ÉOLIENNES EN MER : UN VENT NOUVEAU…

M.ZIANE H.CARON
Publié le 25 août 2017
Avec le Grenelle de la Mer, l’État français s’est fixé pour objectif une production de 15 GW grâce à l’énergie éolienne en mer posé à l’horizon 2030. Avec cet objectif, de nombreux projets d’implantation d’éoliennes fixes en mer sont en cours d’étude et le démarrage des travaux approche. L’État a lancé une consultation des différents usagers de la mer pour les pratiques de loisir afin de mettre au point une réglementation spécifique propre à la navigation et autres activités de loisir au sein des champs d’éoliennes. La FFESSM a donc été invitée, début juin, à participer à cette concertation pour la pratique de nos activités telles que la plongée sous-marine, l’apnée, la pêche sous-marine et autres… Pourquoi inviter toutes les fédérations de loisirs nautiques et subaquatiques ? En fait, il faut savoir que la nouvelle réglementation devra s’appliquer à toutes les activités nautiques et subaquatiques pratiquées en mer, pas seulement à la plongée sous-marine ! Il n’y aura pas de réglementation pour chaque activité. Par Myriam Ziane et Hélène Caron.

Les objectifs de l’État Français

Une éolienne transforme l’énergie du vent en énergie électrique. C’est une énergie renouvelable car le vent est une ressource totalement inépuisable. L’État a tout naturellement choisi de développer l’éolien en mer car les éoliennes bénéficient de plus de vent en mer qu’à terre. La France possède d’ailleurs le deuxième plus gros potentiel d’éolien en mer en Europe, derrière la Grande-Bretagne.

À travers la loi énergétique, la France s’est fixé un objectif de 40 % d’électricité renouvelable d’ici 2030. L’État a donc prévu d’implanter 1 000 à 1 200 éoliennes sur l’ensemble des côtes françaises pour alimenter en électricité un total de 4, 5 millions de foyers. Il est prévu que chaque parc éolien couvre en moyenne la consommation électrique d’environ 850 000 foyers par an. À titre indicatif, la consommation de la moitié de la population de la Seine-Maritime pourrait donc être fournie par le parc éolien du Tréport.

Tout savoir sur un champ d’éoliennes

Les champs d’éoliennes en projet le long des côtes de Dunkerque à Oléron comporteront entre 62 et 83 éoliennes allant de 180 à 220 m de haut et occuperont une superficie allant de 50 à 110 km2. Les champs éoliens se situeront à une distance assez faible des côtes, c’est-à-dire entre 5 et 20 km environ puisque les éoliennes nécessitent d’être mises en place sur des fonds entre -5 et -35 m de profondeur.

Les éoliennes seront implantées sur plusieurs lignes parallèles, espacées d’environ 900 à 950 m les unes des autres. Sous l’eau, des câbles reliant les éoliennes se raccorderont en un point central, dit « poste électrique en mer ». Celui-ci sera relié à un poste électrique de commande à terre par des câbles ensouillés (enfouis).

Chaque éolienne sera peinte en jaune à la base pour une meilleure visibilité. Il faut aussi savoir que pour sécuriser la navigation, les éoliennes situées en bordure émettront des signaux lumineux spécifiques afin de signaler le contour d’un champ éolien.

Les pâles des éoliennes mesureront entre 60 m et 90 m de long environ selon que les éoliennes mesurent entre 120 et 220 m de haut. Il est prévu qu’il y ait toujours une hauteur minimale de 25 à 35 m au-dessus du niveau le plus haut de la mer afin de ne pas gêner la navigation.

En quoi sommes-nous concernés ?

Les champs d’éoliennes vont se trouver à une distance assez faible de nos côtes, en raison de la faible profondeur nécessaire à leur implantation. Elles pourront donc occuper d’éventuels sites de plongée…

Les champs d’éoliennes en projet couvrent une superficie relativement grande avec des éoliennes espacées de 900 à 950 m les unes des autres, ce qui autorise sans problème la navigation entre les éoliennes. Toutefois, les Affaires Maritimes souhaitent imposer une zone d’exclusion de toute navigation dans un périmètre de 50 m autour de chaque éolienne pour éviter tous risques de collision (et un périmètre d’exclusion de 200 m autour des postes électriques en mer).

Vu les sites concernés, la randonnée subaquatique ne devrait donc pas se trouver impactée. Mais le risque est de voir certains sites de plongée se retrouver au milieu d’un champ d’éoliennes. Qu’il s’agisse d’épaves prisées ou de roches abritant moult espèces, il convient de rester vigilant !

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher