Yves Bouvard et la Brigade nautique de Martigues

le 27/09/2014 publié dans le N°256 de Subaqua
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Pierre Martin-Razi
par Pierre Martin-Razi

Après les pompiers de la Sécurité civile, les policiers de la Brigade fluviale de Paris, les plongeurs de la Marine nationale ou encore ceux de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, Subaqua poursuit sa découverte des métiers et des formations subaquatiques en se rendant à la Brigade nautique de Martigues. C’est là que sont basés des gendarmes plongeurs aux multiples missions dont l’une au moins a de quoi fasciner tous les adeptes des séries télévisées consacrées à la police scientifique : la recherche d’indices et de preuves subaquatiques nécessaires à l’avancement des enquêtes de police judiciaire. Le capitaine Yves Bouvard, conseiller technique pour la zone de Défense Sud et adjoint à l’officier nautique zonal, les commande.

Pour le profane, la confusion est facile entre Gendarmerie maritime et Brigade nautique. Quelles sont vos spécificités ?



Yves Bouvard : Comme nos collègues de la maritime, nous sommes des gendarmes et, à ce titre, appartenons aux forces armées. Mais la particularité de la Gendarmerie nationale est d’être placée sous la double tutelle du ministère de la Défense et celui de l’Intérieur.

Pour répondre à votre question et comme son nom l’indique, le champ d’action de la Gendarmerie maritime est la mer, exclusivement.

  • De notre côté, depuis 2004, il y a eu une spécialisation qui veut que les Brigades nautiques ne remplissent plus que des missions nautiques, dont la plongée dans les domaines administratifs et judiciaires. Si notre champ d’action est également maritime, dans la limite de la bande littorale des trois milles, nous intervenons surtout en eaux intérieures. 

  • Nos missions de surface sur le Rhône, le Petit Rhône s’étendent jusqu’à Bollène… Mais depuis deux ans maintenant, la Brigade fluviale de Port Saint-Louis du Rhône nous soulage grandement d’une partie de ces missions de contrôle, notamment sur le trafic commercial, les loisirs nautiques, la protection des installations et de l’environnement. 

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En plongée, en revanche, notre champ d’intervention est beaucoup plus large. Dans le domaine subaquatique nous opérons dans les Bouches du Rhône, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes. Pour les plongées profondes qui nécessitent des paliers ou particulières en raison de la mise en œuvre de moyens spécifiques, la Brigade nautique de Martigues est compétente sur la moitié de la France, à l’est d’une diagonale passant grosso modo par Perpignan et Strasbourg, la Brigade nautique de Nantes couvrant la moitié ouest…

 

Cela doit représenter un nombre annuel considérable d’interventions !



Yves Bouvard : Entre 100 et 120 chaque année. Il faut garder à l’idée que ces missions peuvent durer d’une journée à trois mois ou quatre mois…

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Quels sont vos effectifs ?


Yves Bouvard : La Brigade nautique compte 15 personnes dont 12 plongeurs. 9 d’entre eux sont des officiers de Police judiciaire, 6 sont habilités à plonger au-delà de 40 m, dans la limite des 60 m et 3 sont moniteurs.

 

Puisque vous évoquez les moniteurs, parlons de vos formations. Sont-elles effectuées en interne ?



Yves Bouvard : En termes de réglementation, nous sommes des plongeurs militaires et dépendons de la Marine mais pour ce qui concerne nos formations, pour l’instant, elles s’effectuent intégralement au Centre national d’instruction nautique de la gendarmerie d’Antibes (CNING). Je dis pour l’instant car il est possible que cela change dans un futur proche en ce qui concerne l’apprentissage de la plongée proprement dite.

Toutefois, les techniques spécifiques à notre métier d’enquêteur subaquatique ne peuvent être enseignées qu’au sein du Centre nautique d’Antibes.

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Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 256 Abonnez-vous

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