Pour répondre à la question de l’influence de la qualité de l’eau des milieux aquatiques sur les poissons, une approche empirique peut simplement consister à étudier les relations existant entre les abondances des différentes espèces de poissons et certains paramètres de la qualité de l’eau au sein des lacs. Une espèce peut ainsi être indifférente aux variations d’un paramètre, son abondance peut augmenter ou baisser avec ce paramètre ou elle peut présenter une préférence pour une certaine gamme de valeurs. De plus, la relation peut être caractérisée par l’existence d’un ou plusieurs seuils au-delà desquels l’abondance de l’espèce varie fortement.
Lorsque l’on dispose de données historiques pour un site particulier, il est possible de suivre l’évolution de l’ensemble du peuplement de poissons (composé des populations de plusieurs espèces) en fonction de son environnement. Un changement important du peuplement peut résulter d’une perturbation soudaine ou de la variation continue d’un paramètre qui atteint un seuil. On parle alors de seuil écologique de communauté. Lorsque ce seuil est franchi, l’abondance de plusieurs espèces change rapidement et le peuplement est remanié. Ces seuils écologiques sont importants à détecter car leur connaissance permet d’une part de prévenir un changement important non seulement d’un peuplement piscicole mais également de tout un écosystème lacustre, et d’autre part, de fixer un objectif de restauration du milieu lorsque le seuil est dépassé.