archéologie : UNE 1re DANS LE DUNKERQUOIS !

Véronique LHuissier
Publié le 1 mars 2017, modifié le 18 sept. 2024

Durant la 2e semaine de septembre, une opération de recherche archéologique avec un magnétomètre, s’est déroulée dans la rade de Dunkerque avec le club de plongée de Dunkerque. Un spécialiste en archéologie sous-marine était présent pour tenter de localiser les épaves de la Doris et la Lady Rosebery, 2 barges en bois disparues pendant l’Opération Dynamo de mai-juin 1940, qui permit l’évacuation vers l’Angleterre de 338 000 soldats britanniques, français et belges assiégés à Dunkerque par l’armée allemande.

André Lorin, spécialiste en magnétométrie sous-marine, instructeur national en archéologie de la FFESSM, est l’un des plus expérimenté avec l’utilisation de ce matériel qui permet de localiser un site métallique. Il est venu de Nantes avec du matériel de pointe. Depuis plus de 30 ans, ce biologiste à la retraite, parcourt les mers du monde pour inspecter les fonds marins.

Il a été invité cette fois par des membres du club de plongée de Dunkerque, passionnés d’histoire. La demande de prospection a été faite au DRASSM en décembre dernier et concernait une zone s’étendant de la sortie du port Est à la frontière belge. Durant la semaine, bénéficiant d’une météo exceptionnelle, nous avons pu sonder 3 zones nous donnant une trentaine de « pics », « pics » qui correspondent à la présence de matériaux ferreux à divers degrés. Un magnétomètre mesure la valeur du champ magnétique terrestre. La présence d’éléments en fer, un moteur, une ancre, un canon joue le rôle d’un aimant et produit un effet sur la valeur du champ magnétique mesurée par le magnétomètre. Une graduation en gamma est constatée plus ou moins grande selon la quantité de fer. Le magnétomètre est couplé à un GPS qui permet de géolocaliser les données recueillies.

L’étape suivante est la demande au DRASSM de l’autorisation de plonger sur ces points relevés et peut-être d’identifier ces barges et pourquoi pas de retrouver des éléments tels des canons du temps de l’époque de Jean Bart célèbre corsaire de la cité de Dunkerque. La recherche principale était de localiser les 2 barges anglaises qui sont venues de Douvres tractées par un remorqueur de haute mer, le St Fagan. Le 1er juin 1940 à 3 h 30 du matin, les équipages des barges cherchent un endroit favorable sur la côte pour échouer leur bateau. Ces bateaux à fond plat étaient chargés de ravitaillement pour près de 400 000 soldats en attente d’embarquement, ils n’avaient pas pour vocation de ramener des soldats en Angleterre. À cette heure-là, une bombe larguée par l’aviation allemande touche le remorqueur en plein sur la salle des machines et il disparaît presque instantanément entraînant deux des barges convoyées. Seule une 3e, le Pudge en réchappe et recueille les survivants…

Le club remercie le département du Nord, la communauté urbaine de Dunkerque et le DRASSM qui nous ont aidés financièrement.

Bruno Pruvost

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher