquemment croisés sans que nous y prêtions une attention particulière. Très souvent l’affirmation rapide est de dire que l’on a vu une blennie de Roux mais avons-nous bien prêté attention afin d’être sûrs ? Les blennies se reconnaissent aux tentacules oculaires sur le dessus de la tête et une seule nageoire dorsale qui s’étend presque sur la totalité du dos. Le gobie rayé, comme tous les gobies, possède deux nageoires dorsales et non pas une comme les blennies. De plus il ne possède pas de tentacules oculaires qui sont la caractéristique des blennies. Mais il essaye quand même de créer la confusion avec la blennie de Roux en arborant une bande longitudinale noire.

/// La blennie gattorugine (Parablennius gattorugine) et la blennie pilicorne (Parablennius pilicornis)

Blennie pilicorne. © Jacques Dumas

Blennie pilicorne.
© Jacques Dumas

Là les choses se corsent car ce sont deux blennies que l’on peut facilement confondre, ça m’est arrivé ! Toutes deux vivent sur les fonds rocheux. La blennie pilicorne (Parablennius pilicornis) peut revêtir différentes livrées suivant qu’il s’agit de la phase jaune, de la phase standard, d’une livrée à bande sombre ou d’un mâle reproducteur. La confusion se fera avec la livrée standard. Il conviendra de regarder les joues sur lesquelles des lignes claires semblent former un « nid d’abeille ». Les tentacules oculaires en fourche large ont souvent 4 branches, et sur les flancs une série de H dessinée. Si vous l’observez en Bretagne ce n’est pas une pilicorne mais une gattorugine, seule espèce présente. En revanche en Méditerranée le risque d’erreur est élevé.

Blennie gattorugine. © Vincent Maran

Blennie gattorugine.
© Vincent Maran

Chez la gattorugine les tentacules oculaires sont touffus avec de nombreuses ramifications, la tête est aussi plus massive à grosses lèvres. La taille de la blennie gattorugine est deux fois celle d’une pilicorne (20-25 cm pour 9-10 cm) et elle se rencontre à des profondeurs que la pilicorne ne fréquente pas, elle qui évolue dans la zone de 1 à 5 m. Certes les livrées sont variables. Ce sont donc les tentacules oculaires et les éléments complémentaires cités plus haut qui permettront de se forger une certitude. Rien ne vaut une photo pour ensuite prendre son temps afin d’identifier car la mémoire des formes et des couleurs est insuffisante et trompeuse, et bien des critères sont oubliés.

/// La dorade royale (Sparus aurata), le pagre commun (Pagrus pagrus) et le sar commun (Diplodus sargus), tous des Sparidés

Daurade royale. © Vincent Maran

Daurade royale.
© Vincent Maran

La dorade a tendance à vivre près du fond car c’est sur celui-ci qu’elle se nourrit de crustacés, de mollusques (moules surtout), de vers… Elle possède une seule nageoire dorsale. Ce qui la caractérise c’est ce bandeau doré entre les yeux (évoquant une couronne) et une tache sombre verticale en arrière de l’œil et de l’opercule branchial. La bouche laisse parfois apparaître des canines.

Un pagre à Marseille-Riou, site des Pierres Tombées à -18 m. © V. Lamare

Un pagre à Marseille-Riou, site des Pierres Tombées à -18 m. © V. Lamare

La dorade se distingue du pagre commun par la bande sombre verticale qui est absente chez le pagre, le front plus sombre du pagre et les points de la nageoire caudale blanches chez ce dernier.

Quant au sar commun (voir photo d’ouverture), il présente un corps globalement plus arrondi, avec une bande verticale noire qui part du dos vers l’opercule. Attention, même si les stries verticales sombres (9 en général) ne laissent aucun doute, elles peuvent être estompées. Mais impossible de rater la tache noire arrondie du pédoncule caudal qui n’atteint pas le bord inférieur.

/// Les rascasses ou
le chapon (Scorpaena scrofa)

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 301 Abonnez-vous

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