Monaco autrement : un regard sur le CSM et l’AMPN

Stephan Jacquet
Publié le 26 oct. 2017, modifié le 18 sept. 2024
Monaco ne manque pas d’attraits. Ce constat est aussi valable quand on est plongeur et biologiste. Et je ne parle pas du célèbre Musée océanographique dont le commandant Cousteau fut directeur. Non, il sera ici question du CSM et de l’AMPN. Suivez le guide…

Un centre qui prône l’excellence

Il se définit comme un lieu dédié à la connaissance de la biodiversité, de la gestion de l’environnement et de la santé : le CSM pour Centre Scientifique de Monaco, vous n’en avez peut-être jamais entendu parler, et pourtant il a été imaginé puis créé il y a près de 60 ans, en 1960, à l’initiative du Prince Rainier III. En son sein, de nombreux chercheurs, ingénieurs, techniciens et étudiants travaillent dans des domaines aussi variés que la biologie médicale (en particulier sur le cancer, les myopathies, la drépanocytose, les bactéries intestinales), la biologie polaire (avec un intérêt plus particulier pour les manchots, sentinelles des changements globaux en cours) et la biologie marine (axée principalement sur l’étude des coraux et récifs coralliens). C’est ce dernier volet que je vais développer un peu plus ici, pour des raisons évidentes d’intérêt pour les plongeurs, en particulier les travaux de l’équipe d’écophysiologie et écologie des coraux (et autres gorgones) que dirige le Docteur Christine Ferrier-Pages (directrice de recherches et, entre autres choses, auteure de près de 200 publications scientifiques sur le sujet, une référence).

« Comparativement à nos collègues de l’équipe de physiologie et biochimie corallienne, qui travaillent au niveau moléculaire et cellulaire, notre équipe travaille plus au niveau de la colonie de corail et du récif, et se déplace plus souvent sur le terrain » me confie-t-elle, devant les incroyables aquariums hébergés par le CSM, riches de plusieurs dizaines d’espèces de coraux multicolores et de divers poissons exotiques, porcelaines, oursins diadèmes, etc. Et l’évocation des terrains de jeu de l’équipe laisse rêveur : Monaco, Espagne, Eilat, Nouvelle-Calédonie, Moorea, Palau… « Les travaux réalisés au sein de nos deux équipes de biologie, l’équipe d’écophysiologie et écologie et l’équipe de physiologie et biochimie, associées à la nouvelle thématique d’économie environnementale, sont parfaitement complémentaires et permettent d’avoir une vision intégrée du fonctionnement de l’écosystème corallien du gène à l’homme. Les travaux de ces équipes ont permis l’essor et la reconnaissance internationale du CSM… », m’avoue de son côté avec une fierté bien méritée son directeur scientifique, Denis Allemand, «… en classant notamment nos travaux sur les coraux dans le top 8 de ce qui fait de mieux à l’échelle mondiale ».

Longtemps hébergé au sein même du Musée océanographique sur « le rocher » près du palais princier, le CSM est aujourd’hui situé au-dessus du port de Monaco, quai Antoine 1er, et jouit de locaux et laboratoires assez incroyables. Pour revenir aux travaux de recherches à proprement parler, l’étude de l’impact de la température, et donc du réchauffement climatique sur la biologie et l’écologie des coraux, occupe une place prépondérante.

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher