Sandrine Treyvaud & Ocean Quest France : « Notre objectif ? Former des jardiniers du corail ! »

le 27/06/2018 publié dans le N°279 de Subaqua
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Pierre Martin-Razi
par Pierre Martin-Razi

Femme à l’énergie aussi débordante que communicative, monitrice de parachutisme et de plongée, navigatrice, Sandrine Treyvaud pilote depuis 2011 la SCA fédérale Toulon Plongée au cœur de la métropole varoise. Voici quelques mois, des recherches sur Internet lui ont fait découvrir l’association de défense et de replantation du corail Ocean Quest Global. Après quelques stages asiatiques, cette simple curiosité de départ est devenue une passion dévorante qui l’a incitée à ouvrir une antenne française d’Ocean Quest pour œuvrer dans les DROM-COM.
Propos recueillis par Pierre Martin-Razi.

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Subaqua Avant d’aborder le sujet du corail qui t’anime, nous aimerions connaître le chemin qui t’a amenée à la plongée et conduit à la direction d’un centre en plein cœur de Toulon…

>  Sandrine Treyvaud Mes parents, suisses, étaient des plongeurs passionnés à une époque où il y en avait bien peu. Ils suivaient les pas de Cousteau et fabriquaient eux-mêmes leur matériel de plongée. J’ai toujours la copie du mistral de mon père ! J’ai sûrement été nourrie par tout cela. Tous les étés, ils descendaient en Méditerranée avant de s’y installer. C’est ainsi que je suis née à Montpellier et qu’enfant, je barbotais avec palmes masque et tuba. Pourtant, moi, ce dont je rêvais depuis toujours, c’était de faire du parachutisme ! Mais ma mère s’y opposait farouchement. J’ai fait Sup de Co à Pau avant de partir à l’université aux USA pour plusieurs années. C’est là que j’ai effectué mes premiers sauts un peu en cachette. Cette première expérience est devenue une passion dévorante. Elle a occupé ma vie pendant des années. À 25 ans, je suis devenue monitrice. Aujourd’hui, quand je me retourne, je me dis que j’aurais dû être océanographe mais je ne regrette rien. Cela aurait pu être autrement, c’est comme ça ! Après la Caroline du Sud et New York, ma vie professionnelle m’a ramenée en France et j’ai redécouvert la plongée en parallèle du parachutisme notamment avec Thierry Crozet de Black Bunny à Nîmes ainsi que Raymond Lefèvre du CIP Nice. Pendant des années, j’ai ainsi beaucoup voyagé. Mon compagnon de l’époque était entraîneur national et j’étais membre de l’équipe de France. Dès que possible, j’associais mes deux passions. Pourtant, après des années de compétition de parachutisme à haut niveau, je n’avais tout simplement plus le goût. J’ai donc pris la décision d’arrêter. Naturellement, la plongée a vite occupé toute la place… J’ai passé mes monitorats, le club de parachutisme s’est transformé en club de plongée et après un bref passage en Corse, il s’est retrouvé presque par hasard, en 2011, sur les quais du port de Toulon…

Subaqua Parachutisme et plongée, il y a des rapprochements possibles ?

>  Sandrine Treyvaud Oh oui ! Bien que la plongée soit infiniment plus tolérante… Le corps dans les trois dimensions bien sûr et peut-être aussi une forme d’engagement. Et puis, les parachutistes ont l’habitude de dire que les accidents se préparent au sol. En plongée, pour moi, c’est pareil. J’ai conservé de mes années de saut le besoin de rigueur et de précaution avant la mise à l’eau. Je vérifie et revérifie toujours tout…

Subaqua Et d’où vient cette passion pour le corail ?

>  Sandrine Treyvaud Franchement je n’en ai aucune idée ! Je suis tombée sur le site de l’association Ocean Quest par le biais d’un club de plongée en Thaïlande. En fait, mon compagnon et moi avons le projet d’un tour du monde en voilier dans les années à venir. J’étais à la recherche d’un thème afin de mener une action écologique tout au long de ce voyage. De ce point de vue, planter du corail est idéal. Comme j’ai l’avantage d’être anglophone, je me suis inscrite à un stage de formation à la plantation du corail organisé en Thaïlande par Ocean Quest Global en novembre dernier. J’en suis revenue complètement chamboulée…

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Subaqua  Plus précisément ?

>  Sandrine Treyvaud D’abord, j’ai rencontré un homme extraordinaire. Anuar Abdullah est un biologiste malaisien qui a étudié en Angleterre et en Floride. C’est un spécialiste de l’eau. Il a créé Ocean Quest avec pour objectif de faire de la propagation de corail et encore de la propagation de corail. Il le fait en Malaisie, en Thaïlande, en Indonésie, aux Philippines et, depuis peu, aux Maldives. Toutes ses campagnes de replantation ont évidemment une facette éducative auprès des populations locales, des jeunes en particulier, ainsi que pour les personnes en charge de la surveillance des parcs nationaux. Les techniques développées par Anuar ne nécessitent ni d’être un scientifique ni même de connaître le corail. Ces transplantations peuvent être effectuées par tout le monde, y compris les non-plongeurs puisqu’il y a une étape en surface essentielle à laquelle ils peuvent participer. Les apnéistes peuvent également récolter des boutures constituées par le corail cassé que l’on trouve malheureusement un peu partout…

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 279 Abonnez-vous

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