La France dispose du deuxième espace maritime mondial dont la plus grande part se trouve outre-mer. La politique française de ce monde de la mer se veut à la fois protectrice de la biodiversité et de la ressource, mais également soucieuse de développer une activité économique durable. À la suite du Grenelle de la mer (2009-2010) et dans le contexte du plan d’action du milieu marin (PAMM) à l’échelle européenne, cette thématique mer, océan et littoraux a été promue à l’occasion de la COP 21 accord de Paris de décembre 2015. La France élabore actuellement la seconde stratégie nationale pour la mer et les littoraux pour la période 2023-2029 afin d’adapter son ambition maritime sur le long terme. La première stratégie (période 2017-2023) n’a pas atteint l’objectif du bon état écologique du milieu marin, en effet 80 % des pressions exercées sur la mer et les océans ont une origine terrestre. Ainsi les objectifs marins environnementaux doivent s’imposer davantage aux politiques terrestres. De plus l’outre-mer doit être mieux inclus pour ses spécificités dans cette stratégie.
Ce nouveau projet de Stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML) a été établi en concertation jusqu’en juillet dernier avec les parties prenantes du monde maritime (élus, représentants des secteurs économiques, ONG et institutions de l’État…), avec au premier chef le Conseil national de la mer et des littoraux (CNML) dont la FFESSM fait partie ainsi que la Fédération française de voile. Il a été passé à la moulinette d’un comité interministériel en juillet, puis soumis à la consultation du public jusqu’à fin octobre. Enfin, à l’issue d’une consultation formelle du CNML, il devrait être adopté par décret fin d’automne 2023. Cette stratégie nationale actuelle identifie les principaux enjeux maritimes et littoraux de la France pour les 6 ans à venir, fixe les priorités et définit les objectifs stratégiques qui doivent permettre d’y répondre. Ainsi les priorités (biodiversité, neutralité carbone, social et équité, économie bleue) se déclinent en 18 objectifs intégrés dans les six domaines du Code de l’environnement.
Le président de la FFESSM à travers le CNML et la direction des Sports sont intervenus par sa contribution sur l’avant-projet en mai dernier pour soulever en priorité l’important oubli de la mention des fédérations sportives en tant qu’acteurs cités dans le préambule. Et pour remettre en avant certains mots-clefs oubliés en tant que leviers de soutien de nos objectifs. Tels les notions de sciences participatives comme sentinelles de la mer, les labels éco-durables des filières sportives, la place des sports nautiques et subaquatiques dans le modèle touristique français, les actions de prévention et de sécurité relatives aux activités des fédérations sportives, la mise en avant de la relation sport-nature-santé (one health) et la promotion des activités de loisir sportif participant à la connaissance des écosystèmes. Le ministre de la Mer avait confirmé publiquement en plénière qu’il fallait tenir compte de nos observations. Après le comité interministériel de juillet, la mission développement durable de la direction des Sports nous a confirmé cette prise en compte, avec notamment la substitution du mot « nautisme » par les mots « sports nautiques/subaquatiques » en chaque endroit du document. Une belle reconnaissance à notre échelle FFESSM que cette meilleure visibilité de nos activités et politiques subaquatiques, inscrite maintenant dans le texte de cette stratégie nationale de l’État jusqu’en 2030.