Il n’y a pas si longtemps, plonger exigeait une montre, un profondimètre, une table et l’affaire était faite. Conséquemment, les profils carrés étaient imposés et le nombre de plongées drastiquement limité avec, en contrepartie, un immense avantage : on ne se posait pas trop de questions. Certains, du reste, ne s’en posaient même pas du tout… J’ai ainsi connu un plongeur - Poséidon l’avait en sa sainte garde ! - qui, pendant des décennies, a considéré les GERS 65 (les tables de l’époque) justes bonnes à s’arracher les yeux puisque leur structure cartonnée et plastifiée interdisait tout autre usage… Bref, une invention de binoclards en blouse blanche qui ne comprenaient rien (mais alors vraiment rien !) à la mer et encore moins à la plongée. Conséquemment, les procédures de décompression du bonhomme étaient limpides, je cite : « tant que je souffle plus que je n’inspire, je reste, quand c’est l’inverse, je remonte ». Voilà…
Avec la révolution informatique et celle, plus lente, des esprits, les choses ont aujourd’hui heureusement changé même si la pratique sans garde-fou des plongées à répétition (déconseillées par les fabricants) laisse malgré tout un peu perplexe… Force nous est cependant d’admettre que les ordinateurs de plongée ont aujourd’hui atteint un niveau de perfectionnement incroyable, doublé de performances absolument ahurissantes. C’est précisément le cas de l’EON Steel développé par Suunto que nous avons pu tester cet été au rythme de deux plongées quotidiennes.