/// Bienfaits psychologiques
Les bénéfices mis en avant par les pratiquants sont, au départ, essentiellement centrés sur la dimension psychologique et mentale. Contemplation, découverte, relaxation, aventure en trois dimensions ou encore plaisir de l’exploration sont les termes fréquemment énoncés. Logique puisque la plongée est un sport aquatique se pratiquant le plus souvent dans le milieu naturel. Cette proximité avec la nature améliore le bien-être social et mental et a un effet positif sur l’humeur. En 2008, une étude avait comparé les bienfaits de l’activité physique en pleine nature par rapport au vélo d’appartement. Ses résultats faisaient ressortir qu’une séance de sport en extérieur au moins une fois par semaine augmentait de 50 % le bien-être mental tout en diminuant le stress et l’insomnie.
Considérée comme un remède antistress très efficace, la plongée renforce souvent, au fil de la pratique, confiance et maîtrise de soi. Elle réduit les risques de burn out, procurant une fatigue saine qui facilite le sommeil. Activité de loisir par excellence, la plongée peut être également utilisée comme un véritable outil dans la gestion du stress. Au fil du temps, la maîtrise de la respiration (lire plus bas) aidera, en particulier, à mieux gérer tension, angoisse et autres préoccupations. À noter que la sensation de « cocooning » n’est pas sans importance. Cet enveloppement de la personne dans le milieu aquatique (dans de bonnes conditions de température et de calme) agirait pour certains comme un réveil de l’état fœtal…
L’analyse du discours d’après plongée démontre également que l’activité subaquatique favorise un état de pleine conscience (lire l’encadré page 34). Un état qui permet de se focaliser sur l’instant présent en évacuant les pensées gênantes. Ces caractéristiques sont proches de la méditation. Certains ont utilisé l’apport de la plongée sous-marine à travers les thérapies comportementales et cognitives. Cette analyse s’appuie sur des études récentes et innovantes sur le bénéfice de la pratique de la plongée en pleine conscience sur la qualité de vie et sur le stress post-traumatique des attentats du Bataclan.
Une étude comparative menée à l’UCPA en 2017 entre un groupe partant en week-end d’activités terrestres et un autre de plongée sous-marine soulignait qu’une réduction significative du niveau de stress avec rémanence sur un mois s’observait avant tout pour ce dernier, c’est-à-dire les plongeurs. Autre exemple, la prise en charge en plongée des publics handicapés dans le cadre du Handisub®. L’expérience montre l’impact positif majeur apporté avec augmentation de la qualité de vie et du bien-être des handiplongeurs. La raison d’un tel succès est simple : la plongée est la seule activité permettant à une personne en fauteuil roulant de s’en libérer et d’évoluer dans un espace à trois dimensions, en total partage et intégration avec des plongeurs valides.
/// Bienfaits sociaux
L’émergence des sports de nature dans le cadre législatif a été notifiée par la loi sur le sport du 6 juillet 2000. Ce terme sport de nature figure dorénavant à l’article L311-1 du Code du sport. Cette loi marque une reconnaissance des sports de nature comme fait social et économique à part entière. Pour renforcer les compétences des acteurs du sport de nature en France, le ministre en charge des Sports a créé en 2003 un Pôle ressources national des sports de nature (PRNSN). Ce pôle identifie en détail toutes les activités de la plongée dans les espaces d’activités de nature du milieu nautique.
En 2013, le réseau européen des sports de nature a été créé prenant en compte à cette échelle internationale la dimension sociale des sports de nature. Par définition changeant, le milieu naturel représente un moyen pertinent de se valoriser, de s’évaluer par rapport aux autres avec une notion d’entraide et de solidarité. Chez les jeunes, il permet de construire son autonomie dans l’action collective. Car la plongée scaphandre établit une relation de confiance avec sa palanquée et surtout avec son binôme de plongée. En plongée libre, c’est avec son compagnon que s’installe cette relation de confiance sécuritaire, chacun en alternance surveillant l’autre de la surface pendant son immersion. Ainsi, nous veillons pendant l’activité, les uns aux autres (et sur nous-même) et activité de partage pendant la plongée et après.
Enfin, le subaquatique est vecteur de socialisation. En effet, le débutant apprend à acquérir des savoir-faire mentaux et corporels, un code de communication spécifique à la plongée. Socialisation par la mise en pratique de cette notion de solidarité et d’entraide. Elle développe ainsi le sens des responsabilités et le respect des règles de sécurité, nécessaires et indispensables pour évoluer dans cet environnement spécifique. N’oublions pas, avant de clore ce chapitre, que le sport de nature est aussi un puissant outil éducatif qui permet de transmettre des valeurs et de veiller au respect de l’environnement via les sciences participatives. En développement constant, les réseaux citoyens et collaboratifs d’observateurs sous-marins (CROMIS, DORIS) participent à la connaissance et à la protection du milieu, et donc au bien commun.
/// Bienfaits physiques
La plongée loisir est une activité physique d’endurance, d’intensité modérée et prolongée. Sur le plan de l’appareil locomoteur, en raison de la résistance de l’eau, la pratique tonifie l’ensemble des groupes musculaires sans surcharger les articulations. L’effort en apesanteur relative limite ainsi les traumatismes et contraintes articulaires. De plus, l’activité développe la musculation de la partie inférieure du corps via l’usage des palmes, aide au gainage de la ceinture abdominale, des fessiers et du dos. Chez les personnes porteuses d’un handicap moteur, la plongée réduit les spasmes musculaires douloureux, améliorant ainsi la qualité de vie.