RIFA : l’enseignement du secourisme adapté à nos activités

le 22/12/2015 publié dans le N°264 de Subaqua
SECOURISME 264-UNE
Julien Laffineur
par Julien Laffineur

Dans plusieurs clubs ou SCA, en tant que licencié ou client, j’ai pu constater que l’approche de la formation du RIFA et notamment de la partie secourisme peut différer complètement entre les structures. Cet article est l’occasion de (re)préciser le cadre de cette formation et les particularités de l’enseignement des gestes de premiers secours lors d’une formation RIFA. Par Julien Laffineur*.

Malgré l’anticipation des accidents et l’omniprésence de la prévention dans nos formations, le risque zéro n’existe pas. Alors, quand l’accident arrive, les témoins devront réagir rapidement, avec efficacité. Ils placeront la ou les victime(s) en sécurité, empêcheront le sur-accident, alerteront ou feront alerter les secours adéquats, pratiqueront les gestes de premiers secours et surveilleront la victime en attendant l’intervention des services spécialisés.

La FFESSM, consciente de devoir fournir à ses adhérents les compétences nécessaires pour faire face aux risques particuliers de nos activités sportives, a créé un ensemble de formations en secourisme adaptées à nos pratiques. Ces stages permettent d’acquérir la capacité d’appliquer des automatismes préservant ainsi l’état d’une victime, sans pour autant être un professionnel du secours à personne.

Cependant dans ce domaine des questions se posent toujours afin de savoir qui peut enseigner quoi ? Quelle doit être la durée du stage ? De quelle façon ? Comment respecter les limites droite et gauche du contenu ?

Quelques petits rappels historiques

Les premières notions de secourisme adaptées à la plongée trouvent leurs origines dans les années quatre-vingt. À cette époque elles sont distillées dans les contenus de formation. Dix ans plus tard, face à la nécessité de créer une formation à part entière sur les gestes de premiers secours, un collège de formateurs rédige le Certificat fédéral de premiers secours (CFPS). Par la suite, dans les années 2000 le CFPS laisse sa place au certificat de compétences « Réaction et intervention face aux accidents subaquatiques (RIFA) ».

Cette nouvelle formation a vu une notion apparaître : la « modularité ». Partant du constat que l’on ne prend pas en charge un plongeur victime d’un ADD de la même façon qu’avec un pratiquant de nage en eau vive victime d’un traumatisme, il a été créé un tronc commun RIFA auquel ont été ajoutées des compétences particulières en fonction des risques encourus dans chacune des activités sportives de la FFESSM. Deux exceptions sont à noter : l’orientation subaquatique et la pêche sous-marine qui ne possèdent pas de module propre à leur pratique.

Le secourisme dans la formation

secourisme 264-1Le RIFA se compose de 7 modules. Les compétences 1, 2, 3 et 7 sont adaptées à la spécialité, tandis que celles référencées aux numéros 4, 5 et 6 sont communes et constituent le socle des formations RIFA.

La compétence 4 traite de tout ce qui est lié à la coordination des actions de secours faites par les personnes présentes sur le site de plongée. La compétence 5 induit la notion de bilan et de recherche des signes d’accident. Par la suite le secouriste devra réagir en fonction de l’état de l’accidenté. C’est la compétence 6 avec l’application des techniques de secourisme et l’utilisation du matériel adéquat par rapport à l’état de la victime. Ensuite l’alerte qui doit, si possible, être faite simultanément aux gestes de premiers secours constitue la compétence 7.

Qui peut enseigner ces compétences ?

Seul un certain nombre de personnes possédant des connaissances pédagogiques particulières peuvent dispenser l’enseignement des compétences 5 et 6. Le stage « Animer l’apprentissage des techniques d’oxygénothérapie – ranimation (ANTEOR) » est donc créé.

Cette compétence est acquise de plusieurs façons :

> lors d’un stage organisé par une CTR ou un CODEP, si le licencié est minimum E1 et titulaire du PSC1.

> le licencié est médecin, infirmier hyperbare ou anesthésiste ou encore est formateur de secourisme, dans ce cas, il peut faire une demande auprès du responsable secourisme de la CTR afin d’obtenir la qualification ANTEOR.

En ce qui concerne les compétences 4 et 7, toute personne titulaire d’un diplôme d’enseignement ou ANTEOR peut dispenser leur formation. Pour le reste il faut être au moins titulaire d’un diplôme E1 relatif à la spécialité enseignée.

Quelle est la durée du stage ?

L’objectif général d’un formateur est d’amener ses stagiaires à acquérir une ou plusieurs compétences dans le temps le plus rationnel possible.

* Sous-officier au 27e bataillon de Chasseurs alpins, Julien Laffineur est responsable de l’équipe pédagogique pour l’enseignement du secourisme et des techniques de sauvetage au combat. Instructeur national dans le domaine des secours aux personnes, il est également sapeur-pompier volontaire au SDIS de Haute-Savoie et appartient à l’équipe pédagogique départementale de l’enseignement du secourisme. Licencié au club subaquatique d’Annecy (CSA) et formateur actif au CODEP 74 (Haute-Savoie), Julien a obtenu son MF2 en 2013.

L’auteur remercie l’ensemble des personnes qui ont participé à la rédaction de cet article et Laurence Laffineur pour ses conseils de rédaction.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 264 Abonnez-vous

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