LE SACRE DE GAËL

NAGE EN EAU VIVE – CHAMPIONNAT DE FRANCE DE DESCENTE / BACHELARD, VALLÉE DE L’UBAYE – 25 mai 2014

Dans la vallée de l’Ubaye se trouvent des trésors. Des rivières que les nageurs en eau vive sont ravis de découvrir ou retrouver. Il y en a une qui selon la fonte des glaces peut se naviguer… Mais elle est capricieuse et a du caractère. Le nid du Bachelard est parsemé d’embûches. C’est une rivière qui plaît pour le travail technique de navigation qu’elle exige. Le 25 mai, cette rivière de classe 4 a bien voulu se laisser envahir de flotteurs lors du championnat de France de descente 2014. 52 nageurs ont bravé les 7 km « accidentés » dans une eau à 7 degrés. Le plus rapide est descendu en 19’ 42”. Il s’agit de Gaël Marpeau qui est ainsi le Champion de France toutes catégories. Il est aussi 2^e vétéran homme avec prise en compte des bonifications liées à l’âge.

Adeline Hachet

INTERVIEW DE GAËL MARPEAU

On a senti beaucoup d’émotion lors de votre sacre de champion de France 2014 toutes catégories. Pouvez-vous nous dire ce que ce titre représente pour vous ?

C’était d’abord le plaisir de rapporter à mes enfants une excuse valable pour avoir été absent ce week-end ! Ensuite, c’est vrai que mon émotion était palpable. C’est un titre à côté duquel j’étais passé il y a deux ans en raison d’un problème de calendrier. C’est aussi le titre qui manquait et fort en significations : J’aurais été tout en haut pour cette course (le plus vite en bas en fait). Après, les nageurs et nageuses véhiculent une ambiance très chaleureuse où beaucoup se témoignent des marques de soutiens et des encouragements. On part dans une course où l’idée de chacun est que la ou le meilleur gagne. Quand on monte sur la première marche on sent que l’on est porté par tous et on ressent la force d’un collectif ! C’est pour cette raison que le seul mot qui m’est venu en haut c’est un grand Merci !

Dites-nous en plus sur votre parcours NEV. Où en êtes-vous dans vos engagements fédéraux ?

Des débuts en région parisienne autour de 17 ans avec un cadre extraordinaire (G. Coudercy). La NEV est alors devenue une évidence parce qu’elle alliait pleine nature, engagement, contact avec d’autres, plaisirs mêlés de la compétition et de la formation. Ensuite, j’ai goûté à la transition entre les titres de champions fédéraux et ceux de champion de France où l’on recevait des médailles d’or d’une autre fédération… Un peu frustrant. Ensuite j’ai vécu une expérience très riche au cours de laquelle Thierry Ravoisier m’a confié les rennes de l’équipe nationale fédérale (pas encore dite de France). Ça a été pour moi la grande époque des « Daltons » avec Marie Frossard (Ma), Christophe Boulet (Joe), Benjamin Frossard (Jack) et Christophe Beurier (Averell). Je devenais William. Une bande de copains qui œuvrent pour faire avancer la NEV et recherchent le maximum de plaisirs dans la pratique. Cette période s’est achevée avec beaucoup d’espoir avec l’obtention de la délégation ministérielle par la commission nationale NEV FFESSM (Merci Thierry). Ensuite, la place de Papa nageur a changé un peu ma disponibilité. Je profite de cette fenêtre de presse pour rendre hommage à mon épouse qui me soutient depuis toujours en m’accompagnant d’abord puis en restant avec nos trois « drôles » pour me permettre de nager le plus souvent possible. La dernière étape de mon parcours m’a amené en Bretagne où j’ai découvert, loin des rivières, des nageurs aussi passionnés que moi. On y a construit ensemble la commission régionale Bretagne Pays de la Loire grâce à une dynamique passionnante. D’abord aidés par les nageurs de mon club, le Club de plongée de Cornouaille (de Trégunc 29), vite rejoints par Lydie Denis de Brest qui devait devenir notre présidente de commission régionale. Nous travaillons dans cette région dans une ambiance fantastique de confiance qui doit beaucoup à l’équipe du CIBPL. Pour ce qui est de mon investissement fédéral je me concentre sur ma casquette de chargé de mission de formation pour développer la pratique NEV en région BPL. Si vous passez dans le coin, venez donc nager avec nous !

Comment voyez-vous la NEV dans 10 ans ?

Ah ! Grande question. Je pense que la NEV est face à une de ses périodes clé. Pour l’heure, le président actuel de la CN NEV, Thierry Ravoisier, œuvre pour développer la NEV en lien avec notre position de délégataire ministériel. La commission nationale fonctionne comme beaucoup de commissions sur quelques-uns, trop peu nombreux. Les nageurs en eau vive doivent se lancer dans la prise de responsabilités dans les structures fédérales pour faire fonctionner les CODEP, commissions régionales ou la commission nationale. Plus il y aura de nageurs investis, plus la charge sera raisonnable à porter et moins la NEV sera exposée par l’arrêt d’activité de l’un ou l’autre de ses responsables.

Quels sont vos prochains objectifs sportifs dans cette discipline ?

Poursuivre la navigation et la découverte de nouvelles rivières aux côtés de mon complice Christophe Beurier et avec mes nouveaux copains bretons. Amener des nageuses et nageurs aux mêmes résultats que les miens. Faire pratiquer la NEV à mes enfants qui le voudront bien. Continuer la compétition bien sûr, en gardant à l’esprit que le lendemain d’une victoire, un ou une autre est déjà meilleur que soi.

Propos recueillis par Adeline Hachet

Liens vidéos Dici Tv : http://ytchannelembed.com/videos/watch/tEwKoeOdEg0

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