1966-2016 : la Commission d’Orientation Sub fête ses 50 ans

le 01/03/2017

En 1960, Luigi Ferraro, héros et nageur de combat italien de la Seconde Guerre mondiale, crée la première compétition des techniques subaquatiques. Les premières courses ont lieu au lac Majeur. Les compétiteurs traversent le lac (Angera-Arona-Angera) à l’aide d’un équipement de navigation. Par équipe de 3 plongeurs, l’objectif est d’effectuer un parcours en accomplissant des travaux et exercices sous-marins. À l’origine les « orienteurs » étaient équipés d’une planchette avec une boussole, d’un compte distance, d’un bloc de plongée, de palmes caoutchouc, bref le matériel du plongeur de l’époque.

Quelques années passent et la discipline se structure peu à peu. L’orientation sub commence en France vers 1963 et la FFESSM décide de s’intéresser à cette discipline. Yves Normand, président de la commission technique du comité Île de France, charge alors Georges Guillemain d’organiser l’orientation subaquatique en s’inspirant du règlement soviétique. Des planchettes d’orientation, des parcours types de compétition sont créés en Île de France à Viry-Châtillon, berceau de notre commission.

Georges sera le premier capitaine de l’équipe de France de l’époque avant de créer en 1966 notre commission. Il en sera notre premier président jusqu’en 1975 mais restera président d’honneur jusqu’à sa mort l’année dernière. Lui succéderont en 1976 Georges Gaucher (2 ans), puis Bernard Clavier (3 ans). Claire Montmayeur lui succédera et sera la première présidente de la discipline avec un mandat de 16 ans au cours duquel évoluera considérablement l’orientation sub.

En effet jusque dans les années 1980 l’orientation était pratiquée par des plongeurs aguerris qui se mesuraient sur des parcours longs et difficiles. Nos représentants français, médaillés internationaux avant 1980, se nomment Jean-Pierre Aucher, Émile Germain, Kermoal, Anne Bellennand mais d’autres nageurs aussi ont marqué les différentes époques, mais je ne pourrai pas tous les citer. Le tableau de ces champions est disponible sur notre site.

En 1980 apparaissent les premières bouteilles poussées et les premières monopalmes en compétitions. Les plongeurs au gabarit impressionnant sont remplacés par des nageurs pratiquant la monopalme plus longilignes.

COTE SPORTS 267 orientation-2L’orientation sub moderne est née. Les parcours sont plus courts. On passe de distances de plusieurs kilomètres à des parcours de 500 à 650 mètres de différentes configurations. L’orienteur est devenu nageur et devient un homme torpille, il doit aller vite et être précis.

Il est non seulement rapide mais efficace car la moindre erreur de cap dans des eaux qui peuvent être troubles avec des fois moins d’1 mètre de visibilité et ce sont la victoire et le podium qui s’envolent. Il doit gérer sa vitesse, son air et prendre des décisions rapidement. L’erreur ou le doute ne peuvent pas exister.

COTE SPORTS 267 orientation-3Nos internationaux médaillés jusqu’en 2000 se nomment : Anne Arranz, Annick Kernel, Pascale Schwaederle, Monique Dawavrin, Martine Sannier, Caroline Barre, Éric Decimo, Philippe Maussion.

1997, René Kobler succède à Claire Montmayeur pour un mandat de 12 ans.

En 2007 à Bari (Italie), Florence Ploetze et Pascale Schwaederle montent pour les 1ers CMAS Games sur la 3e marche du podium à l’épreuve Monk.

En 2008, la FFESSM adopte une résolution afin que les nageurs avec palmes puissent s’adonner à ce sport en passant une qualification technique car jusqu’alors il fallait être titulaire du niveau 1 de plongée. Il est plus simple de prendre un nageur avec palmes qui fait déjà de la monopalme, pratiquant l’immersion, ayant le sens de la glisse et de la compétition pour un faire un orienteur. Il faut environ 3 ans pour acquérir toutes les techniques de l’orientation mais d’un bon nageur on peut faire un bon orienteur.

2009, votre serviteur reprend les rênes de la commission et notre cap est fixé : faire des médailles avec de véritables compétiteurs et former des nageurs avec palmes pour en faire des orienteurs capables de rivaliser avec les meilleurs mondiaux.

En 2010, Florence Ploetze et Pascale Schwaederle sont championnes d’Europe de l’épreuve Monk à Liberec (République Tchèque). Elles entrent dans le clan des spécialistes de l’épreuve.

2011, Florence Ploetze est médaillée d’argent au 5 points en coupe du monde et Timothée Rannaud médaille d’argent au parallèle lors de la même coupe.

2012, Marc Peter est médaillé d’argent à l’épreuve parallèle lors d’une coupe du monde en France à Sevrier.

2013, encore une médaille de bronze acquise dans les eaux troubles de la Volga aux 2es CMAS Games à Kazhan (Russie), Florence Ploetze et Pascale Schwaederle au Monk.

2014, Florence Ploetze est médaille d’argent de la course en M et Laurence Floquet médaille de bronze sur le même podium en coupe du monde en France à Holtzheim.

C’est aussi cette même année que nos spécialistes du Monk, Pascale et Florence, remontent sur la 3e marche du podium aux championnats d’Europe.

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Il y a eu tout au long de ces années beaucoup d’autres champions de la discipline qui sont eux aussi montés sur des podiums internationaux sur les épreuves par équipes, car les équipes de France féminine et masculine ont, elles aussi, souvent été médaillées. Je ne peux malheureusement pas tous les citer et je m’en excuse.

En 30 ans au sein de la commission, j’ai côtoyé beaucoup de sportifs de l’équipe de France et ils ont, à leur niveau, tous contribué aux médailles de leurs partenaires par leur aide et par leurs mots. Il y a en ce moment d’autres nageurs issus de la NAP qui commencent à avoir de bons résultats, qui commencent à tutoyer les podiums mondiaux et qui feront aussi bientôt parler d’eux. L’orientation subaquatique se traduit en anglais par « speed diving » mais il ne suffit pas d’aller vite il faut aussi faire marcher la tête. Je me permets une petite comparaison avec un autre sport qui est le biathlon. Le biathlète doit gérer sa course de fond et le tir. Il ne peut pas arriver essoufflé au tir sinon il enchaîne les fautes. L’orienteur doit gérer sa course, ses prises de décisions aux changements de caps et son air. S’il est en surrégime il ne pourra plus réfléchir clairement et consommera toute sa réserve d’air.

Je termine cet article en remerciant tous mes prédécesseurs à ce poste ainsi que tous les cadres de notre commission, les juges qui œuvrent et qui ont œuvré à l’histoire de la commission et je cite une phrase qui reflète parfaitement cette discipline et qui a été prononcée il y a 30 ans par un ancien président de la FFESSM, Jacques Dumas : « Ce sport est à mes yeux la forme de compétition subaquatique la plus élaborée, la plus intéressante puisqu’il faut combiner des qualités de nageur, de plongeur, avec aussi la connaissance des techniques de l’orientation et de la navigation subaquatiques ». n

Serge Zaepfel

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