Entretien avec Steven Surina, parrain du Salon de la plongée 2020

Incontournable rendez-vous, le prochain salon de la plongée, en partenariat avec la FFESSM se tiendra à Paris Expo (Porte de Versailles) du 10 au 13 janvier 2020. Cette 22e édition mettra la nouvelle génération de plongeurs à l’honneur, avec un parrain de choix, Steven SURINA, spécialiste en rencontres avec les requins et grand défenseur de leur cause. Rencontré en mai en mer Rouge, une mer qu’il affectionne particulièrement, le jeune homme nous a confié entre autres, comment il comptait s’acquitter de sa fonction de parrain.

Subaqua : Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Steven Surina : Je suis un « gamin » de 30 ans, qui a grandit au sein d’un centre de plongée, celui de mes parents expatriés en Egypte. Je suis un pur produit fédéral, mon père, Alain, est BEES2 et moi-même MF1. Ma maman, Sylvie, gère Alysés(1), une SCIA au bord de la mer Rouge. J’ai quelques milliers d’immersion au compteur dont une grosse partie, 4000 environ, en mer Rouge, Egypte et Soudan essentiellement. Autoentrepreneur, j’ai fondé Shark Education en 2011 dont le but est de permettre à des plongeurs de tous niveaux, en conjuguant séminaires et rencontres en mer encadrées, d’adopter la bonne conduite afin d’approcher dans les meilleures conditions différentes espèces de requins dans leur milieu. Un excellent moyen à mes yeux pour faire de ces novices de la plongée requin des ambassadeurs de leur cause. Grâce à cette activité, j’ai la chance de pouvoir plonger dans quasiment toutes les mers du monde, en dehors des eaux polaires. Je suis également auteur de livres spécialisés sur cette thématique du requin. Réalisé en partenariat avec le photographe Greg Lecœur, mon dernier ouvrage en date s’intitule « Requin – Guide de l’interaction ».

Subaqua : Comment vois-tu ce rôle de parrain pour cette 22e Salon de la plongée ?

S. Surina : Tout d’abord, je souhaite préciser que j’en suis honoré et que je prends mon rôle de parrain très à cœur. À travers cette thématique de la « Nouvelle génération », il s’agit de poser un nouveau regard sur l’activité plongée, sans oublier bien sûr le passé et l’influence de ses personnalités, à l’image de Cousteau pour ne citer que le plus connu et médiatique d’entre eux. Sans aucun doute, la génération actuelle n’a plus une passion exclusive, un unique centre d’intérêt. Certes, les jeunes plongeurs apprécient l’activité mais bien souvent, ils sont aussi motivés par d’autres pratiques, en lien avec la mer (apnée, surf, voile…) ou pas (montagne, etc.), et cherchent à faire des découvertes à tous les niveaux, sous la surface comme à terre. On appelle ça la plongée back-pack ou sac à dos, qui consiste en voyage à tremper ses palmes si l’occasion se présente mais pas à organiser son séjour uniquement autour de la plongée.

Subaqua : Comment comptes-tu séduire justement cette génération versatile et touche à tout ?

S. Surina : La nouvelle génération faisant grand usage des réseaux sociaux, communiquer, en particulier sur une activité aussi visuelle que la plongée, passe à mon avis par la publication régulière d’images. Mon idée est donc de captiver et attirer vers la plongée les 20/40 ans à travers des vidéos très courtes, d’une minute pas plus. Des clips rythmés, à la fois ludiques et plaisants, et abordant un maximum de thèmes différents : plonger avec les animaux – requins bien sûr, mais aussi dauphins, mantas, baleines… -, découverte d’épaves, le tek, etc. Comme j’ai l’opportunité de beaucoup voyager, les idées de sujets ne manquent pas et j’ai d’ailleurs déjà réalisé une première série à voir dès maintenant sur les comptes Instagram et Facebook du Salon de la plongée.

Subaqua : Et pendant le Salon même ?

S. Surina : J’animerai des conférences pendant toute la durée du Salon. Ce sera l’occasion, dans un premier temps, d’acter le passage de témoin et de rendre publiquement hommage et remercier les précédentes générations. Par leur action et passion, elles m’ont, ainsi qu’à de nombreuses autres personnes, donné l’envie de plonger, explorer les multiples facettes et découvrir les merveilles de la mer. Évidemment, le cœur de mes interventions concernera l’animal qui me passionne et que je connais le mieux : le requin. Un poisson fascinant, mal connu du grand public et qui nécessite de toute urgence des efforts de protection accrus sous peine de catastrophe écologique, ce super prédateur jouant un rôle clé dans la régulation des écosystèmes marins. Enfin, je mènerai aussi une conférence avec quelques-uns de ces nouveaux acteurs de la plongée, et introduirai une présentation sur le Sardine Run en Afrique du Sud avec des séquences à couper le souffle. J’invite vos lecteurs à consulter l’agenda(2) du Salon afin d’assister à ces conférences et ne pas rater la projection de ces images exclusives.

Subaqua : Quels sont tes projets ?

S. Surina : Je travaille sur mon futur ouvrage, un livre naturaliste en collaboration avec un illustrateur, Cyril Girard, dont la sortie est programmée pour le Salon(3). Après ce livre, mon troisième en trois ans, l’étape suivante passe pour moi par une participation à la réalisation de documentaires, afin de toucher un plus large public encore. Un projet d’une série, Legagy, de six épisodes de 26 minutes est en cours de finalisation. Il s’agit d’emmener célébrités et personnages médiatiques à la découverte de requins dans leur milieu naturel. Le but ainsi poursuivi vise à démystifier l’image du requin et à mettre l’accent sur son besoin criant de protection.

Propos recueillis par Olivier Clot-Faybesse