Albert Einstein disait :
On ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré.
Pendant cette olympiade sous contraintes liées à la crise multifactorielle, nous avons cherché à résoudre les difficultés avec d’autres approches que les références dont la fédération était coutumière. Nous avions déjà abordé dans ces lignes (Subaqua janvier 2023) les nouveaux modèles économiques dans lesquels les fédérations sportives s’impliquaient et dans lesquels la FFESSM s’engageait. La capacité de résolution des difficultés lors des bouleversements passe ainsi par un autre regard. Il ne s’agit pas d’avoir des réponses seulement à court terme même s’il a fallu dans l’urgence « éteindre des incendies » en 2021 et 2022, il ne s’agit pas de réinventer la roue, il faut avoir une vision à distance novatrice pour que le futur devienne présent. Réconcilier l’instantané et la vision d’ensemble loin devant. Et en termes de gouvernance, passer d’un mode incantatoire au pragmatisme des mesures concrètes qui donnent du sens et du contenu. C’est ce qui a permis de redresser le navire fédéral sur l’année 2023.
La stratégie de rajeunissement de nos filières fédérales subaquatiques, c’est une réalité tangible qui était au centre de nos préoccupations dès le début de l’olympiade. Avec des initiateurs maintenant dès l’âge de 16 ans dans plusieurs de nos disciplines sportives. Avec l’actuelle relance de la randonnée subaquatique. Avec le dynamisme de nos trois disciplines de haut niveau. Avec l’actualisation des âges d’entrée de tous nos cursus plongée bouteille et la modification du Code du sport sur l’autonomie. Le constat : fin 2019 l’âge moyen du licencié en 20 ans avait augmenté de 10 ans, il était alors à 45,5 ans. Fin 2023 notre âge moyen a été réduit de trois ans, il est passé à 42,5 ans. La féminisation fait aussi partie de cette tendance notable au rajeunissement.
La stratégie d’innovation avec focus plongée sur un moniteur fédéral 1er degré qui, avec un brevet d’enseignement de la plongée profonde à l’air (BEPPA), pourrait enseigner à l’air jusqu’à - 60 mètres, avec un accès à l’enseignement du trimix au-delà de 70 m. Ce MF1 « plus » a pu prendre naissance avec la modularisation du MF2 et des travaux qui auront duré 2 ans au sein de la commission technique nationale. La création effective du BEPPA répond à une forte volonté politique. Ce MF1 « plus » était une demande forte avec une grosse attente des moniteurs, c’est un vrai plus de modernisation des pratiques dans nos cursus. L’intégration du BEPPA (comme E4) dans le Code du sport va nécessiter une modification dans les annexes III 15a et 15b pour le rendre fonctionnel.
La stratégie d’innovation avec focus sur les bienfaits des activités subaquatiques, en phase avec le plan national de santé publique. C’est avec le projet européen Erasmus « One Health underwater » que nous allons repiloter fin 2024 avec un partenariat de coopération européenne et avec le DAN Europe. Santés physique et mentale humaines associées à la santé des écosystèmes marins. Il pourra être un temps fort inscrit dans « 2025 année de la mer pour la France » désiré par le Président de la République.
La stratégie de poursuite du leadership dans le domaine de l’environnemental au sein des fédérations sportives de nature. Notre implication profonde auprès de la mission développement durable de la direction des Sports y contribue, nos actions auprès de l’Inventaire national du patrimoine naturel, nos travaux sur la résilience hydrique et l’économie circulaire nous font agir pour l’avenir.
Le modèle sportif s’est construit à la fin du XIXe siècle avec pour valeurs la compétition et la mise en avant du corps humain. La fin du XXe siècle a vu l’explosion des pratiques sportives libres et autonomes, « le stade » est alors remplacé par une multitude de lieux. Avec l’installation du XXIe siècle, l’écologie politique met au cœur du débat l’histoire et l’avenir de la planète. Et le sport n’y échappe pas. La protection du vivant est au cœur du nouveau contrat sportif actuel. Cette sensibilisation est inscrite dans nos statuts depuis notre création en 1948… Certains disent d’ailleurs que cette dimension du vivant sera probablement la grande révolution sportive du XXIe siècle, mais c’est dans notre ADN.