Découvrir ce qui se passe sous la mer est désormais étroitement lié au respect et à la préservation du milieu marin… Il est couramment admis que 20 % des perturbations de la zone côtière ont pour origine les activités en mer alors que 80 % des perturbations auraient pour origine le bassin-versant au travers des apports des fleuves, des eaux de ruissellements et des différents rejets d’effluents liquides. Ce lien distant entre causes et effets reste difficile à mettre en évidence au sein d’une société civile qui majoritairement considère la mer comme un espace de loisir, sans avoir découvert la richesse et la fragilité de la vie qui l’habite… Quand on sait que seuls 3 % de la population pratiqueront un jour un loisir subaquatique, on peut se demander si la sauvegarde du milieu marin n’est pas étroitement liée aux possibilités d’accès à l’émerveillement sous-marin des populations. L’évolution des comportements passe par l’accès à la nature et sa découverte au travers d’un vécu bénéfique, c’est en tout cas une pensée largement portée par les mouvements éducatifs alternatifs qui se sont penchés sur la question depuis quelques décennies…
C’est dans les années soixante qu’apparaît en France « l’animation nature » faisant place à la notion d’éducation « par et pour l’environnement » au début des années quatre-vingt avec la création du réseau École & Nature. Dans les années quatre-vingt-dix « l’éducation à l’environnement et au développement durable » (EEDD) accompagne une prise de conscience collective et l’écologie, jusqu’alors timide, devient une composante politique à l’échelle européenne. Le constat sonne comme une évidence, « il n’y aura pas de développement durable sans éducation ! ». Renforcées par des travaux en psychologie sociale, les approches pédagogiques évoluent pour mettre en évidence que c’est au travers d’un vécu bénéfique et de la découverte concrète et multisensorielle de l’environnement qu’émergent la compréhension et les prémices d’une démarche de respect…
Comme une évidence, une des composantes de la prise de conscience pour un meilleur respect du milieu littoral marin, reviendrait à permettre à chacun de découvrir grandeur nature, ce qui se passe sous la surface.
La plongée subaquatique donne un accès prolongé sous la surface de la mer. Cette spécificité permet de découvrir des zones peu accessibles et même inaccessibles aux non-plongeurs et d’y observer un certain nombre d’espèces de façon rapprochée, d’en voir les détails anatomiques, la couleur, le mouvement même s’il est minime… L’émerveillement est là, à la portée des sens, juste magnifique… Mais pour diverses raisons ancrées dans l’inconscient collectif, l’activité reste confidentielle et s’adresse malheureusement encore à trop peu d’initiés !
Au-delà de la magie de ces découvertes, l’immersion prolongée à proximité immédiate du fond et des espèces fixées ou mobiles qui y vivent peut occasionner des dérangements et dégradations qui ont conduit peu à peu les représentants de la plongée sous-marine à faire évoluer la pratique vers une démarche de « zéro contact ». Limiter au mieux les impacts de l’activité sur la vie marine est peu à peu devenu une évidence, pour contribuer au maintien de la qualité de ce terrain de découverte réservé aux plongeurs.