2019, LES RIPE CROISENT LA ROUTE DU " GRAND BLEU "

Dominique Bouvier
Publié le 6 janv. 2020
« Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient ...» les RIPE ne dérogent pas cette maxime tant nous portons dans ce projet l'ambition forte de mettre nos jeunes pratiquants acteurs de l'avenir de la FFESSM. Les jeunes des RIPE doivent écrire ce que sera leur propre histoire demain, et notre responsabilité est de leur donner les moyens et les occasions de le faire. Tous les ans à la même période, des jeunes de clubs se retrouvent pendant plusieurs jours pour partager leur passion et contribuer à l'écriture d'une partie de cette histoire, tout au moins celle des RIPE. Le thème de cette année portait sur la communication, logique pour garder la mémoire et écrire l'avenir. Photos Unlimited Prod/FFESSM sauf mention contraire.

Il n'y a pas dans cette rétrospective de nostalgie du passé, mais au contraire une perspective nouvelle faite de reconnaissance envers ceux qui ont initié ce projet, reconnaissance envers ceux qui ont eu cette vision moderne de la plongée pour les jeunes, reconnaissance envers ceux qui en ont assuré la continuité pendant un quart de siècle, reconnaissance envers ceux qui le défendent aujourd'hui et lui donnent une place prioritaire, reconnaissance envers tous ceux qui le font vivre plus que jamais. Notre responsabilité aujourd'hui, est de ne pas rompre ce fil.

L'aventure des RIPE a débuté il y a maintenant 25 ans, en octobre 1994 du côté de Banyuls-sur-Mer, projet présenté au CDN de la FFESSM par Gérard Puig et Jean Paul Farrugia, qui en assureront l'organisation pendant près de 10 ans avec un succès reconnu. On peut dire que cette période a permis aussi de commencer à structurer au sein de la FFESSM la pratique de la plongée pour les jeunes.

En octobre 2005 un nouvel élan est donné avec la tenue des états généraux FFESSM pour les jeunes et la rédaction du cahier blanc des activités pour les jeunes au sein de la FFESSM, écrit par Jean Louis Blanchard et Pascal Monestiez. La réglementation de la pratique pour les jeunes se précise en 2006 et pose des principes que nous connaissons encore aujourd'hui.

En 2011 une nouvelle évolution est entérinée, celle des cursus de pratique avant 8 ans sans scaphandre, et l'adaptation des cursus jeune plongeur avec scaphandre, la sortie du hors série Subaqua « les jeunes et la plongée » de Jérôme Lhadky.

Pendant ce temps les RIPE après 10 ans de déroulement à Banyuls-sur-Mer, et une pause en 2005 pour les états généraux de Toulouse, connaissent une migration vers Niolon en 2006 et 2007 puis en 2008 et 2009 sur l’île de Porquerolles, et retour à Niolon de 2011 à 2017.

La direction des RIPE sera assurée sur la période 2006 2011 par Sylvie Tcheng. Enfin 2018 et 2019, nouveau changement de lieu, les RIPE s'installent dans la Baie des Sablettes et retrouvent en quelques sorte le Var dix ans après Porquerolles.

Nombreux sont celles et ceux qui ont connu pendant ce quart de siècle, à un moment de leur vie de pratiquant, d'organisateur, l'histoire des RIPE, et je ne voudrais pas leur faire déshonneur, en ne les citant pas tous. Christiane Kostrzewa et Maurice Goret par exemple illustrent parfaitement cet engagement dans la durée, Christiane pour le compte de la commission nage avec palmes et Maurice en tant que pratiquant puis membre du comité d'organisation jusqu'en 2018, tous les deux ont connu cette épopée depuis ses débuts, mais ils ne sont pas les seuls.

En complément de cette histoire des RIPE, pour ce qui est de la plongée moderne, il y a une référence culturelle voire de société qui a marqué et concerné les plongeurs adultes mais aussi et surtout le grand public de cette époque. Cette époque, c'est il y a un peu plus de trente ans déjà. L'empreinte laissée par le film culte de Luc Besson « Le Grand Bleu » a touché au-delà des générations, et au-delà des pratiquants. Le film a même suscité des vocations. Les jeunes des RIPE sont héritiers aussi de cette empreinte laissée, et la découvrent à leur tour.

L'histoire de Jacques Mayol et Enzo Maiorca les deux célèbres champions de plongée en apnée des années soixante, présentée au grand écran en 1988, a bouleversé la connaissance de l'apnée, de façon librement adaptée, comme une fable, mais tellement réussie. Le rôle de Enzo est tenu par Jean Reno, et celui de Jacques par Jean-Marc Barr, jeune acteur de 28 ans à l'époque, nominé aux César en 2019 dans la catégorie meilleur acteur pour son rôle dans le film. Alors jusque là inconnus ou presque, les deux personnages Jean-Marc et Jacques, acteur pour l'un et recordman de plongée libre pour l'autre, deviennent des stars internationales, des icônes pour plein de générations d'amoureux de la mer, jusqu'à même parfois les fondre en une seule personne. Jean-Marc est Jacques et Jacques est Jean-Marc, tellement l'œuvre aura eu une renommée exceptionnelle.

Le « Grand Bleu » a fêté ses trente ans en 2018, et la FFESSM a parrainé à cette occasion la sortie du film « l'Homme Dauphin » du Grec Lefteris Charitos. Jean-Marc Barr a prêté sa voix au film et rend ainsi à Jacques la propriété de son image dira-t-il. Il se replace ainsi comme acteur et interprète de l'histoire de Jacques.

L'édition 2019 marquera sans nul doute à sa manière l'épopée d'un quart de siècle des RIPE, en accueillant l'acteur icône du « Grand Bleu », Jean-Marc Barr durant deux jours. Une rencontre de passion, une humanité sans faux semblant, pour le grand bonheur de tous les participants. L'histoire des RIPE s'écrit aujourd'hui aussi de la plus belle des manières.

Un programme 2019 très complet

Les cinq ateliers programmés sur les trois sites de la baie des Sablettes (Fabregas, Ste Elme, Pin Rolland) et un quatrième dans la piscine du centre Tamaris, ont pu se dérouler dans leur quasi intégralité, compte tenu d'une météo pourtant peu favorable. En effet, un fort vent d'est était annoncé pendant la période rendant certaines zones difficiles pour la pratique de quelques activités. C'est ainsi que les ateliers de Ste Elme et Pin Rolland le dimanche après-midi, ont dû être modifiés et adaptés à terre.

À l'opposé, le site de Fabregas présentait une configuration avec un plan d'eau pour le moins agité, qui a ravi nos amateurs de nage en eau vive, orientation et nage avec palmes. Le site a offert beaucoup de sensations aux pratiquants, plus souvent habitués durant les RIPE à des parcours plats. Là pour une fois, nous nous approchions d'avantage des remous des torrents de montagne. Comme quoi tout est possible sur les RIPE !

Le programme des ateliers évolue chaque année, s'adapte aux contextes, s'adapte au projet éducatif des RIPE, s'adapte enfin à l'évolution même de nos activités en direction des jeunes. Alors je ne redirai jamais assez combien nos commissions nationales sont essentielles dans cette organisation, pas seulement parce qu'elles sont les expertes de leur discipline, mais aussi parce qu'elles vont toujours plus loin dans l'idée de la transversalité entre elles. Les cordons éducatifs mis en place depuis quelques années, et intitulés depuis 2018, « les découvreurs », « les navigateurs », « les explorateurs », « les observateurs » ou encore « les compétiteurs », démontrent que nous sommes dans le vrai. Bon nombre des commissions désormais, interviennent d'ailleurs pour cela sur plusieurs ateliers.

Le programme des RIPE comprend aussi une partie hors des ateliers dans l'eau, toujours avec comme fil conducteur le thème annuel des RIPE, cette année la communication. L'association Longitude 181, a proposé cette année, en plus du quizz pour le challenge général, une soirée conférence le lundi autour de la connaissance des requins et des messages positifs que nous pouvons porter à l'attention des non plongeurs, un beau succès.

La soirée de gala du mardi, s'est déroulée comme l'an passé dans le magnifique chapiteau de la mer mis à disposition par la ville de La Seyne-sur-Mer. En présence de Jean Marc Barr invité d'honneur, du président Jean-Louis Blanchard, du colonel Jean Guillaume Remy commandant de la gendarmerie maritime de Méditerranée, de Christian Barlo maire adjoint chargé des sports et Anthony Civettini 2e adjoint au maire de La Seyne-sur-Mer, de Fred Di Méglio président du comité régional PACA de la FFESM, de Pierre Trape président du comité du Var de la FFESSM, des représentants des structures de plongée CPSM, Hippocampe, CSMS, CPSF qui accueillent les ateliers, de Jean-Michel Boned directeur du centre CRE RATP de Tamaris, les jeunes lauréats des divers challenges organisés ont pu recevoir les prix de nos partenaires Scubapro et Cabinet Lafont, ou encore des commissions photo vidéo et environnement et biologie.

Une surprise non préméditée est venue compléter la soirée, résultat d'un concours de circonstances heureux qui a eu lieu l'après-midi même du mardi, sur le site de Pin Rolland, les retrouvailles des deux Jean-Marc (cf encart les coulisses du grand bleu aux RIPE).

Le mercredi matin, la météo aura finalement raison de la plongée exploration de fin de séjour, même les valeureux pratiquants de NEV ont du se résigner à rester à quai, tellement la mer était démontée. Mais un programme alternatif préservait l'essentiel, avec le tir et l'apnée dans la piscine du centre, ou encore les bassins tactiles, aquariums et binoculaires de la biologie. À souligner aussi comme chaque année, la remise à l'eau des espèces prélevées pour l’atelier bio, en parfait respect de l'environnement.

Ainsi se terminait le mercredi après le déjeuner du midi, une édition 2019 des RIPE parfaitement réussie, encore différente et haute en couleurs, dans l'espoir exprimé de se retrouver au même endroit l'an prochain. Il en sera donc ainsi. Vive les RIPE 2020.

Les coulisses du « Grand Bleu »  aux RIPE

On connait peu les coulisses du « Grand Bleu », mais une rencontre aussi inattendue que singulière sur les RIPE a permis d'en dévoiler un petit bout. Je vous la conte en quelques lignes. Jean-Marc Barr et Pierre Medalin (patron du CPSM) discutent lors du démarrage de l'atelier du Pin Rolland, et se découvrent une connaissance commune, habitant le secteur de La Seyne-sur-Mer, un certain Jean-Marc Bour. Ils tentent de le joindre mais en vain. Est-ce le hasard ou le destin qui devait se dérouler ainsi, Jean-Marc Bour se présente justement quelques instants plus tard au club. Retrouvailles chaleureuses, échanges complices entre les deux Jean-Marc, qui semblent très bien se connaître au travers de leur propos sur la mer et le cinéma. Ni une ni deux, ne résistant pas, je demande d'où se connaissent ils ? La réponse tombe comme une évidence.

Jean-Marc Bour a assuré il y a trente ans la sécurité scaphandre sur le tournage du grand bleu, et doublé quelques scènes… Jean-Marc Bour, assistant plongeur sur le tournage du « Grand Bleu » nous rejoindra pour la soirée de gala. Les deux Jean-Marc réunis, dévoileront à la surprise générale leur histoire commune sur ce film mythique et l'amitié qui les a unis ensuite, en exclusivité pour les RIPE.

LES ATELIERS

- Site de Fabregas, atelier « les navigateurs », je navigue et je me déplace sur l'eau. Commissions NEV, NAP, orientation.

- Site de Ste Elme, atelier « les découvreurs », je découvre en m'orientant sous l'eau. Commissions souterraine, orientation, archéologie

- Site de Ste Elme, atelier « les explorateurs », j'explore les fonds marins, je vais voir et reconnaître. Commissions apnée, pêche sous-marine, biologie et environnement subaquatiques.

- Site de Pin Rolland, atelier « les observateurs », j'observe et je ramène des images en respectant la mer. Commissions biologie et environnement subaquatiques, photo-vidéo, archéologie.

- Site du centre Tamaris, atelier « les compétiteurs », je me dépasse pour être le meilleur et partager mon plaisir. commissions Hockey, NAP, tir sur cible, anée.

LES GAGNANTS DES CHALLENGES

Trophée Louis Boutan 

1re équipe A8 : Nicolas Boiget, Tao Boisserie ; Codep 89

2e équipe C3 : Léa Mas, Eva Vermet ; Ecole Plongée Jeunes

3e équipe E8 : Gersende Lampert, Fanny Mistecki ; Club Galathée

Mention commission archéologie : Ella et Titouan Blanchard, Jean-Baptiste Malenfant ; Ecole Plongée Jeunes

Le Challenge Général comportant deux parties

1- Trophée vidéo des Clubs 13 clubs et Codep ont participé au trophée vidéo, intégré au challenge général des RIPE. Les clips devaient être réalisés avant la manifestation et remis aux organisateurs au plus tard le jour de l’arrivée. La projection a eu lieu le dimanche soir.Sujet du clip : présentation du cClub et des participants aux RIPE, intégrant la dimension Génération communication. Un mini guide de réalisation a été remis à chaque club lors de son inscription. Le jury comportait des membres des commissions bio et photo et du comité d’organisation des RIPE. Le trophée a été remporté par le club de Saint Mandé.

2- Challenge Longitude 181 Chaque club participant devait présenter 3 photos réalisées par les jeunes avec leur Smartphone. La première devant être prise comme s’il s’agissait d’une affiche de film à l’image de l’homme dauphin, la deuxième devant mettre en scène/faire la pub, d’au moins trois bonnes pratiques de la charte Longitude 181l, la dernière devant mettre en scène le signes de communication de bio. Le challenge longitude 181 a été remporté par le Club Cyprea.

Le Challenge Général (regroupant les deux phases) a été attribué au club de St Mandé pour la 3e année consécutive.

Le Challenge Axa sécurité a été remporté par le club EPJ.

Les trophées des challenges ont été offerts par Scubapro pour le challenge Général, le Cabinet Lafont pour le challenge Axa sécurité et les commissions photo et bio pour Louis Boutan et la FFESSM.

LES PARTENAIRES

- Scubapro et Cabinet Lafont.

- Structures plongée, CPSM de Pin Rolland, CSMS de Ste Elme, Hippocampe de Fabregas, CPSF de Six Fours.

- Centre d'hébergement, centre CRE RATP Tamaris de La Seyne- sur-Mer.

- Mairie de La Seyne-sur-Mer.

- Association Longitude 18.

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher