NARDO VICENTE LA BIOLOGIE EN PARTAGE

Henri Eskenazi
Publié le 29 avr. 2015
Malgré ses multiples titres universitaires et distinctions honorifiques — commandeur dans l’ordre des Palmes académiques, Tridente d’Oro de l’Accademia di Ustica dont il est membre, officier dans l’Ordre national de Madagascar, membre de l’Académie des sciences, arts et lettres de Marseille et chevalier dans l’Ordre du mérite maritime — le biologiste Nardo Vicente a conservé la faconde des gens du Sud et la simplicité des vrais passionnés. Plongeur dans l’âme, naturaliste dans l’esprit des Lumières, il a le goût de l’échange, le sens du verbe et possède une revigorante volonté d’optimisme. Propos recueillis par Henri Eskenazi.
Subaqua Dans cette masse de travaux finalement assez divers, as-tu malgré tout une spécialité ?

Nardo Vicente En effet, je me considère comme un généraliste des Sciences de la mer, et en particulier de la Biologie marine… J’ai donc touché à diverses spécialités. Mais la principale, c’est l’étude des mollusques marins. Je suis un malacologue et j’ai, à ce titre, été à quatre reprises, président de la Société française de Malacologie. Encore aujourd’hui, j’ai deux jardins secrets : les nudibranches sur lesquels portait ma thèse (Systématique et écologie des Mollusques Opisthobranches, Histophysiologie du Système Nerveux) et la grande nacre de Méditerranée, dont j’ai commencé l’étude en 1970 à Port-Cros après que le Commandant Philippe Tailliez m’ait dit : « Jeune homme, vous devriez vous occuper de ces charmantes petites bêtes ! ». Par la suite, comme tout biologiste marin j’en suis venu à la biodiversité marine, aux problèmes d’environnement et de pollutions marines, à l’aquaculture dans le cadre de l’Institut océanographique Paul Ricard et à la préservation des ressources marines.

Et depuis le début des années quatre-vingt, je fais partie de divers comités scientifiques des parcs et réserves marines, Port-Cros, Scandola, parc marin de la Côte bleue, parc national des Calanques, réserve de Monaco…

Pierre Martin-Razi

Subaqua Il te reste un peu de temps ?

Nardo Vicente C’est le travail d’une vie ! Environ 400 publications et participation à une trentaine de films depuis 1977, articles dans les journaux et magazines spécialisés, livres… Depuis 1998, j’anime une chronique hebdomadaire sur France Bleu Provence « Bleu comme la Méditerranée » à destination du grand public… Je fais aussi quelques interventions sur d’autres chaînes.

Subaqua Que penses-tu de l’enseignement en biologie marine en France ? Tes conseils aux étudiants ou futurs étudiants ?

Nardo Vicente Dans les années de l’après-guerre nous étions les meilleurs. La France créait l’Océanographie avec les professeurs Jean-Marie Peres à Marseille (mon maître), Drach à Paris avec les Stations marines de Villefranche-sur-Mer et Banyuls. L’école française était reconnue dans le monde entier. Le général de Gaulle a créé le CNEXO (devenu IFREMER) avec ses centres de Bretagne et de Méditerranée, sa flotte…

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher