Les surprenantes inventions anticipatrices et visionnaires de l’ingénieur Henri Mathouillot (1870-1951)

Philippe Rousseau
Publié le 19 mars 2021
Vous n’avez très certainement jamais entendu parler d’Henri Mathouillot et c’est des plus logiques puisque, à ce jour, son nom n’a été mentionné dans aucune étude consacrée à l’histoire de la plongée. Comment alors l’avons-nous récemment découvert ? Et dans quelles circonstances ? Un récit de Philippe Rousseau. Illustrations : collection de l’auteur.

Pour une fois, il va être nécessaire de vous raconter cette histoire « à l’envers ». Et elle débute en octobre 2012 par une information intéressante que m’a communiquée mon ami Pierre-Emmanuel Augé. Pierre-Emmanuel est archiviste au service des Archives départementales de Charente-Maritime à La Rochelle. C’est aussi un plongeur passionné d’archéologie subaquatique, participant à de nombreux chantiers de fouilles. Dans le cadre de son activité professionnelle, Pierre-Emmanuel consulte systématiquement tous les catalogues de ventes aux enchères, tant en France qu’à l’étranger, susceptibles de concerner de futures ventes de documents pouvant intéresser les archives départementales de Charente-Maritime. L’État et les collectivités territoriales disposent en effet d’un droit de préemption pour acquérir des lots qu’ils pourraient convoiter au prix de l’enchère la plus élevée.

Pierre-Emmanuel me signale ainsi un curieux lot composé d’une trentaine de cahiers anciens correspondant à la totalité d’une étude réalisée par un dénommé Henri Mathouillot, dans la période allant de 1890 à 1920 environ, concernant la conception d’un sous-marin crache-plongeurs comme le Nautilus de Jules Verne mais qui soit fonctionnel.

Cette longue et volumineuse étude concerne également la conception d’un scaphandre autonome destiné à l’équipage de ce sous-marin. Ces cahiers, une trentaine, révèlent une belle écriture à la plume et à l’encre de Chine, avec des nombreux dessins, plans, aquarelles, lavis, coupes, épures, etc. Seuls quelques-uns d’entre eux sont présentés sur le catalogue de la vente, mais ils sont déjà surprenants de précision et de méticulosité.

La vente aux enchères

Cette vente est organisée par la maison Ader, 3 rue Favard à Paris dans le 2e arrondissement. Elle doit se dérouler le vendredi 14 décembre 2012, à partir de 14 heures. Ce lot mis en vente porte le numéro 381. Pour la partie consacrée à l’étude du scaphandre autonome, je comprends rapidement son grand intérêt, tant sur le plan technique qu’historique. Pensant initialement que cet ensemble de documents doit intéresser préférentiellement un musée ou une institution, plusieurs semaines avant la vente j’en informe par courriel les responsables des principaux organismes en charge de la plongée en France. Comme je m’y attendais, je ne reçois strictement aucune réponse de leur part…

Il me faut donc trouver une solution pour tenter de conserver ce patrimoine technique. Le prix prévisible de ce lot est déjà estimé à plusieurs milliers d’euros, auxquels il faudra ajouter les 23 % de taxes pour toutes les ventes aux enchères. Prévoyant un prix assez élevé, je propose à un autre passionné de nous associer pour acheter ce lot en additionnant nos possibilités financières communes. La veille de la vente, les documents sont consultables au siège de la société du commissaire-priseur et je m’y rends avec un appareil photo numérique. Pendant plus de deux heures, je consulte cette trentaine de cahiers anciens et je vais de surprises en surprises. Rien que pour l’étude du scaphandre autonome, l’auteur cite les principaux fabricants de l’époque et décrit un scaphandre autonome en circuit ouvert mais aussi en circuit semi-fermé (recycleur) se fixant sur un casque de scaphandrier lourd. Pour le régulateur de détente des gaz, il évoque même brièvement le principe de la compensation.

Les nombreux dessins et les aquarelles sont de vraies œuvres d’art. Ces documents sont trop volumineux pour que je puisse tous les lire en un après-midi. Je fais rapidement une soixantaine de photos pour conserver le maximum d’informations. Ne pouvant me rendre le lendemain à la vente, c’est mon associé occasionnel qui s’y rend avec une limite haute que nous avions fixée. Dès le début des enchères pour ce lot, les prix s’envolent. Quelqu’un dans la salle, visiblement un marchand, surenchérit systématiquement. Arrivant à notre plafond, mon associé occasionnel fait une dernière enchère légèrement supérieure afin que nous n’ayons aucun regret. Mais le marchand surenchérit encore et le lot lui est finalement adjugé. Ce jour-là, ce marchand aura acheté plusieurs lots pour un montant total de 30 000 à 40 000 euros ! Sur le moment, je suppose que cet enchérisseur a déjà un acheteur, peut-être même étranger, que ces documents vont disparaître à jamais, et qu’il ne nous restera plus que les photos prises la veille.

L’enquête commence

Dès le lendemain, je me lance dans une longue enquête afin de savoir qui pouvait bien être cet Henri Mathouillot. Je sais que les commissaires-priseurs ne communiquent jamais les coordonnées des vendeurs et des acheteurs. Je ne saurai donc jamais qui a vendu et qui a acheté ce lot. Les premiers indices sont maigres : Henri Mathouillot, né en 1870 et décédé en 1951 (sans plus de précisions sur les dates et les lieux), ingénieur électricien, ayant demeuré durant toute son étude au 34 rue Danton à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Je commence par me demander qui a bien pu mettre ce lot de documents en vente. Un descendant, portant éventuellement le même patronyme ? Le nom de Mathouillot étant assez peu commun, je consulte tous les bottins téléphoniques des départements français. J’y dénombre un total de seize Mathouillot, la plupart d’entre eux résidant dans l’Est de la France. Je leur téléphone donc successivement et sans succès, aucun n’ayant de lien de parenté avec « mon » Mathouillot.

Je me lance ensuite dans des recherches informatiques sur tous les fichiers administratifs accessibles, dont ceux de l’État-civil, les administrations, les archives communales, les recensements périodiques de la population, les livrets militaires, les brevets d’inventions déposés auprès de l’I.N.P.I., les sites de généalogie, etc. Élément par élément, pendant des mois, j’arrive à accumuler les informations suivantes sur l’intéressé :

>  Henri, Victor Mathouillot est né le jeudi 14 juillet 1870 chez ses parents au 7 rue du Vieux Versailles à Versailles (Yvelines), mention n° 480 – page 103/170 dans le registre de l’État-civil de la ville de Versailles pour l’année 1870.

>  Il est le fils légitime de Victor, Elophe Mathouillot, contrôleur de l’Octroi, alors âgé de 33 ans lors de la naissance de son fils.

>  Et d’Augustine, Catherine Malou épouse Mathouillot, mentionnée dans certains documents comme sans emploi et dans d’autres comme corsetière, âgée de 27 ans lors de la naissance de son fils.

>  Henri a été le cadet avec deux sœurs et un frère plus âgés :

• Victor, Henri, Achille Mathouillot, né en 1863 et mort à l’âge de 3 mois,

• Marie-Augustine Mathouillot, née en 1864,

• Marie-Amélie Mathouillot, née le 8.12.1865 à Versailles.

>  Henri est successivement étudiant, électricien, puis ingénieur électricien.

>  Il se marie en 1895 à Versailles avec Marie Meret épouse Mathouillot, née le 12 juin 1872 à Billom (Puy-de-Dôme), couturière, acte de mariage n° 168 – page 88/193.

>  Henri et Marie auront une fille : Georgette, Marie Mathouillot, née le 11 septembre 1896 à Versailles, Henri étant âgé de 26 ans à la naissance de sa fille.

> Il est l’auteur de plusieurs comptes rendus à l’Académie des Sciences, notamment sur « les courants à haute fréquence ».

>  Il a déposé plusieurs brevets d’invention auprès de l’Institut national de la propriété industrielle : brevet n° 333.854 du 16 juillet 1903 pour un baromètre hydrostatique, brevet n° 359.291 du 10 novembre 1905 pour un tapis électrique avertisseur, brevet n° 490.172 du 26 mars 1918 pour une ceinture de sauvetage extensible (et brevet anglais « Patent Specification » n° 130.867 du 15 novembre 1918), brevet n° 492.589 du 29 octobre 1918 pour un entonnoir universel.

>  Il est décédé le vendredi 23 février 1951 à Fontainebleau (Seine-et-Marne), à l’âge de 80 ans.

Son parcours militaire démontre encore un très curieux personnage. Henri Mathouillot s’engage volontairement en 1889 pour une durée de trois ans. Il est affecté au 5e Régiment du Génie sous le matricule 2363. Devenu caporal en 1890, il est envoyé l’année suivante au Soudan pour le prolongement d’une ligne de chemin de fer du Haut Sénégaloù il sera promu sergent fin 1891 avant son retour au pays en juin 1892. Il rentre du Soudan le 4 juin 1892. Il est renvoyé dans ses foyers, après ses 3 années de service et avec, en poche, un certificat de bonne conduite lors de cette africaine campagne.

Puis, pour des faits non précisément découverts à ce jour, il est condamné à Versailles à un an de prison et à 50 francs d’amende pour « fabrication d’engin explosif et menace de mort ». Il est cassé de son grade et nommé sapeur de 2e classe par le Gouverneur militaire de Paris en date du 21 avril 1894. Que s’était-il passé et qu’avait-il fait ? Mystère…

Par la suite, il effectue en 1895 une première période d’exercices d’un mois au 5e Régiment du Génie. Suivie en 1898 d’une seconde période d’exercices, d’une durée similaire, au 5e Régiment du Génie. Durant la Première Guerre mondiale, et suite à la mobilisation générale, il est rappelé à l’activité et placé en sursis d’appel. Courant 1916, il est mis à la disposition des mines de houilles d’Albi, puis muté aux aciéries de Paris et d’Outreau et enfin à la Société Générale d’Électricité à Ivry-Port. En juillet 1917, il est affecté au 2e Régiment de Cuirassiers. D’août à novembre 1918, il est muté à l’usine Blériot implantée 14 et 16 rue Duret à Paris avant d’être démobilisé.

La seconde collection de documents

Mes recherches informatiques m’amènent également à une découverte assez surprenante. Après toutes les années passées sur son étude consacrée à son sous-marin et à son scaphandre, Henri Mathouillot se lance tout aussi passionnément dans une autre étude radicalement différente : le magnétisme, les expériences sur le spiritisme, les médiums et les lévitations d’objets. Pendant plus d’une dizaine d’années, surtout au cours de la décennie 1930, il organise des séances de spiritisme avec des médiums et convoque des huissiers de justice pour constater les lévitations dont il mesure la hauteur et prendre de nombreuses photographies rassemblées ensuite dans des albums. Cette collection de photos sur ce curieux thème a fait l’objet d’une précédente vente aux enchères. Elle a été vendue le 19 avril 1997 par Swann Photographs Auctions et acquise par la fondation du collectionneur nord-américain Howard Gilman. En 2005, ce dernier l’a intégrée aux collections photographiques du Metropolitan Museum of Art de New York. Cette dernière piste sera à explorer pour tenter de trouver ultérieurement un portrait photographique d’Henri Mathouillot.

Les documents retrouvés

Pendant les trois années qui suivent la vente aux enchères, je ne peux que rassembler patiemment toutes les informations possibles concernant Henri Mathouillot. Au mois de décembre 2015, lors d’une nouvelle recherche sur Internet, je constate que tout cet ensemble de documents est à nouveau mis en vente par une librairie parisienne spécialisée en ouvrages anciens. Mais le prix de vente a été multiplié par 2,5 comparativement au prix de l’adjudication ! Je contacte néanmoins la libraire vendant ces archives. Elle m’explique qu’un de ses confrères avait initialement acheté ce lot et que, lui devant une somme importante dont il n’avait pas pu s’acquitter, il lui avait remis en compensation cet ensemble de documents. Elle souhaitait donc le vendre au prix correspondant à la dette de son confrère. Je lui explique que nous avions tenté d’acquérir ce lot lors de la vente aux enchères initiale, mais que son confrère avait systématiquement surenchéri et que le lot lui avait été finalement adjugé. Pendant 4 mois, je vais échanger de nombreux courriels avec la libraire parisienne, lui expliquant notamment que, vu la spécificité du thème de ces archives, il lui serait difficile de trouver le particulier ou l’institution qui mettrait une telle somme pour ces documents originaux. À la fin de nos échanges de messages réguliers, elle me demande quel avait été le montant de notre dernière enchère. Je le lui indique en toute franchise. Après plusieurs jours de réflexion, elle me donne son accord pour me les vendre au prix de notre dernière enchère. C’est donc à ce prix que j’ai pu les acquérir trois ans plus tard, sans les 23 % de taxes à ajouter !

Le sous-marin Quand-Même !

Il ne faut pas oublier qu’à l’époque de ces travaux de conception, les sous-marins existants ne pouvaient dépasser une profondeur de - 30 mètres. Concernant le nom de Quand-Même ! choisi par Henri Mathouillot pour ce sous-marin, il apporte lui-même l’explication suivante : « Aucun nom, sous une forme simpliste, n’est plus évocateur d’énergie, de lutte, d’espoir et de succès définitif. C’est l’action sous toutes ses formes, la victoire malgré tous les obstacles, le triomphe de toutes les difficultés par l’endurance, la volonté et la science. » Il ajoute plus loin : « Le Quand-Même ! devance peut-être d’un siècle ses imitateurs. Nous avons consacré 20 années à son étude ! ».

Les caractéristiques générales du Quand-Même ! peuvent être résumées de la façon suivante :

>  une longueur totale de 51 mètres,

>  une largeur maximale de 6,33 mètres,

>  une largeur utile intérieure de 4,50 mètres,

>  une forme cylindrique très allongée avec les deux extrémités coniques,

>  un éperon lenticulaire en acier chromé à l’avant,

>  des semelles et des fausses-quilles antiroulis avec lests mobiles,

>  un poids total calculé de 1 165 tonnes,

>  conçu pour un équipage embarqué de 15 personnes,

>  un moteur de propulsion à air comprimé à 4 pistons, développant une puissance de 5 490 chevaux nominaux et 8 235 chevaux effectifs (pour pouvoir atteindre la vitesse maximale de 22 nœuds), et deux moteurs auxiliaires,

>  une hélice à 4 pales en acier chromé de 3,20 mètres de diamètre, prévue pour tourner à 96 tours/minute,

>  deux compresseurs d’air, un moteur à essence, deux dynamos et des batteries d’accumulateurs, une pompe de compression pour les scaphandres,

>  1 200 bouteilles-tampons à l’intérieur de 100 litres chacune (220 pour les ballasts en eau, 938 pour l’air comprimé, 42 pour l’oxygène comprimé),

>  une autonomie de navigation d’environ 3 mois maximum,

>  une stabilité d’équilibre automatique par un servo-moteur à balancier,

>  une stabilité générale par deux contre-poids mobiles, sur vis filetées et indépendants l’un de l’autre,

>  un lest instantané au mercure,

>  quatre coques concentriques, avec calculs de résistance des matériaux, dont :

• une 1re coque intérieure en acier, d’une épaisseur de 30 millimètres,

• une 2e coque (vers l’extérieur), espacée de 0,35 mètre de la première, réunies par des entretoises en « I », d’une épaisseur de 30 millimètres et formant 18 compartiments étanches,

• une 3e coque (vers l’extérieur) en bois jointoyé de 0,25 mètre d’épaisseur,

• une 4e coque (vers l’extérieur) en acier chromé de 5 millimètres d’épaisseur,

>  soit une épaisseur totale de coques de 0,665 mètre,

>  une plateforme supérieure en chêne mesurant 40 mètres par 3 mètres, soit 120 m2, avec bastingages mobiles et pliants,

>  deux entrées « trous d’hommes » supérieures,

>  des systèmes de navigation avec gyroscope collimateur de route, loch automatique, système de pilote automatique pour la direction,

>  un téléphone sans fil/radio Marconi, T.S.F. pour calculer la longitude à tout moment, par tous les temps, aisément et sans aucun calcul,

>  des hublots en cristal de 150 mm d’épaisseur, devant être fabriqués par la verrerie de Saint Gobain,

>  à l’avant, un éclairage de deux puissants phares-réflecteurs « à arc », articulés sur les deux axes et d’un diamètre de 0,90 mètre,

>  des ballasts constitués de 220 tubes d’acier, éprouvés à 300 bars,

>  deux lests de sécurité largables, placés entre les deux fausses quilles,

>  deux ancres (une à l’avant, une à l’arrière) et deux boulets de suspension (comme les guideropes pour les montgolfières),

>  des avertisseurs d’incendie, avertisseurs de voie d’eau, avertisseurs de fuite d’air,

>  une vitesse estimée à 22 nœuds, soit un peu plus de 40 km/h,

>  coût estimé : 4 évaluations successives, arrivant à 1 500 000 francs de l’époque à fin février 1907, puis à 2 000 000 francs en 1910.

Ses calculs mettent en évidence la consommation exponentielle d’air comprimé pour l’augmentation de la vitesse de déplacement, pouvant aller d’une vingtaine d’heures à quelques minutes seulement…

Les accessoires du Quand-Même !

Divers accessoires viennent compléter l’équipement du sous-marin :

>  un canot de sauvetage dans un logement spécial, avec sas de passage en équipression, demi-ponté pouvant ensuite naviguer à la voile, à la rame ou avec une hélice à transmission mécanique (à pédales ou à moteur),

>  vingt grandes bouées escamotables latérales,

>  quatre canots pliants,

>  deux wagonnets Decauville démontables et 100 mètres de rails doubles,

>  des vérins, des crics, des grues, des treuils,

>  quinze scaphandres.

Le système de sas crache-plongeurs du Quand-Même !

« Une double porte ménagée dans un grand réservoir ad hoc permet de sortir et de rentrer à bord du Quand-Même ! sans embarquer une goutte d’eau ». Il s’agit du même principe qui sera employé plus tard sur le projet de sous-marin crache-plongeurs Argyronète du Commandant Jacques-Yves Cousteau, abandonné en cours de fabrication, puis repris des années plus tard et finalisé par Henri-Germain Delauze pour la Comex sous la nouvelle appellation de Saga.

Il est à noter que les sous-marins militaires traditionnels peuvent également de nos jours remplir ponctuellement une fonction de « crache-plongeurs », notamment par les sas des tubes lance-torpilles.

Le scaphandre autonome perfectionné H.M. d’Henri Mathouillot

Henri Mathouillot cite préalablement et successivement « l’appareil de Siebe », Monsieur Esquiros évoquant l’épave du Royal George, l’épave antique d’Anticythère, l’épave de L’Espingole, les galions de la baie de Vigo, le sous-marin Le Rubis. Il évoque aussi John Lethbridge, Fréminet et Payerne. Il cite Dalton et mentionne l’épuration du gaz carbonique avec la chaux, la potasse et la soude.

Il fait également référence à l’appareil Rouquayrol-Denayrouze. Il est à noter qu’il écrit Denayrouze avec un « s » à la place du « z ». Mais cette faute d’orthographe était assez courante puisque, même sur les diplômes de l’Exposition universelle de Paris en 1867, une faute d’orthographe identique peut être constatée.

Il a compris la nécessité absolue de faire respirer le plongeur à la pression ambiante. Il mentionne à ce sujet : « Le vrai moyen, le seul, consiste à replacer constamment le plongeur dans les conditions normales où il se trouvait à la surface, c’est-à-dire à équilibrer la poussée extérieure en lui faisant respirer de l’air à la même pression. »

Le concepteur écrit : « L’homme n’est plus relié au vaisseau, emportant ses provisions d’air comprimé » et en parlant de son scaphandre cette phrase assez prophétique : « Mon dossier sera, un jour, curieux à consulter sur ce sujet. » Il précise que son scaphandre autonome perfectionné n’est qu’un des organes, un des accessoires du sous-marin le Quand-Même ! Le scaphandrier porte une armure articulée fabriquée en vanadium, dont le but n’est pas de le protéger de la pression extérieure car l’eau pénètre par toutes les jointures. Elle sert à protéger le vêtement étanche intérieur des agressions externes et elle offre une meilleure répartition sur l’ensemble du corps du poids de lestage indispensable à l’équilibrage dans l’eau. Ce scaphandre autonome est composé de 6 parties distinctes :

Illustration d'un ordinateur de plongée
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