MALDIVES : LE CŒUR DE L’INDIEN

le 02/11/2016 publié dans le 269 de Subaqua
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FABRICE DUDENHOFER
par FABRICE DUDENHOFER

Destination bien connue des plongeurs, les Maldives peuvent encore réserver quelques belles surprises. Le temps d’une excursion dans le Grand Sud, pour des immersions dans des passes peuplées de requins. Avant d’entamer un retour vers le centre et le nord de l’archipel. Une croisière d’exception, où l’on prend le temps de la découverte. Un reportage de Fabrice Dudenhofer.

Soudain, l’excitation s’empare crescendo des passagers de l’avion, et ce n’est pas parce que le vol depuis l’Europe touche à sa fin. Non, visages penchés ou collés aux hublots, yeux, rivés sur le paysage qui s’étend plus bas à la surface des flots, ils admirent les atolls qui se succèdent sous le soleil. Il est vrai qu’il y a de quoi s’émerveiller devant ces nuances de couleurs que rendent, vues du ciel, les multiples formations coralliennes baignant dans l’océan Indien. Quant à moi, j’imagine déjà mon bateau se faufiler à travers les multiples chapelets d’îles et de récifs. Et pas n’importe lesquels. Car pour commencer mon périple, ce seront ceux peu explorés, et pour certains encore vierges, du grand sud des Maldives.

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Ce grand sud se mérite. Car une fois posé sur le tarmac de l’aéroport de Malé, mon bagage récupéré et mon passeport contrôlé, pas de transfert vers une île-hôtel ou un bateau de croisière. Je dois patienter avant un nouvel embarquement. En effet, un second vol à bord d’un coucou d’une compagnie aérienne locale est nécessaire. Ce trajet domestique, outre qu’il me permet d’admirer à nouveau de haut la beauté des Maldives, est heureusement d’une durée modeste, moins de deux heures. Il me permet surtout de rejoindre Addu, atoll le plus austral du pays, où m’attend mon bateau, l’Ocean One.

Navire abandonné

Cette embarcation pour plongeurs peut se vanter d’un destin peu commun. Sa construction a débuté sur un bout de plage sur l’île de Fulidhoo, avant d’être stoppée par son armateur. Découverte par hasard en 2013 par Christophe et Barbara Manesse, les propriétaires des Amis des Maldives, le couple tombe sous son charme. Après de longues transactions, Christophe et Barbara en deviennent propriétaires et décident d’entreprendre tout ce qu’il faut pour la mettre à flot. Durant presque six mois, des dizaines d’artisans locaux se relaient jour et nuit à son chevet afin de mener à bien tous les travaux restant et les aménagements nécessaires.

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Fin janvier 2015, à la faveur de la marée et d’efforts colossaux, le tout récent baptisé Océan One quitte le rivage pour rejoindre enfin la mer. Depuis, le bateau sillonne et explore chaque recoin de l’archipel, passant sans cesse d’un atoll à l’autre, en quête de plongées inoubliables. En 15 mois, le bateau a déjà parcouru plus de 20 000 km ! Un tel fonctionnement repose en grande partie sur les épaules de Christophe et de ses deux guides, Mika et Carolina. À eux trois, ils possèdent une expérience riche de plusieurs dizaines d’années dans l’encadrement de croisières aux Maldives, et connaissent parfaitement la spécificité de la majorité des atolls et de leurs fonds, ainsi que de l’ensemble de la biodiversité marine qui les peuple.

Promesses australes

Me voilà donc à bord de ce navire dévoreur d’espace, en compagnie d’un équipage et de guides hors pair. Ce qui représente la parfaite combinaison pour réaliser mon envie de découverte du grand sud. En raison de son éloignement, cette zone des Maldives ne possède que peu d’hôtels et est peu fréquentée par les bateaux de croisières.

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Une combinaison gagnante puis qu’elle a comme bénéfice de limiter le nombre de plongeurs et d’offrir des sites qui comptent parmi les plus préservés de l’archipel. Explorer cette partie du pays donne l’impression de remonter dans le temps, de revenir en quelque sorte dans les années soixante-dix, quand le tourisme aux Maldives s’ouvrait à peine. Mais pour l’adepte de plongée sous-marine, ce qui fait le charme du sud ne repose pas que sur son relatif isolement ou une quête de solitude.

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C’est même tout le contraire : une fois passée la surface, la vie foisonne, du très petit au très gros, la biodiversité marine est très importante.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 269 Abonnez-vous

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