Les visiteurs arrivent sur l’île par le petit port qui est gardé et surplombé par le fort du Moulin dont les fondations datent de l’époque romaine. Même aujourd’hui, ce fort qui est toujours habité, semble imprenable. Dans le port se trouvent aussi les habitations de l’île, avec quelques restaurants, des terrasses au soleil, des hôtels ou pensions et même un club de plongée. En été, les passants restent la journée pour se promener sur les trente kilomètres de sentiers ou pour se prélasser sur l’une des deux plages de sable. Malgré tout ce monde, l’île, grâce à son étendue, ne donne pas l’impression d’être envahie par une marée humaine. Le soir, après le départ de la dernière navette pour le continent, la sérénité est de retour. C’est le moment où les habitants reprennent possession de leur île, accompagnés de quelques touristes venus passer leurs vacances parmi eux, ou alors les occupants des bateaux qui sont mouillés dans le port.
Les forts sont depuis des centaines d’années les gardiens de l’île. Ils la gardent depuis le XVIe siècle. Un peu au-dessus du village se trouve le fort de l’Estissac dont on aperçoit la tour de loin. C’est le seul fort à être ouvert au public et il propose une exposition sur le parc. Du haut de sa tour, on a une vue imprenable sur les îles d’Hyères et la côte des Maures. Un peu plus loin a été construit le fort de l’Éminence dont les murs portent encore les cicatrices des obus reçus lors de la seconde guerre mondiale. À deux heures de marche du port, au bout d’une baie nommée Port-Man, se dresse le fort du même nom. C’est actuellement le lieu de résidence du réalisateur et écologiste Yann Arthus-Bertrand. Le dernier des forts enfin, est celui de la Vigie, dans le sud de l’île. Il y a de quoi découvrir sur ce petit bout de terre pour ceux qui ne plongent pas ou ceux qui veulent se dégourdir les jambes entre les plongées. La flore terrestre (600 espèces) et les oiseaux (140 espèces) surprendront ceux qui savent observer. La richesse de ce site est inouïe.
Pour ceux qui ne pratiquent pas (encore) la plongée, la plage de la Palud, dont le décor en lui-même est paradisiaque, offre une solution pratique. Un sentier sous-marin invite à faire une randonnée palmée avec juste l’équipement PMT pour découvrir une partie de la flore et de la faune sous-marines d’ici. Des panneaux expliquent ce que l’on voit. Les girelles colorées, joueuses, aiment à s’approcher des visiteurs, ainsi que les grands bancs de saupes qui viennent brouter les posidonies sans se laisser impressionner par quiconque. Des étoiles de mer rouges et orange et des oursins se déplacent peu et se laissent volontiers observer. De petits sars vous suivent avec une certaine curiosité. Le début de la passion pour la plongée, c’est quasiment ici qu’elle voit le jour.
La plongée en scaphandre, celle qui permet de réellement côtoyer les espèces sous-marines d’ici et de faire partie de façon éphémère de leur univers, se déroule de façon contrôlée. Des sites de plongée ont été désignés et on y trouve des dispositifs d’amarrage, le mouillage étant strictement interdit. Tout a été mis en œuvre pour préserver au maximum le formidable univers sous-marin qui se trouve juste sous la surface. Des clubs font l’aller-retour depuis le continent pour pouvoir s’immerger dans ce paradis subaquatique. Le club de Port-Cros, plus pratique et plus confortable puisque situé sur place, propose les plus beaux baptêmes et des explorations inoubliables. Mais les particuliers avec leurs bateaux peuvent y plonger aussi. La charte, ou le règlement de plongée sous-marine dans le parc, s’applique à tout le monde. Interdiction de pêcher, de nourrir les poissons, de toucher les fonds par exemple. La charte doit impérativement être signée non seulement par les clubs de plongée, mais aussi par les plongeurs qui plongent hors structure, et cela tous les ans avant d’effectuer la première immersion. Des fonctionnaires du parc veillent au respect des règles, aussi bien en surface que sous l’eau. La préservation du site a une priorité absolue.