PLONGER À EL HIERRO ÇA SE MÉRITE !

Anne-Solange Dessertine
Publié le 25 août 2017
« Celles et ceux qui se complaisent dans le tourisme de masse sont priés de s’abstenir » ! Destination Tenerife aux îles Canaries dont l’administration est espagnole. Cet archipel comprend sept îles principales : Lanzarote, Fuerteventura, Tenerife, Grande Canarie, La Goméra, La Palma et El Hierro, la plus petite avec 287 km2, la plus lointaine aussi et surtout la plus sauvage. Sa capitale est Valverde. Une île autonome en électricité grâce à son parc éolien et hydraulique. Reportage, Anne-Solange Dessertine.

Nous atterrissons à Tenerife, aéroport sud et devons rejoindre l’aéroport nord pour les vols intérieurs. Nous nous mettons en quête de la navette pour nous rendre à Tenerife nord (environ 40 minutes) où nous prendrons la liaison aérienne pour El Hierro (40 minutes de vol). On vient nous chercher en voiture et nous en avons encore pour 40 minutes.

Nous découvrons des paysages volcaniques magnifiques, puis nous traversons une forêt de pins. La route est sinueuse mais en excellent état ; nous montons jusqu’à 1 200 mètres d’altitude pour redescendre sur l’autre versant de l’île. La nature est étonnante et les garçons se demandent si nous ne sommes pas à l’autre bout du monde. Le paysage est lunaire et les falaises surplombent la mer. On traverse des zones de cultures avec de nombreux murs de pierres de lave. On comprend que l’UNESCO en ait fait une réserve de biosphère.

Enfin nous arrivons à La Restinga. Murielle et Patrick nous accueillent avec leurs sourires : « ¿Hola, qué tal ?, ça va muy bien, les vacances commencent. Ça va même muy très bien ! »

Murielle et Patrick sont Français et sur ce petit bout de terre, ils ont un centre français de plongée, Meridiano Cero, affilié à la FFESSM. La SCIA vous propose des formations mais aussi et surtout des plongées d’exploration. Ils nous ont réservé un appartement avec terrasse sur le port. Les couleurs des barques de pêcheurs sont extraordinaires. Nous dominons une partie de cette réserve marine d’intérêt halieutique. Il s’agit d’un espace marin où l’on pratique une pêche artisanale « équilibrée ». Les filets n’existent pas et on peut acheter son poisson tous les jours à la cofradia, confrérie des pêcheurs.

Le lendemain nous faisons notre première plongée en famille sur la réserve marine Mar de Las Calmas, pas de technique, que de l’explo. La réserve dispose de douze bouées possibles à 15 minutes de navigation et un seul bateau peut s’y amarrer avec au maximum dix plongeurs. Ceci garantit la préservation des fonds sous-marins. Ce jour-là, nous plongeons sur El Desierto, l’eau est à 24 °C. Patrick, moniteur associé FFESSM, nous explique que nous sommes sur le plus grand champ d’anguilles jardinières d’Europe (12 km de long). Nous y rencontrons évidemment les anguilles jardinières, mais aussi des raies aigles, des poissons-perroquets, ces crabes araignées aux pinces bleues… Le sable est en fait constitué de tout petits morceaux de lave concassés par la mer. L’ambiance est stupéfiante.

Les plongées sur la réserve marine Mar Las Calmas s’enchaînent. On peut y croiser tortues, thonidés, requins anges, balistes… Un matin, Patrick nous annonce la plongée sur El Bajón, le volcan. C’est un sec à 5 minutes de navigation, où l’on peut observer les différentes cassures de la croûte terrestre et le cratère. Différents courants s’y affrontent. La descente est magique, on dirait une sorte d’épave où dentis, mérous, barracudas, poissons-perroquets et autres espèces se croisent et s’entrecroisent. Une photo dans le cratère est indispensable. Nous ne sommes que six sur ce site fabuleux, et nous apprécions ce privilège.

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher