Que sait-on du cancer ? Quels retentissements sur la personne qui en est atteinte et quel espoir de guérison ?
Aujourd’hui, grâce à des diagnostics plus précoces et des traitements plus efficaces, plus d’un patient sur deux guérit du cancer. Cependant, le traumatisme du diagnostic de la maladie cancéreuse et les effets des traitements entraînent souvent des répercussions sur les plans émotionnel, physique, psychique et social qui persistent après la fin de la prise en charge thérapeutique. Le proche du patient est un acteur majeur dans ce parcours et subit, lui aussi, ces désordres psychiques et émotionnels.
C’est pour venir en aide à la fois au patient et à ses proches que votre association Plongée Résilience a vu le jour ?
Comme dit Boris Cyrulnik, « Qu’un seul point d’appui soit offert et la construction reprendra ». C’est la vocation de Plongée Résilience, qui a pour origine une rencontre entre soignants avec la plongée sous-marine. En maintenant un niveau élevé de pleine conscience (lire page 34), nous pensons que sa pratique conduit à un niveau élevé de résilience, terme qui en psychologie traduit la capacité à surmonter les chocs traumatiques. Et dans ces derniers, la survenue d’un cancer figure, à l’évidence, en bonne place. Parmi nos membres, justement, une jeune oncologue, Léa Loriguet, s’intéresse de près aux soins de support oncologiques.
Que sont donc que ces soins oncologiques de support ?
Il s’agit principalement de consultations de psychologues, des conseils diététiques et des cours d’activités physiques adaptées (APA). Depuis plusieurs années des structures proposent de tels soins de support oncologiques à destination des patients ainsi que de leurs proches. Cet accompagnement a prouvé son intérêt au moment de l’annonce de la maladie, au décours du traitement et dans la continuité de la prise en charge. Il a été prouvé une diminution du stress et une amélioration de la tolérance thérapeutique. Le risque de récidive dans certaines localisations tumorales pourrait être réduit. Par exemple, il a été démontré que la rechute d’un cancer du sein est diminuée de 20 % si l’on pratique trois heures d’activités physiques par semaine !
Dans le cadre de ces APA, quel rôle occupe la plongée sous-marine ?
Quel plongeur n’a pas ressenti un bien-être et un apaisement à la fin d’une belle plongée ? Et puis, la plongée étant une activité physique, sa pratique est susceptible également d’apporter un effet positif sur la santé et sur le stress. Plus précisément, différents processus pourraient être impliqués dans les bénéfices de la plongée sous-marine. Tout d’abord, des mécanismes physiologiques respiratoires grâce à l’utilisation du détendeur qui amène une respiration ample et profonde.
Ensuite, par l’effet de l’immersion sur les capteurs proprioceptifs et somesthésiques et par des mécanismes psychologiques de conscience de soi. La plongée permettrait une meilleure perception de ses sensations, de ses mouvements. La bonne qualité du ressenti corporel participerait à une meilleure régulation du stress. Ces caractéristiques sont d’ailleurs proches de celles développées pendant la méditation. Enfin, la mise en place lors de la plongée du processus de pleine conscience favoriserait le contrôle du stress chronique ou post-traumatique. À ce sujet justement, une étude, appelée DivStress et publiée récemment(1), rapporte le bénéfice significatif de la plongée sur le stress perçu et l’état de pleine conscience par rapport à une activité sportive intense classique, de type course à pied, kayak, escalade ou encore randonnée.
Bien que Plongée Résilience soit jeune et que vos actions aient été contrariées par la crise sanitaire, quel bilan faites-vous du travail mené par votre association ?