Imbroglio…
Si l’éditorial de Subaqua est bien souvent le pré carré du président de la FFESSM, qui est aussi, rappelons-le, le directeur de publication de la revue fédérale, il y eut quelques exceptions. Par exemple en 2019 lorsque le précédent rédacteur en chef, Pierre Martin-Razi, partait pour une retraite méritée après avoir réalisé 135 éditions(1) de Subaqua. Pour son ultime numéro, le 283, le président Jean-Louis Blanchard avait eu alors l’élégance de laisser Pierre rédiger l’éditorial, un éditorial en forme de conclusion et de remerciements.
Même si la date se rapproche inexorablement, l’heure de la retraite n’est pas à l’ordre du jour, pour le rédacteur en chef comme pour la rédactrice en chef adjointe actuels. Non, si l’opportunité nous est donnée de rédiger à notre tour cet éditorial, c’est pour des raisons plus graves. Une fois déjà, lors d’une crise majeure, la rédaction de Subaqua avait suppléé à l’éditorial du président de la FFESSM. C’était lors de la démission du président Roland Blanc à moins de deux mois d’une AG élective. À l’époque, Pierre Martin-Razi avait intitulé son édito « Intermezzo » (Subaqua n° 223, mars/avril 2009). Outre un clin d’œil au titre pour cet édito, notons une sacrée coïncidence de dates puisque ce dernier est publié lui aussi dans l’édition de mars/avril et à moins de deux mois de l’AG élective 2022 !
En nous cédant les rênes de cet édito donc, Frédéric Di Meglio fait preuve, à son tour, d’une certaine élégance. Non pas vis-à-vis de la rédaction mais de l’équipe adverse qui conteste le succès de son élection en 2021. En cette veille d’échéance élective, il s’agit plus précisément d’un souhait d’impartialité de sa part, qui l’honore et qui a pour conséquence qu’il ne s’exprimera dans aucune des pages de ce Subaqua n° 301.
Il ne nous appartient pas de discuter sur le fond comme sur la forme de l’origine de cette seconde crise qui affecte le bon fonctionnement de la FFESSM, sa sérénité et son image. On ne peut que le déplorer. Disons juste que la crise sanitaire y a joué un rôle puisqu’après avoir, pendant un temps, fait fermer nos piscines et fosses, interdit l’accès à nos mers, lacs et rivières, empêcher nos athlètes de concourir et nos plongeurs de voyager, ce maudit virus a été aussi responsable du report de nos AG, puis d’une stricte réduction de leur affluence jusqu’à en interdire carrément toute présence (en dehors du personnel fédéral et des responsables clés). Avec un recours inédit à un vote électif 100 % à distance, une première dans l’histoire fédérale.
Profitons des quelques lignes restantes pour remercier tous ceux qui contribuent, que ce soit ponctuellement comme de manière régulière, à faire de notre Subaqua une belle vitrine des activités fédérales. Impossible ici de tous les nommer mais ce sont de talentueux photographes et reporters, des chefs de rubrique concernés, d’érudits historiens de la plongée, des techniciens, scientifiques et médecins compétents, des responsables d’activités subaquatiques engagés ou encore des athlètes tout en haut d’un podium, record en poche.
Un dernier mot au sujet de la précédente édition de Subaqua, cet historique 300e numéro. Beaucoup de retours positifs – cela fait toujours plaisir – mais aussi de la place qui aura manqué. C’est pourquoi vous retrouverez dans les éditions de cette année quelques articles « retour en arrière ». Le matériel déjà (deux sujets dans ces pages), le hockey subaquatique et à venir l’archéologie et la biologie.
Une précision pour finir. Toujours dans ce numéro 300, en introduction à la découverte du Thistlegorm, nous avions écrit que cette épave, apparaissant dans Le Monde du Silence, avait été le premier vestige contemporain filmé. Pour le grand écran aurions-nous dû préciser. Car en 1943, déjà, Cousteau en avait immortalisé quelques-unes dans un court métrage tourné en Méditerranée, entre Cavalaire et Marseille, intitulé… Épaves(2). On y découvrait notamment le Dalton (Marseille), entouré d’une myriade de poissons et dans un état de conservation remarquable, son naufrage étant récent. Rendons donc ici à Cousteau ce qui appartient à Cousteau !
(1) Du n° 149 au n° 283 soit 135 réalisés et non pas 134 comme indiqué dans notre article rétrospective paru dans le n° 300.
(2) Il se visionne d’ailleurs en ligne sur YouTube (« Jacques-Yves Cousteau - Épaves (1943) »).