La ministre des Sports a souhaité replacer l’enjeu du renforcement du rôle des fédérations sportives dans le domaine de la protection des pratiquants et dans l’indépendance de leurs comités d’éthique. Stratégie au cœur d’une démarche visant à encourager les fédérations à s’affirmer comme des fédérations à mission. Ceci au travers de la réalisation « d’actions citoyennes et sociétales notamment sur les enjeux environnementaux, éducatifs, de santé et d’inclusion par le sport ». Nous avions déjà souligné début 2023 ces nouvelles orientations au centre des préoccupations de la plupart des fédérations sportives dont la FFESSM, lesquelles se frottent aux réalités du monde en mutation.
Le modèle sportif doit évoluer, on le sait. Il est en partie périmé, faut-il le rénover ou induire un nouveau spécimen face aux enjeux sociétaux actuels ? Le rapport indépendant du CNOSF publié en décembre après six mois d’audition du mouvement sportif, pour renforcer la démocratie dans le sport, puis le rapport de la commission d’enquête parlementaire en janvier sur l’éthique et la vie démocratique dans les fédérations sportives et sur les défaillances du sport français font projeter une nouvelle loi-cadre pour l’après des JO. Une loi héritage ? Certains disent plutôt une loi testament d’un modèle en fin de vie.
Les mouvements de fond de la société se répercutent sur le mouvement sportif, nous l’avions déjà mis en avant dans un éditorial. Ainsi enjeux climatiques, risques environnementaux, transformation digitale, croissante autonomisation des pratiques, évolutions géopolitiques, mutation des pratiques et bouleversements sociétaux avec tendance à la sédentarité et à l’isolement… sont les défis de demain.
Il est demandé au mouvement sportif de régler beaucoup de maux de la société ! Avec le rendez-vous historique des Jeux olympiques et paralympiques, la promotion de l’activité physique et sportive a été décrétée « Grande Cause Nationale 2024 » pour mettre le sport et ses bienfaits au cœur de la société et favoriser la pratique des Français après les JO… Certes, mais que sera la réalité de l’après, au-delà des mots. L’héritage immatériel promu par les Jeux de Paris est plus que jamais nécessaire pour garantir l’acceptabilité sociale de l’évènement. Ne murmure-t-on pas que ce ministère redeviendrait un secrétariat d’État, une fois le souffle des JO retombé (!). Il ne suffit pas de dire que le sport est au coeur des politiques publiques et du pacte républicain.
Pour notre FFESSM, c’est accompagner la convergence, dans un horizon raisonnable, entre les divers impératifs du présent et les nécessaires transformations à venir que nous devons penser pour préparer le futur. Mutation ou transition à laquelle chacun peut contribuer si elle est comprise comme indispensable. Pour mieux se projeter à l’horizon 2030, des rendez-vous à venir avec le conseil des régions prévu début juin, avec le conseil des commissions nationales prévu mi-septembre, avec un projet de débat public au sein de la fédération en 2025-2026 type forum des Organes déconcentrés associé à une plateforme participative pour mobiliser et participer aux choix qui feront l’avenir de notre Fédération. Nous devons inventer les clés de lecture du monde fédéral de demain. L’héritage pour le futur de notre fédération commence ici. Car c’est vous qui ferez le nouveau souffle de la FFESSM.
* JOP : Jeux olympiques et paralympiques