AIRES MARINES PROTÉGÉES, PDESI, ÉOLIENNES EN MER  S’INSCRIRE DANS LES DÉMARCHES DE CONCERTATION

le 21/12/2015 publié dans le N°264 de Subaqua
DEVELOPPEMENT DURABLE 264-OUVERTURE
Julie Tinnetti et Sylvie Gauchet
par Julie Tinnetti et Sylvie Gauchet

En avril 2015, les aires marines protégées françaises couvraient près de 16,52 % des eaux françaises. Définies par la loi du 14 avril 2006, les six catégories d’aires marines protégées répondent chacune à des objectifs propres tout en étant complémentaires : les parties marines des parcs nationaux, des réserves naturelles, des aires de protection de biotope, des sites Natura 2000, les parties du domaine public maritime confiées au Conservatoire du littoral et les parcs naturels marins. À ces catégories s’ajoutent d’autres types de sites réglementés, comme les Plans départementaux des espaces sites et itinéraires (PDESI) ou encore les champs d’éoliennes en mer. Nombre de nos sites naturels se situent aujourd’hui soit directement dans ces zones, soit à proximité, ce qui n’est pas sans poser certaines questions : comment éviter une restriction des accès aux sites de pratique ? Comment être partie prenante des décisions prises ? Quelles possibles coopérations entre les clubs, SCA, comités départementaux et comités régionaux de la FFESSM avec les gestionnaires de ces sites ?

LA COOPÉRATION ENTRE LE COMITÉ DÉPARTEMENTAL DU PAS-DE-CALAIS ET LE PARC NATUREL MARIN DES ESTUAIRES PICARDS ET DE LA MER D’OPALE

Dès la préfiguration du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale (PNM EPMO), le CODEP 62 a collaboré avec la mission d’étude de l’Agence des aires marines protégées en participant aux réunions de concertation, aux conférences, en proposant des sorties en mer avec le bureau d’études, en mettant à disposition des données… C’est donc naturellement qu’en 2012, à la création officielle du Parc, la FFESSM entrait au conseil de gestion, représentée par Ingrid Richard, présidente du CODEP 62 et par Jacques Duquesnoy, président du CODEP 80 (Somme) en qualité de suppléant. Dans le cadre de l’élaboration du plan de gestion du parc, ils ont participé à différentes commissions, telles que « Usages de loisirs », « Patrimoine culturel maritime » ou encore le « Patrimoine naturel ».

Afin d’établir une base de données géo-référencées des épaves situées dans le périmètre du PNM, le CODEP 62, au travers de son « Groupe de plongée épaves », a fourni ses données (publiées dans les 3 ouvrages « Plongées en côte d’Opale » édités par le CODEP 62) aux étudiants du département de géographie de l’université de Picardie Jules Verne. Pour Ingrid Richard, « Cette implication du comité départemental est naturelle et nécessaire. Les enjeux liés à la pratique de la plongée, à la préservation et à l’accès aux épaves ont été ainsi pris en compte dans l’élaboration du plan de gestion qui doit être validé à la fin de l’année ».

Des actions de communication auprès des licenciés ont été menées en parallèle : exposé d’une chargée de mission du PNM lors du colloque départemental annuel « Les neuvièmes rencontres du CODEP 62 » en septembre 2014, affichage de panneaux de présentation des enjeux du PNM EPMO lors de l’assemblée générale du comité régional Nord-Pas-de-Calais en mars 2015, information sur les travaux en cours au sein du PNM et les modalités d’écriture du plan de gestion lors des « Dixièmes rencontres du CODEP 62 » en septembre 2015.

Le CODEP 62 est entrain de préparer une convention de partenariat avec le PNM EPMO pour l’organisation d’une exposition itinérante dans le périmètre du PNM courant 2017, autour de la valorisation des épaves sous-marines de la Première Guerre mondiale situées dans le périmètre du parc. Cette opération a pour objectifs de valoriser et faire connaître les épaves sous-marines de la côte d’Opale et les biens culturels maritimes encore présents qui témoignent de la guerre maritime dans le détroit du Pas-de-Calais, de sensibiliser le public à leur caractère patrimonial et leur situation de vulnérabilité, de sensibiliser aux modes de préservation envisageables et de faire connaître le patrimoine naturel que l’on peut rencontrer sur ces épaves et les interactions avec les activités humaines.

DEVELOPPEMENT DURABLE 264-1Enfin, le CODEP 62 collabore également avec l’Agence des aires marines protégées dans le cadre de Natura 2 000 en mer pour deux zones définies sur le littoral de la côte d’Opale : les Sites d’Importance Communautaire « Récifs Gris-Nez Blanc-Nez » et les « Ridens et dunes hydrauliques du détroit du Pas-de-Calais ». Les comités de pilotage de ces sites ont été mis en place en janvier 2015. Le CODEP 62 FFESSM y est représenté par Ingrid Richard. Un questionnaire a été élaboré par l’Agence, en concertation avec le CODEP 62, pour permettre à chaque club de plongée de renseigner leur activité au sein de ces deux sites. Les informations demandées serviront à évaluer l’importance de l’activité de plongée scaphandre au sein de ces zones Natura 2000, à évaluer les éventuelles interactions avec les habitats et espèces d’intérêt communautaire et à recenser les observations (autres usages, milieu naturel) sur ces sites.

LA PARTICIPATION DU COMITÉ DÉPARTEMENTAL DES ALPES MARITIMES À LA DÉFINITION DU PLAN DÉPARTEMENTAL DES ESPACES SITES ET ITINÉRAIRES (PDESI)

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Les Alpes Maritimes, qui contiennent sur leur territoire deux sites Natura 2 000 et deux contrats de baie, disposent d’espaces naturels remarquables propices à la pratique des sports de nature qui connaissent un engouement croissant. Cette évolution des pratiques nécessite d’aménager au mieux le territoire pour le développement des sports de nature, volonté manifestée par le conseil départemental au travers du Plan départemental des espaces sites et itinéraires (PDESI).

La loi du 9 décembre 2004 définit la composition, le rôle et les fonctions de la Commission départementale des espaces sites et itinéraires (CDESI). Dans les Alpes Maritimes elle est composée de trois collèges : les collectivités territoriales et l’État, les acteurs du développement durable, et les utilisateurs dont le CODEP 06 représenté par Bernard Gauthier, son président.

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S’inscrire dans les démarches de concertation pour un usage durable de l’espace subaquatique :

> en s’informant en amont des projets pouvant avoir un impact sur les sites de plongée (éoliennes en mer, hydroliennes, exploitation de granulats marins, etc.) ;

> en participant aux instances de gestion des espaces protégés en mer ou en eaux intérieures (Natura 2000, parcs naturels marins, PDESI, etc.) ;

> en s’inscrivant dans les schémas de développement des sports de nature (PDESI) ;

> en développant des comportements respectueux sur ces sites (chartes de bonnes pratiques);

> en proposant des actions pédagogiques, des actions de sciences participatives, des aménagements, etc.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 264 Abonnez-vous

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