La Méditerranée se réchauffe, faisant planer l’ombre d’une cohorte d’effets induits qui au final mènent à la modification des habitats et paysages. La planète souffre des folies de l’homme dont l’une des pires conséquences est sans nul doute le changement climatique aux redoutables impacts sur la biodiversité. À un tel point qu’aux sommets de la Terre organisés par l’ONU, les « grands » de notre monde ont pris conscience des menaces planant sur notre environnement ; conséquences du changement climatique, de l’érosion de la biodiversité, et de l’accumulation des produits toxiques. En 2012, les chefs d’États et de gouvernements de 178 pays et plus de 1 500 ONG présentes ont signé une déclaration qui fait progresser le concept des droits et des responsabilités des pays dans le domaine de l’environnement, avec 2 500 recommandations.
D’ici une génération, suivant les prévisions, 15 à 37 % des espèces vivantes pourraient avoir disparu, et l’effondrement total des pêcheries est projeté par les scientifiques pour 2048.
Mais quand on parle de réchauffement de la Méditerranée, qu’entend-on ? C’est environ 1 degré en 30 ans, et une augmentation de la fréquence des événements extrêmes. On corrèle à ceci une progression significative des espèces méridionales vers le Nord avec une explosion démographique des gélatineux rompant un équilibre planctonique et avec le déclenchement d’une maladie affectant les peuplements de spongiaires.
La succession des anomalies thermiques a causé des mortalités massives avec des extinctions locales de population ou encore des proliférations d’espèces nuisibles (dinophytes* et algues filamenteuses). Pour les animaux à mobilité réduite les conséquences sont catastrophiques entraînant l’extinction d’espèces et l’érosion de la biodiversité. Ce pourrait être 18 à 35 % des espèces qui pourraient disparaître. Quel sera l’impact de l’arrivée des grands prédateurs comme les barracudas et daurades coryphènes ?
La complexité des systèmes biologiques marins et leur dépendance étroite des activités littorales humaines exposent d’autant plus la faune à ces changements. D’après les experts scientifiques, des anomalies thermiques de plus en plus fréquentes les 20 dernières années sont la cause de mortalités considérables d’invertébrés benthiques. Les plus marquants sont les étés 1999 et 2003 qui virent le mistral tomber durant la période estivale et un calme marin particulièrement long repoussant la thermocline vers les fonds voisins des 40 mètres, et une température supérieure qui tint une valeur constante durant deux mois. Ceci généra un stress physiologique sur de nombreuses espèces, les amenant à se déplacer voir disparaître, ou a minima modifier leur cycle de vie quand elles arrivent à s’adapter. Les intensités des pluies engendrent depuis une décennie des inondations dramatiques avec des apports terrigènes en milieu côtier, ce qui change la qualité de l’eau et parfois étouffe des espèces benthiques fixées.