Un essai de la GoPro en plongée

le 02/03/2013 publié dans le N°247 de Subaqua
N247_Essai-GoPro
Fred Di Méglio
par Fred Di Méglio

La GoPro est vite devenue une référence en matière de mini-caméra vidéo embarquée pour les sports de nature, une nouvelle compagne de poche pour les plongeurs depuis l’apparition, plus récente, de solutions efficaces de caisson étanche adapté à la prise de vue subaquatique. Il suffit de lire les forums et les topics sur la GoPro qui fleurissent, l’engouement explose… Bilan de quelques essais en mer fin 2012 à Port Cros et bien plus loin en Micronésie à Palau avec la HD Hero 2. Par Fred Di Méglio.

N247_Essai-GoPro_2Facile à utiliser, avec un grand-angle presque fish eye, la GoPro est une miniature aux dimensions réduites de 6 x 4 x 3 cm. Son angle de vue, son optique performante et son encombrement minuscule de la taille d’un ordinateur de plongée, permettent des prises de vue originales en apnée, en plongée, en image animalière.

Elle excelle dans de bonnes conditions de luminosité, dans des petits fonds et près de la surface. Plus bas, il va manquer de chromatisme, et en toute logique elle nécessite alors de l’éclairage, mais en faible luminosité elle demeure encore bien performante.

Elle offre des images avec plusieurs résolutions au choix. Avec la GoPro HD Héro 2 celle de 1920 X 1 080 pixels en 30 images par seconde pour le mode vidéo est d’une très belle qualité. En vidéo, il existe aussi une résolution de 960 p (qui offre le plus grand champ de vision) et de 720 p en 30 ou 60 images par seconde pour le ralenti et en standard WVGA des 60 ou 120 images par seconde.

Le mode photo est lui aussi très performant, résolution jusqu’à 11 Mpix avec une possibilité de position rafale de 10 images photo en une seconde et avec une possibilité de déclenchements répétitifs à intervalles réglables. En terrestre ou aérien, elle permet un angle de vue extrême à 170 °, en sous-marin il sera de 127°. Nous l’avons essayée en particulier lors d’un voyage plongée avec notre comparse plongeur Jean-Jacques Challiol.


  • Description

    L’examen de la GoPro HD Héro 2, un vrai poids plume, montre sur son dessus le bouton qui sert à déclencher et à la confirmation des paramètres.

    Sur sa face avant, prennent place l’objectif, un mini-écran LCD d’affichage des données et le bouton de mise en route et de navigation dans les menus avec une grosse led qui clignote 3 fois lors de la mise en route.

    Sur sa face arrière, se trouve placé le connecteur de batterie et la possibilité de mettre en place un écran optionnel de vision. Ce que je conseille très fortement pour faciliter le cadrage et le suivi du fonctionnement. Ce LCD est un accessoire optionnel complémentaire qui vient se clipser directement sur le dos de la mini-caméra, il permet de ne plus faire de prise de vue en aveugle !.. Par contre, il utilise en conséquence la batterie de la caméra et en réduit un peu l’autonomie. Mais le jeu en vaut la peine, prévoyez d’avoir au moins une batterie de rechange si vous faites deux plongées.

    Sur le côté gauche, sorties audio (jack mono) et prise micro USB pour transfert des images et pour la recharge sur un ordinateur.

    Enfin sur le côté droit, prise mini HDMI et fente pour le port de carte SD HD, possible jusqu’à 32 Go.

  • Le caisson sous-marin

    En utilisation subaquatique, la GoPro Héro a fait couler beaucoup d’encre au début en 2010-2011. Problèmes de focus et d’étanchéité dans le Grand Bleu. Car la caméra est livrée en standard avec deux caissons de protection dont un ouvert pour le branchement de câbles audio et un étanche jusqu’à 60 mètres avec un dôme.

    Et c’est là où tout était faux, le caisson standard étanche de base avec sa lentille bombée est tout simplement inutilisable sous l’eau, en raison de l’impossibilité d’obtenir une image nette dans le milieu subaquatique ! Quelle erreur de conception… La lentille sphérique initiale de base ayant un rayon de courbure insuffisamment grand pour que l’image virtuelle sous l’eau puisse rentrer dans la plage de mise au point.

    Dures histoires que celle des indices de réfraction entre l’eau et l’air et celle de la taille du rayon de courbure d’un dôme. Le petit hublot sphérique d’origine ne donne ainsi que du flou sous l’eau !

    Heureusement les solutions se sont succédées depuis. La première : des lentilles plates à installer (plutôt en verre) pour remplacer la lentille en dôme d’origine. Parfait l’image devient nette, le champ plus étroit avec un vignetage assombri dans les coins, mais par contre, et surtout, il y a un risque non négligeable sur l’étanchéité.

    Bon bricoleur très soigneux nécessaire ! J’ai pu admirer sur internet des vidéos et divers tutoriels faits sur le démontage et le remontage pour changer la lentille. Bravo. Mais avec un post-scriptum, en toute logique comme celui-ci ”Le montage de tout hublot est de la responsabilité de l’utilisateur. Il est fortement recommandé de réaliser une plongée à vide (sans caméra) une fois celui-ci monté, afin de vérifier la bonne étanchéité du caisson. Scuba People ne pourra pas être tenu pour responsable en cas de dommages occasionnés sur une caméra ayant pris l’eau!”. À l’époque, je n’ai pas osé.

    Puis sont apparus des adaptateurs ingénieux pour la plongée, tel l’adaptateur Blurfix à hublot plat qui permettait de supprimer l’effet de flou du hublot sphérique d’origine et permettait de fixer des filtres standards.

    De même, pour les non bricoleurs, sont apparus des caissons GoPro réadaptés avec une lentille plate type ”Eyes of Mine”. Mais ces derniers mois, deux solutions émergent Celle propre à GoPro : le caisson GoPro Dive, caisson étanche spécialement conçu par la firme pour la plongée (garantie 60 mètres) équipé et monté d’une grande lentille plate d’origine en verre avec capuchon de protection (prix voisin de 60 euros).

    Et celle de Subspace, société bien connue des photographes et vidéastes sous-marins, ayant mis à profit son expérience pour développer un système optique constitué d’un hublot sphérique en pré-objectif qui conserve l’angle de champ et supprime les aberrations, ce système dit ”afocal” est installé sur ce caisson étanche à 60 mètres avec un capuchon de protection pour le dôme.

    Nous l’avons testé à vide à 55 mètres sur une épave au large de Port Cros sans problème. C’est cette option (certes plus onéreuse, 200 à 250 euros) que j’ai personnellement choisie : les images sont très bien piquées sous l’eau, très minime vignetage dans les angles supérieurs, pas de perte d’angle de champ 127° en Full HD et conservation de l’excellente luminosité du capteur. Et en prime les prises de vue mi air-mi eau sont facilitées. Par contre, en terrestre et aérien, reprenez quelle que soit votre option choisie, le boîtier de protection d’origine.


 

Utilisation pratique

Pour la prise en main, j’ai opté pour utiliser un des accessoires vendus avec le kit de la caméra, le clip avec son embase, c’est l’attache courbée qui crée une forme de petite poignée. Ceci permet de filmer sans avoir de tension musculaire comme cela est le cas quand on tient le boîtier directement à pleine main dans ses doigts.

Je n’ai pas encore opté pour la fixation sur un bras télescopique, certains en image animalière ont fait des merveilles avec ce système comme avec les requins filmés en très rapproché. Je n’envisage pas du tout de mettre la caméra sur ma tête ou sur mon masque car j’aime bien pouvoir choisir ma prise de vue et cadrer.

N247_Essai-GoPro_1

Pour la sécurisation, j’ai tout simplement fixé au socle de mon accessoire un cordon qui passe autour de mon poignet avec un mousqueton plastique pour fixer si besoin l’ensemble sur un anneau de ma stab de plongée. Pour l’étanchéité, observer bien votre joint de caoutchouc blanc souple et sec à chaque manipulation et ouverture de l’appareil, vérifier l’absence de poussière, particule de sable ou fil ; avec votre doigt propre humidifié de salive vous pouvez vérifier l’intégrité du pourtour.

Dans notre milieu de prise de vue sous-marine, il est d’usage de mettre de temps en temps et rarement un tout petit peu de graisse silicone sur le joint, mais avec une très grande parcimonie, l’excès étant le pire. Une bonne solution est de le faire lors d’un stockage du boîtier.

 

De la buée ?

Une question classique demeure le problème de la buée dans les caissons, je n’ai pas eu ce problème lors de l’utilisation de la GoPro.

Nous savons tous que la condensation de l’humidité suite aux variations thermiques va opacifier le caisson en créant des zones de buée. L’utilisation d’insert antibuée avec des sachets de silicagel reconditionnés est une solution, mais c’est étroit dans le caisson, quasi pas de place autour de la caméra.

Pour le risque de buée : le danger est d’emprisonner de l’air chaud et humide dans le caisson, la buée se formant si la température de l’eau est froide et si on laisse en marche en permanence la caméra sous l’eau.

Les solutions préventives à réaliser sont de fermer le caisson dans un endroit le plus sec possible (voiture ou chambre climatisées en région tropicale), de ne pas laisser son caisson au soleil avant de plonger.

Certains en plongée profonde ont décrit que la charnière de fermeture pouvait s’entrouvrir, suite à l’effet de la pression écrasant le boîtier. Une solution préventive est de mettre un élastique entourant le boîtier et venant sur la charnière. Je l’ai appliqué par principe.

Tous ces détails techniques étant maîtrisés, l’on peut enfin se faire plaisir, et ce n’est pas un vain mot, avec cette mini-caméra vidéo embarquée pour le monde sous-marin.

Pour la photo et le film en sous-marin dans une dizaine de mètres de profondeur, la GoPro est excellente. Faites attention cependant dans les changements brutaux de lumière si vous passez du bleu profond vers le soleil de la surface, votre capteur a besoin de quelques secondes pour s’adapter. Allez-y maintenant, partez filmer et plongez dans le Grand Bleu…

 

  • Un site intéressant pour les trucs et astuces avec votre GoPro :

    www.goprohacks.blogspot.fr

    Pour voir quelques séquences tournées à Palau avec mon comparse et cette
    GoPro dans l’exceptionnel lac marin aux méduses :

    Notre équipement : la GoPro HD Héro 2, un écran Lcd bacpac, un montage poignée avec un cordon de sécurité pour la prise en main sous l’eau, 2 batteries, un chargeur, deux cartes SD HD 16Go class 10, un caisson étanche GoPro avec le pré-objectif hublot hémisphérique Subspace.



GoPro HD Héro 2 ou Héro 3?

La Héro 3 est arrivée en fin d’année 2012 sur le marché avec trois versions ou kits : White, Silver et Black.

Quelles sont les nouveautés techniques de ce modèle tout récent ?

Globalement c’est encore plus compact, 25 % plus léger et plus petit. Est-ce aussi utile vu les dimensions de la GoPro 2? L’écran de base LCD d’affichage frontal ne change pas, mais l’interface est un peu plus simple à utiliser, il faut noter une deuxième led bleue qui signale les pressions sur le bouton principal de déclenchement.

Enfin, intégration du WiFi pour les trois versions de la Héro 3. Pour les avantages, seule la version dite Black est plus sensible en basse lumière, laquelle sensibilité était déjà excellente avec la GoPro 2.

En résumé, on peut annoncer que la GoPro Héro 2 est équivalente à la version 3 Silver, qu’elle est meilleure que la version 3 White en particulier en résolution photo. Par contre la version 3 Black va plus loin en termes de performances : ainsi possibilité de 120 images par seconde à la définition de 720 p (bien utile pour certains ralentis), possibilité d’avoir une résolution professionnelle de 2 074 x 1 528 en 30 images par seconde.

Pour les prix, la Héro 2 tourne maintenant autour de 260 euros (capteur 11 millions de pixels) et la Héro 3 Black (capteur 12 millions de pixels) autour de 450 euros.

 

 

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 247 Abonnez-vous

Commentaires

Aucune commentaire actuellement

Écrire un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *