Les activités subaquatiques de loisir, dont les pionniers étaient plutôt de jeunes hommes sportifs, en majorité issus du milieu militaire, ont connu depuis une trentaine d’années un essor mondial, le développement du tourisme, une ouverture à tous publics et une féminisation.
La plongée sous-marine en scaphandre autonome expose l’organisme à des contraintes liées au matériel, au milieu, aux variations de la pression ambiante avec la profondeur et aux mélanges gazeux respirés.
L’être humain n’est pas adapté à la vie subaquatique. Toute panne d’air ou perte de connaissance peut conduire à la noyade. Les effets de l’immersion, aggravés par le froid et d’éventuels efforts, sollicitent de façon importante l’appareil cardio-vasculaire et les performances ventilatoires du plongeur sont réduites. Trois catégories principales d’accidents spécifiques à la plongée peuvent avoir des conséquences graves : les barotraumatismes, les accidents toxiques et les accidents de désaturation (ADD).
Lorsqu’on évalue les risques en plongée en fonction du sexe, il ne faut pas sous-estimer qu’il existe aussi des différences démographiques et comportementales entre les femmes et les hommes qui peuvent biaiser l’évaluation.
Les femmes représentent environ 30 % des plongeurs loisir mais cette proportion diminue lorsque le niveau de certification augmente. Ceci est vrai aussi chez les encadrants. Seulement 1% des plongeurs professionnels chez les militaires, les pompiers et les scaphandriers mention A réalisant des travaux sous-marins pénibles sont des femmes.
Si elles sont majoritaires parmi les plongeurs loisir de moins de 35-40 ans, les femmes plongent moins après 45 ans et sont très minoritaires chez les plus de 60 ans.
Dans toutes les enquêtes publiées dans le monde, les femmes rapportent pratiquer des plongées moins fréquentes, moins engagées et moins risquées que les hommes alors que certains facteurs de risque comme le surpoids, le tabagisme et l’excès d’alcool sont plus fréquents chez les plongeurs masculins.
Il existe des différences morphologiques et physiques en fonction du sexe. Les femmes ont une force musculaire en moyenne inférieure du fait de la spécialisation hormonale, un squelette spécifique adapté à l’accouchement avec un bassin plus large et des épaules plus étroites, une mâchoire plus petite et une répartition des graisses différente.
Les fabricants de matériel de plongée se sont rapidement adaptés en proposant des combinaisons, des gilets, des masques et des embouts dédiés aux femmes ainsi que des produits plus esthétiques, au design plus attractif pour cette population. La question du poids des scaphandres, de la manutention d’un matériel souvent lourd, du relevage des mouillages, de l’ergonomie en général mériterait réflexion tant pour les femmes que les hommes.
Avec le vieillissement de la population, une tendance générale à la sédentarisation et à la prise de poids, les douleurs rachidiennes sont fréquentes, la condition physique moyenne des populations a baissé dans les pays riches et on observe à chaque sortie des plongeurs qui ont des difficultés à simplement remonter tout équipés à l’échelle du bateau. La lutte contre la généralisation du surlestage et le développement de la plongée en sidemount, l’utilisation de chariots pour le transport des blocs sont des exemples de pistes permettant de répondre en partie à ces problèmes.
Les femmes ont le privilège de la maternité. La grossesse contre indique de façon temporaire la plongée selon les recommandations de la commission médicale et de prévention (http://medical.ffessm.fr/). Plusieurs facteurs justifient cette règle de prudence.