Requins      resPONSABLES une charte d’écotourisme

le 22/12/2016 publié dans le 270 de Subaqua
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Bernard Séret et Steven Surina
par Bernard Séret et Steven Surina

Bernard Séret et Steven Surina font partie des plongeurs passionnés par les requins. Après avoir dressé un état des lieux de leurs observations en plongée à travers le monde, mis en avant les intérêts économiques d’une telle pratique, évoqué également ses quelques inconvénients, leur expérience les conduits à proposer une charte de bonne conduite qu’organisateurs et plongeurs gagneraient à mettre en pratique pour le plus grand bien de tous, à commencer par les requins !

 Bernard Séret et Steven Surina font partie des plongeurs passionnés par les requins. Après avoir dressé un état des lieux de leurs observations en plongée à travers le monde, mis en avant les intérêts économiques d’une telle pratique, évoqué également ses quelques inconvénients, leur expérience les conduits à proposer une charte de bonne conduite qu’organisateurs et plongeurs gagneraient à mettre en pratique pour le plus grand bien de tous, à commencer par les requins !

 

L’écotourisme est un phénomène relativement récent, probablement parce que l’homme moderne, qui est principalement un citadin, tend à vivre de plus en plus dans des mégapoles, avec un mode vie qui l’éloigne de la Nature. L’écotourisme répond à un besoin atavique de nature, de vie sauvage : le citadin a besoin de se ressourcer ! Dans cette recherche du naturel, la mer (et ses habitants) a une place importante, probablement parce qu’elle représente le dernier espace de liberté.

En 2003, la BBC a fait une enquête sur les cinquante choses à faire avant de mourir. Parmi les tout premiers souhaits, quatre sont relatifs à la vie marine, avec en cinquième position, le désir de « plonger avec les requins » ! Pourquoi un tel attrait ?

Des motivations multiples

On peut évoquer la psychanalyse : le plongeur retrouve en mer le bien-être de flotter dans le liquide amniotique de sa mère… Il y a aussi le besoin de se confronter à un monde dit sauvage, pour trouver sa place dans cette Nature en voie de disparition. Pour certains, le moteur est une sorte d’appétit de consommateur de records ; les collectionneurs de sites ou d’espèces sont dans cette catégorie, on les reconnaît à leur discours : « Cette année, on a fait les grands blancs de Guadalupe, l’an dernier, on avait fait les citrons de Moorea » !

Quel que soit le motif, il y a un indéniable engouement pour l’écotourisme requins.

Et tout le monde s’y met. Les autorités s’y intéressent de plus en plus pour capitaliser et réglementer une activité économique croissante. Les scientifiques suivent également le phénomène pour fournir aux autorités des éléments de décision pour la régulation de l’activité, la préservation des milieux et la conservation des espèces.

Des activités diversifiées

L’écotourisme se définit comme une activité touristique basée sur l’observation de la Nature, dont l’impact sur l’environnement est minimal, et dont les bénéfices profitent aux communautés locales.

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Les rencontres avec des requins en plongée existent depuis que l’homme a imaginé un scaphandre pour respirer sous l’eau, ce qui lui a permis de réaliser son rêve : voir ce qui se passe sous la surface des mers ! Ces rencontres étaient généralement fortuites ; seuls quelques aventuriers pionniers recherchaient la « compagnie des requins » ! Ce n’est que dans les années quatre-vingt-dix qu’apparaissent les premières activités commerciales proposant des « shark encounters » réservées à une clientèle d’amateurs avertis. Aujourd’hui, ces activités se sont fortement diversifiées et démocratisées, attirant une clientèle plus éclectique et en constante croissance.

En 2011, le nombre de plongeurs sportifs dans le monde était estimé à environ 15 millions. L’activité « plongée requins » a fait l’objet d’une étude scientifique (Gallagher & Hammerschlag, 2011) qui a recensé 376 opérateurs et 83 sites de plongée avec les requins. Les principaux sites étant : Tiger Beach (Bahamas), False Bay, Gansbaaï et Aliwal Shoal (Afrique du Sud) ; Ningaloo Reef, la Grande Barrière de corail et Port Lincoln (Australie), Hawaï et Farralon Island (USA), Guadalupe, la mer de Cortez, Socorro Island (Mexique), Cocos (Costa Rica), Playa del Carmen (Yucatan), Malpelo et Galápagos (Équateur), Égypte et Soudan (mer Rouge), Donsol et Malapascua (Philippines), Fidji, Rangiroa (Polynésie française). Il existe aussi des sites dans des eaux plus boréales : île de Man, aux Açores et aux Canaries.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 270 Abonnez-vous

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