Championnats de France des sports subaquatiques 2019 à Limoges

Véronique LHuissier
Publié le 28 juin 2019

PLUIE DE RECORDS, 

MÉDIATISATION TV…  

DES CHAMPIONNATS RETENTISSANTS !

Comme chaque année, début mai, les championnats de France des sports subaquatiques reviennent. Après Chartres puis Montluçon, c’est Limoges qui a accueilli cette belle fête sportive. Beaucoup de records battus, une couverture médiatique sans précédent et quelques surprises, le tout dans une ambiance chaleureuse. Récit de Caroline Celli. Photos Unlimited Prod/FFESSM sauf mention contraire.

Rien de moins évident que de faire concourir quatre disciplines différentes, nage avec palmes (NAP), tir sur cible, apnée et plongée sportive en piscine (PSP) pendant un temps imparti de seulement trois jours dans un lieu nouveau. Pour y parvenir, deux bassins olympiques (50 mètres) et deux de 25 mètres sont nécessaires. Un défi organisationnel puisque peu de villes offrent de telles infrastructures. Limoges répondait parfaitement à ces exigences et à la volonté dela présidence de la FFESSM de regrouper le plus de disciplines possible sur une même unité de temps et de lieu. En effet, avec l’Aquapolis, une des plus grandes structures de Nouvelle Aquitaine, et la piscine Beaublanc, dotées chacune d’un bassin de 50 mètres et d’un de 25 mètres, le cahier des charges était rempli. C’est ainsi que l’Aquapolis a accueilli les épreuves de nage avec palmes (NAP), apnée et tir sur cible. Sa piscine de 25 mètres, au fond amovible, a permis d’organiser les épreuves d’apnée statique (qui nécessitent d’avoir pied) et de tir sur cible (qui se déroulent sur un fond ne dépassant pas 3 mètres). Quant à la piscine Beaublanc, elle a été le lieu de toutes les épreuves de la plongée sportive en piscine.

Des bassins occupés tout le week-end

Matin du vendredi 10 mai 2019. Le maire de Limoges, Émile Roger Lambertie, le président de la communauté urbaine Jean-Paul Duret et l’adjointe au Sport de la mairie de Limoges, Sylvie Rozette, accompagnés par le président de la FFESSM, Jean-Louis Blanchard, le président adjoint Francis Merlo et le trésorier Jean-Louis Dindinnaud, déclarent l’édition des championnats de France 2019 ouverte. Juste après cette cérémonie d’ouverture, c’est avec la NAP que la compétition débute à l’Aquapolis. La piscine s’anime alors au rythme des acclamations des supporters encourageant les athlètes. Tout autour, organisateurs et officiels s’affairent. Discrets et incontournables, les juges et les arbitres font un travail colossal. Leurs tâches demandent une grande concentration sur une longue durée. Les spectateurs observent les courses directement dans le bassin ou sur le grand écran placé au bord de la piscine. Les clameurs du public sont ponctuées par la remise des médailles à la fin de chaque course. Puis, l’apnée entre dans la danse et investit le bassin de 25 mètres avec les épreuves de statique. Le contraste est saisissant : cris et encouragements font place à la concentration et au silence… Tout le week-end, les épreuves vont s’enchaîner : NAP à nouveau, apnée dynamique bi-palmes et monopalme, tir sur cible…

Du côté de la piscine Beaublanc, les bénévoles de la PSP s’emparent de l’espace extérieur. La logistique étant conséquente, les deux bassins, olympique et de 25 mètres, leur sont donc entièrement réservés. Barnums prêts à accueillir les équipes des différentes régions, matériels sous-marins et techniques (écrans, caméras, sonos) installés, blocs des compétiteurs contrôlés pour vérifier la conformité du mélange gazeux… Tout est enfin prêt pour que les athlètes puissent performer. Sous un ciel grisâtre et des averses éparses, la compétition commence dans le bassin olympique extérieur. Malgré les caprices de la météo du premier jour, la motivation des 412 pspeurs reste intacte et les spectateurs sont au rendez-vous sur les gradins. C’est sous un soleil retrouvé que la compétition s’achève, avec à clé de nombreux records de France battus…

MÉDAILLES, RECORDS ET AUTRES CURIOSITÉS

…Battus en PSP mais pas seulement. En effet, dans toutes les disciplines, les performances ont été améliorées(1). Par exemple, le niveau de la NAP sur 200 mètres surface a fait un bond conséquent puisque tous les finalistes ont nagé en dessous de 1’30. Du côté de l’épreuve d’apnée dynamique bi-palmes, des femmes ont battu des hommes et de loin ! Magalie Siterre (championne de France 2019) et Frédérique Cordier (médaille d’argent) ont nagé respectivement 200 et 181 mètres contre 178, 35 mètres pour le médaillé d’or masculin 2019, Pascal Reboul.

Ces bons résultats reposent en partie sur l’initiative de la FFESSM d’engager pour la première fois deux entraîneurs professionnels. Cyril Aoubid et Hugues Brilhault s’occupent des sportifs de nage avec palmes de haut niveau aux deux pôles France (Aix et Rennes) dont la vocation est d’alimenter l’équipe de France. Car les principaux membres de notre élite ayant mis un terme à leur carrière, il y avait urgence de créer une nouvelle génération de nageurs d’excellence. Pour valoriser les clubs formateurs de notre territoire, un label élite, reconnu par le ministère des Sports dans le cadre du projet de performance de la FFESSM, a vu le jour. Un club « élite » doit avoir un entraîneur permanent assurant un travail de fond continu à travers un entraînement quotidien, voire bi quotidien, dans une piscine olympique.

Alors que les entraînements et les performances demandés deviennent plus exigeants, le règlement sportif lui aussi évolue. Les séries, lors du championnat de France, sont déterminées au seul regard du niveau de performance. Pour accéder au championnat de France élite de NAP, il faut désormais avoir réalisé des performances minimales qui sont déterminées par catégorie d’âge et par épreuve. Et le résultat est là ! Non seulement les temps de l’élite progressent comme souligné, mais le niveau des performances globales monte également. Enfin, le DTN, Richard Thomas, souhaite adopter une approche commune des règlements sportifs tout en l’adaptant à la spécificité et à la réalité du niveau de structuration de chaque discipline. En apnée, par exemple, la densité d’athlètes de niveau national est faible, et les femmes égalent (quand elles ne les dépassent pas…) les hommes. Avec comme conséquence cette année, qu’en équipe de France, sur neuf athlètes sélectionnables, sept sont des femmes ! Le règlement sportif ne peut donc pas être le même que celui de la NAP. À ce sujet aussi, le règlement a évolué pour le tir sur cible avec une ouverture vers les cadets et juniors permettant à 25 jeunes de participer au championnat de France élite 2019. À noter enfin que des contrôles inopinés ont été menés par des agents de l’AFLD sur quatre athlètes d’apnée statique.

LARGE COUVERTURE MÉDIATIQUE

Pour la première fois dans l’histoire des Championnats de France de sports subaquatiques, les équipes de France 3 ont couvert à Aquapolis la totalité de l’évènement. En direct, deux journalistes de France Télévisions ont commenté les épreuves : Franck Petit de France 3 Noa (Nouvelle Aquitaine) pour l’apnée et Alexandre Boyon, du service des sports de France Télévisions, pour la NAP et le tir sur cible subaquatique. Le soir sur France 3 Noa, les épreuves ont été retransmises en différé. Au final, plus de 15 heures de direct et de reportages sur chaque discipline diffusées sur la chaîne régionale et sur Tout le Sport. En parallèle, les championnats étaient aussi en streaming sur les pages FB de la FFESSM nationale et de chaque commission. Pour ceux qui n’ont pas pu voir les championnats, des vidéos sont disponibles actuellement sur YouTube(2). Ainsi, les journalistes, aidés par les organisateurs et juges, tous bénévoles de la FFESSM, auront permis de faire (re)vivre ces championnats. Une belle récompense et reconnaissance pour tous les athlètes et leurs entraîneurs et un intérêt médiatique mérité tant chaque discipline a son propre univers, son ambiance bien caractéristique. Si le tir sur cible allie concentration et précision avec une flèche propulsée à 180 km/h, la NAP, alliant puissance et grâce avec ses ondulations, est le sport aquatique le plus rapide du monde, avec des pointes à 15 km/h.

Quant à l’apnée, la pratique repousse les lois physiologiques et sexe et âge des compétiteurs importent peu. De son côté, la PSP, plus jeune discipline des championnats de France, affiche une quasi-parité (44 % de femmes), des épreuves mixtes avec des participants dont l’âge oscille de 14 à 70 ans.

Avant de conclure ce compte rendu sur ces championnats de France, quelques remerciements s’imposent. Tout d’abord, à l’école d’ostéopathie du Grand Avignon.

Pour Limoges, six bénévoles dont la directrice de l’école étaient présents pendant toute la durée du championnat. Leur rôle ? Soulager en prodiguant aux participants soins, massages et conseils. Un accompagnement des plus appréciables ! Ensuite, l’organisation d’un évènement d’une telle ampleur relève, comme à chaque édition, d’une véritable prouesse. Pari gagné grâce à l’implication des membres du Codep 87 présidé part Aurélien Lazeiras, et au travail orchestré par le directeur des Championnats de France, Sébastien Allègre, et les multiples bénévoles des commissions nationales. Tous, sans oublier bien sûr les athlètes et le nombreux public, auront fait de ce championnat de France à Limoges un moment de partage, de respect et de dépassement de soi, autant de valeurs chères à la FFESSM.

(1) Tous les résultats sur les sites des commissions et les pages Facebook.

(2) Pour la PSP par exemple voir : www.youtube.com/watch?v=XRRKteK3dCY.

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher