Être au sommet du mât comme une vigie pour voir se lever les tempêtes, c’est un des rôles du président d’une fédération. Et il y a eu pas mal d’ouragans au début de cette olympiade qui se termine (!). C’est être aussi à la barre du navire avec des copilotes pour gérer le cap au mieux, avec des avis éclairés pour arbitrer et ce malgré les vents contraires et les écueils. C’est être aussi à la table à cartes avec un comité directeur national pour planifier les actions du futur s’appuyant sur un projet de développement, tout en assurant les obligations du présent. C’est chercher de nouveaux modèles économiques pour faire avancer le bateau fédéral et développer des projets innovants. C’est être enfin dans les coursives et sur le pont avec les salariés du siège national. Mais être à la barre n’est rien s’il n’y a pas la vitalité de tout l’équipage. Je souhaite remercier ici du fond du cœur pour leur engagement bénévole les membres du comité directeur national, les présidents des commissions nationales et les présidents des organes déconcentrés qui ont œuvré depuis 2021 au service de la Fédération. Certains vont partir et être remplacés avec la nouvelle échéance d’olympiade, logique de toute démocratie.
La conduite du changement malgré les crises multifactorielles a été rendue possible par la force du projet et l’énergie du collectif. La priorité de départ était de sortir de l’héritage d’une crise financière et économique post-système informatique et post-Covid suivie de la flambée de l’inflation. La réduction des dépenses de fonctionnement et la recherche de nouveaux modèles de recettes avec partenariats, mécénats, réponses à des appels à projets de l’Agence nationale du Sport et d’Erasmus ont contribué à ce redressement.
En termes de bilan pour cette année 2024, vous connaissez la stratégie de rajeunissement de nos filières (en particulier plongée), l’attente pour le brevet d’enseignement de la plongée profonde à l’air (le BEPPA, ce MF1 « plus »), la poursuite des bons résultats sportifs aux mondiaux CMAS, la réalisation d’un Championnat du monde d’eau libre de nage avec palmes avec le label Terre des Jeux, notre implication sur l’économie circulaire avec la mission durable de la direction des Sports, le renouveau des conventions liées au Handisub®, notre plateforme Carrefour des bénévoles ajoutée à celle du Coin des pros… La transition numérique de notre fédération s’est vraiment enrichie en 2024 avec la mise en œuvre pour cette rentrée d’un Subaqua numérique associé au traditionnel magazine papier, avec la réalisation d’une version mobile du carnet de plongée numérique (enfin !), avec la poursuite de la plateforme de formation e-learning qui s’est dotée du nitrox, avec l’internationalisation de DORIS à la CMAS, avec la poursuite du développement de l’observatoire REX, avec les services d’Hello asso pour nos clubs, avec la réduction de 10 % UCPA pour nos licenciés…
N’oublions pas enfin la Stratégie nationale mer et littoral (SNML) qui a identifié les enjeux maritimes et littoraux de la France pour 2024 à 2030, signée à la fin du printemps par onze ministres et ayant pris en compte nos demandes. Cette SNML a intégré, suite à notre contribution, la reconnaissance des activités subaquatiques à part entière.
Une prochaine olympiade s’annonce avec une nouvelle liste de dirigeants, fonction des nouveaux statuts issus de la loi sur le Sport du 2 mars 2022, en faisant évoluer au niveau de la direction nationale plus d’un tiers des membres actuels dans un esprit d’ouverture pour rajeunir l’âge moyen et pour intégrer de nouvelles personnalités en parité totale. Avec une limitation volontaire de la proportion maximale de deux représentants par région pour éviter tout poids territorial dominant comme le passé l’a vu trop souvent. Notre programme de développement, notre nouveau plan sportif fédéral seront ainsi le prolongement du nouveau souffle apporté par le précédent. Éclairer des trajectoires originales pour transformer notre fédération au sein d’une société en mouvement.
Notre boussole demeure toujours la construction d’une Fédération durable au sein d’une société confrontée à des évolutions profondes sur le plan social, écologique et économique. Le long terme nécessite intuition et persévérance. Le court terme, résilience et réactivité. Notre fédération, ce sont aussi et surtout ces milliers d’anonymes en particulier dans les clubs qui ne renoncent pas à animer. Au nom de la FFESSM, je les en remercie du fond du cœur. Venez à l’AG nationale d’Antibes les 7 et 8 décembre. Vous participez à construire une fédération plus solidaire et plus durable. Je dis souvent que c’est le sel de la fédération dans sa pluralité.