Le mot du président

Cher(e)s ami(e)s plongeurs,

L’année 2015 a bien débuté, plusieurs dossiers ont été finalisés et seront appliqués dès le 1^er mars. Il s’agit notamment d’un lissage des nouvelles épreuves du guide de palanquée et de notre MF2 qui après une année test méritaient un ajustement. Vous trouverez plus loin quelques détails de ces ajustements qui entrent en vigueur à compter du 1^er mars. Pendant le Salon de la plongée les nouvelles cartes internationales FFESSM/CMAS ont été dévoilées en la présence de la présidente de la CMAS Anna Arzhanova ainsi que le secrétaire général Hassan Baccouche et Alain Germain le trésorier général. Une convention a été signée entre la CMAS et la FFESSM par Anna Arzhanova et Jean-Louis Blanchard donnant à cette dernière l’exclusivité de la distribution des cartes CMAS sur le territoire français tout en autorisant à la FFESSM la possibilité d’éditer ses propres cartes CMAS, reconnues comme telles, comportant entre autres le nom et le logo de la CMAS. Concernant le volet teck de la CTN les choses avancent également. Les cursus fédéraux des recycleurs Submatix et Poséidon sont en cours d’élaboration et devraient voir le jour sous peu. Je remercie l’ensemble des acteurs ayant participé et participant à ces nombreux dossiers pour leur dévouement fédéral. Bonnes bulles !

Le président de la CTN, Jo Vrijens

COMPTE RENDU STAGE HANDISUB® AOÛT  2014

Chaque année le groupe Handisub^® du comité Est organise un stage de formation pour les plongeurs en situation de handicap (PESH) et pour les futurs moniteurs Handisub^®. Une lourde organisation qui demande un centre d’hébergement adapté avec des chambres médicalisées (ANAE), des véhicules prévus pour le transport des fauteuils et un bateau spacieux… Après avoir réservé le centre d’hébergement, le Dr Pierre Trape assure la lourde tâche de gérer les affaires locales ; de plus, Pierre est un acteur de la FFH, ce qui nous permet d’utiliser les minibus adaptés de la FFH. Pour un comité comme le nôtre, c’est une chance de pouvoir s’associer avec le comité Côte d’Azur, et ainsi de mutualiser efforts, besoins et richesses ! Cette année, 5 PESH, 3 candidats EH2 et 3 moniteurs spécialisés du CIR EST ont organisé, travaillé et participé à ce stage co-comité !

Le chiffre d’affaires du stage CIR EST a été de 7 000 €, pour 5 700 € de recettes. Les déficits de 1 000 € et 300 € ont été pris en charge respectivement par le TPN Toul et par le CIR Est, sans oublier le don en bénévolat des monitrices et moniteurs Myriam, Nicole et Pascal.

Le stage d’Hyères a duré 5 jours du lundi 25 août au vendredi 30 août. Il a rassemblé 34 personnes venues des 2 comités, en majorité des plongeurs en situation de handicap moteur. 7 moniteurs étaient présents pour encadrer les 300 plongées effectuées. C’est une action très particulière par au moins 3 points :

1. Comme annoncé auparavant, le regroupement de 2 comités (Est et Côte d’Azur) pour mener à bien l’action et gérer les coûts au plus serré : la semaine complète coûte 500 € par plongeur !
2. Le tout premier stage de France pour former des handiplongeurs dans la zone des 40 mètres : certainement une première européenne…
3. L’autonomie complète en matériel et moyens de plongée.

Deux comités, l’Est et la Côte d’Azur, ont regroupé leurs forces pour accueillir tous les candidats : des candidats à l’enseignement, futurs MFEH1 ou EH2, et des handiplongeurs. Le logement a eu lieu dans le centre pour grands handicapés ANAE à Hyères. Georges Coppola MFEH2 a dirigé le stage PESH 6 m et EH2, aidé par Myriam Sanna, pendant que Pascal Chauvière, aidé de Nicole Lebrun et Thierry Ledroucpeet ont assuré le stage PESH 40 m et MFEH1. Le comité Est a fourni tout le matériel nécessaire à la pratique, ainsi que deux MFEH2 (M. Sanna + P. Chauvière), une monitrice EH2 (N. Lebrun), trois stagiaires EH2 (deux ont réussi, un n’a pas conclu), et cinq plongeurs Handisub^®, candidats au PESH 40 m.

Le rythme est soutenu ; tous les jours départ à 9 heures pour effectuer tous les transferts et embarquements à bord du bateau… plongées, repas à bord puis retour vers 17 heures. Débriefing dès le retour au centre ANAE. Une journée a été effectuée à Port Cros dans la réserve. Résultats : 2 nouveaux EH2 pour le comité Est (département 67).

LE PREMIER STAGE CTN DES PESH 40 m

Les 5 plongeurs Handisub^® du CIR EST ont participé à la formation PESH 40 m… 3 d’entre eux sont en bonne voie, avec 5 plongées effectuées dans la zone des 30 à 40 mètres… Le principe est d’accéder graduellement à la zone des 40 m au cours d’une formation qui ressemble beaucoup à celle du PE40, sans concession et sans prise de risques excessifs. Le niveau d’entrée et le PESH 20 m confirmé par plusieurs plongées. Le premier jour a été consacré aux inévitables réadaptations et contrôles… puis… cinq jours plus tard, c’était près de 100 plongées effectuées depuis le Revanou grâce à Nicole, Thierry et Pascal, sans anicroche ni soucis !

Ce fut une semaine extraordinaire, avec des plongées magnifiques dans le parc national de Port Cros, avec ses tombants, ses mérous… des plongeurs fantastiques comme Pierre, plongeur émérite, absence des bras, Catherine polio ou Alexis paraplégique… et aussi Jean-Luc ingénieur de la région, avec qui nous avons pris rendez pour des essais du Diodon !

Rendez-vous en août, même lieu, même équipe, pour le stage de la CTN des moniteurs fédéraux EH2 !

Pascal Chauvière

Remerciements : les SCA de la Tour Fondue et du gîte du Gapeau, la CTR Côte d’Azur et CTR EST, Handisub^® Var, la CTN FFESSM, la région Var FFH.

Et on a essayé le DIODON !

Lors d’une réunion de la CTN, en septembre dernier et après le stage PESH 40 m, des ingénieurs français nous ont présenté une drôle de machine… de suite nous avons détecté l’intérêt pour les plongeurs Handisub^® ! Et cette entreprise française a bien voulu faire confiance à Handisub^®, en nous prêtant une de leur machine de pré-série… Merci pour cette confiance !

Composé d’un harnais (back-pack), d’un palpeur/régulateur, relié à 2 « élytres » fixées sur le corps de la bouteille, l’ensemble fait, d’un point de vue esthétique, sensation ! Noir et inox… Les spectateurs ne restent pas insensibles à son look ! C’est un SSG (système de stabilisation gonflable), mais automatique… On règle sa pesée à 1 ou 2 m de profondeur, puis le système s’occupe de tout : il injecte de l’air à la descente, et il purge à la remontée. Rien de bien complexe en théorie, mais l’appareil fait preuve d’innovation dans ses choix et réalisations, d’où un fonctionnement parfait !

Passons aux essais avec nos plongeurs en situation de handicap. Bien sûr, ce sont les moniteurs qui essaieront la machine en premier afin d’en connaître les subtilités et la sensibilité. On enseigne bien que ce que l’on connaît bien. La prise en main est rapide et aisée. Ensuite, une douzaine d’handiplongeurs vont participer à cet essai du Diodon : bi-amputés complets des membres inférieurs ou supérieurs, paraplégiques, tétraplégiques, polio, séquelles de traumatismes crâniens. Les essais ont lieu en piscine, puis dans les fosses de plongée du centre aquatique OVIVE de la communauté de communes du Toulois.

L’avis du moniteur : difficile d’accepter de passer la main à une machine ! Le cœur du métier de moniteur est souvent l’équilibre du plongeur ! Et le Diodon le fait à notre place… mais en fait, rapidement, le moniteur s’aperçoit que c’est un magnifique outil pédagogique de l’enseignement du poumon ballast ! C’est bien sûr exacerbé par le handicap moteur. La plus grande qualité de l’appareil, à mon avis, est qu’il se fasse oublier complètement. Ne reste à gérer que le fameux « poumon ballast » ! Quelques dizaines de secondes suffisent à calibrer l’ensemble équipement/plongeur… et vogue la galère ! Une fois bien réglé, une ventilation accentuée sur des phases expiratoires nous entraîne vers une descente contrôlée : et l’appareil gère automatiquement l’inflation d’air dans les sacs latéraux. Le passage à une respiration habituelle (ventilation médiane) nous stabilise quelle que soit la profondeur. Il suffit d’impulser le début de la remontée pour qu’elle s’effectue tranquillement à la vitesse de 10 mètres par minute ! À l’émersion de nos cobayes plongeurs, le bonheur, mêlé de surprise, se lit dans les regards de nos handi-plongeurs. Puis les compliments fusent : c’est génial, bluffant, comment vais-je m’en passer, où l’acheter, pourquoi le club n’investit pas dans une dizaine de ces machines, etc.

Il est sûr que pour notre public si particulier, c’est un vrai bonheur de ne pas avoir à gérer ni l’inflation, ni la purge. Grâce au matériel qui nous libère de certaines fonctions manuelles, cela permet de retrouver une part d’autonomie et de la consacrer à d’autres actions de plongée. Vous connaissez peut-être ma maxime : « le handicap est soluble dans l’eau ! »…maintenant on pourra ajouter : « et le Diodon, y contribue ! ». Et pour le moniteur Handisub^®, nous passons d’une sensation de grande frustration à celle de moniteur plus pertinent dans l’approche de l’autonomie personnelle du handi-plongeur ! Dès que possible, des amis aveugles devraient essayer ce Diodon, lequel sera sans doute encore plus justifié pour eux !

Pascal Chauvière

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 259 Abonnez-vous