Les dangers de l’isolement social sont connus depuis longtemps. Ses effets physiologiques néfastes sur notre système immunitaire sont mieux appréhendés maintenant à l’échelle de l’individu, dans l’apparition des infections et des modifications d’expression génétique. Au niveau d’une société et dans l’environnement complexe actuel, la fragilisation du lien social et ses dangers sont devenus une certitude. « Une société en bonne santé est une société qui considère le lien social comme son système immunitaire » titrait récemment le journal La Tribune.
Chaque type de lien social peut être défini à partir des deux dimensions que sont la protection et la reconnaissance nécessaires à leur existence dans la société. Ce lien d’appartenance relie les individus les uns aux autres, suffisamment pour permettre la cohésion de la collectivité. Après la Covid, l’inflation pousse certains à se priver d’activités que seules les associations locales proposent dans le sport, la culture, l’environnement, les loisirs… Certains ainsi ne sont pas revenus dans le sillage du Covid suivi de l’inflation. Pratiquer une activité dans un club peut devenir un luxe inaccessible. En ajoutant la tendance au repli sur soi, tout cela détourne de la vie associative. Le baromètre de l’engagement citoyen et solidaire, édition d’octobre 2023 par Opinion Way pour Hello Asso, dont nous avons ici extrait certains passages, nous précise qu’un Français sur deux estime que le contexte économique actuel l’empêche de s’investir davantage. Entre 2020 et 2023, la part des personnes impliquées dans une activité en groupe est passée en France de 59 % à 48 %. Les mesures concrètes des pouvoirs publics, au-delà des mots, se font attendre pour une relance innovatrice de l’utilité citoyenne que nombreux appellent de leurs vœux.
Néanmoins le sport et la culture demeurent les thématiques qui rassemblent le plus dans notre pays. La baisse de l’engagement citoyen est notable pour les jeunes de moins de 35 ans et les Français les plus modestes. Mais les enjeux environnementaux et la lutte contre les discriminations continuent cependant d’être les sujets où la jeunesse a le désir de jouer un rôle. Au sein de notre FFESSM dans notre projet d’avenir, nous avons la conviction que nos activités ont un rôle majeur à jouer face aux enjeux environnementaux et sociaux de la société. Nous contribuons activement ainsi à 3 des 17 objectifs de développement durable selon l’Agenda 2030 des Nations unies (bio diversité/vie aquatique, inégalités réduites, santé et bien-être). Et nos courbes redeviennent généreuses depuis 2023 dans la prise de licences (133 000 plus les nombreux autres titres de participation), dans la délivrance des brevets et qualifications (65 000), dans le rajeunissement (l’âge moyen du licencié a diminué de 3 ans en un peu plus de 3 années).
La richesse de l’engagement au sein de notre mouvement sportif dédié aux activités subaquatiques est une réalité quotidienne, que l’on soit bénévole ou professionnel, que l’on soit moniteur, entraîneur, initiateur, dirigeant, sportif compétiteur, aidant ou simple pratiquant de loisir. L’assemblée générale de la FFESSM de décembre a été à ce titre remarquable pour constater combien nos clubs sont insérés dans la vie quotidienne de tous les territoires. Formations, mutualisation des talents, partages d’expériences de nos multiples activités subaquatiques participent à stimuler le lien social et donc le système immunitaire de notre fédération. Nos activités représentent un enjeu économique tant par les richesses qu’elles créent que par les externalités positives générées, valeurs d’éducation et d’intégration, contribution au bien-être des individus. Le monde a changé en un temps réduit. Que nous le voulions ou non ! Et cela impacte tout le mouvement sportif et donc notre fédération. Vers quoi nous dirigeons-nous ? Il nous faut inventer aujourd’hui les clés de lecture de demain. La fédération, grâce à vous, s’y emploie.