récifs de TUBBATAHA Le bleu autrement

Serge Barth
Publié le 26 avr. 2016
Fermez les yeux… Imaginez un univers liquide et bleu, des tombants majestueux où croisent thons et requins, des plateaux de corail vierges que survolent raies ou tortues… Les Maldives ? Non ! Vous n’y êtes pas : ici, vous êtes en mer de Sulu, au cœur de l’archipel des Philippines ! Par Serge Barth. Photos de Michel Dune.

4 mars, heure locale 14 h 00 : après des heures de survol de l’Indonésie, puis de Bornéo, l’Airbus A330 de Singapore Airlines se pose en douceur sur la piste de Cebu, deuxième ville des Philippines et capitale régionale des Visayas. Les Philippines se méritent ! De Paris à Manille ou Cebu, via Singapour ou Hong Kong, le trajet dure au moins 20 heures, dont 16 heures de vol incompressibles. Tout de suite, chaleur, moiteur et odeurs nous accueillent, les souvenirs affluent… Ce n’est pas notre premier voyage au pays du sourire et de la gentillesse, mais, si d’habitude les vents nous portent vers les calmes Visayas au sud, ou dans la partie occidentale de l’archipel vers les épaves de Palawan, cette fois-ci nous allons faire connaissance avec la mer de Sulu et les atolls de Tubbataha.

Mer de Sulu, un itinéraire très spécial

Les Philippines, c’est (très) grand ! Des milliers d’îles, regroupées en quatre provinces régionales, Luzon au nord, Visayas au centre, Mindanao au sud, et Palawan à l’ouest, des cultures différentes, des climats changeants… Une offre florissante pour le plongeur-voyageur. Là réside d’ailleurs la principale difficulté pour la préparation du voyage : comment choisir et éviter les tracasseries et les contretemps liés aux transferts aériens ou maritimes ? Mieux vaut choisir un bon partenaire !

Les atolls de Tubbataha, en pleine mer de Sulu et à 100 nautiques du premier abri, n’échappent pas à cette règle de précaution : mieux vaut choisir le bon navire et la bonne saison pour naviguer, et gare à celui qui se ferait surprendre au large par un cyclone ! C’est tellement vrai que l’accès en est réglementé et limité de mars à juin. Nous avons choisi pour l’aventure le Seadoors, solide coque acier de 25 m et son skipper Pierlo, qui naviguent tous deux dans ces eaux depuis plusieurs années.

En mars, le Seadoors quitte son port d’attache de Cebu pour rejoindre ses quartiers de printemps à Palawan, afin d’être au plus près des récifs de Tubbataha durant la saison. C’est donc un itinéraire original et confidentiel qui conduit quelques chanceux au sud, au travers des Visayas et ses plus beaux spots, tels Cabilao, Balicasag, ou Apo Island, avant d’obliquer plein ouest pour une traversée intégrale de la mer de Sulu. Navigations de nuit, 3 à 4 plongées par jour sur les tombants vertigineux des îles Cagayan, puis ceux des récifs de Tubbataha ou de Jessie Beazley reef… Un must !

Le Seadoors

Quelques minutes de transfert depuis l’aéroport, et nous embarquons à bord du navire qui nous attend à quai, dans le port de Cebu. Nous sommes en Asie, tout s’agite, ici quelques marins rajoutent une pénultième couche de peinture sur un cargo antédiluvien, là des employés du port rafistolent un bout de quai… Quant à nous, bien défraîchis par sept heures de décalage horaire et 30 °C supplémentaires, nous sirotons notre premier cocktail à bord.

Le Seadoors correspond exactement à ce qu’on attend d’un navire de plongée pour ce genre d’expédition : pas trop grand (25 m), pas trop petit avec 16 plongeurs à bord, des cabines confortables… Construit en acier, avec deux moteurs de 350 ch, il tient bien la mer, et comporte 8 cabines doubles climatisées, toutes aménagées avec un lit couple et un lit simple superposé et SDB/WC privés. Il dispose de deux ponts et d’un sundeck, et chacun peut s’isoler pour lire ou écouter de la musique confortablement installé au salon avant en plein air, ou visionner photos et films en multimédia dans la carrée climatisée.

Côté plongée, le Seadoors dispose d’une zone d’équipement et de mise à l’eau sur le pont arrière, de deux bacs de rinçage avec douches extérieures et, petit luxe, de serviettes chaudes à la sortie de chaque plongée ! Un autre point fort réside, pour les mises à l’eau, dans les deux barges à fond plat en résine de 8 mètres de long, confortables et spacieuses, même pour les photographes… Nitrox à bord, bien entendu ! Enfin, la nourriture est excellente et abondante, servie sous forme de buffets proposant soupes thaïes, poissons, crevettes et crustacés, ragoûts de porc ou de poulet, légumes variés au wok, et beaucoup de fruits frais, bananes, ananas, mangues, pastèque… Miam ! Le top du top, le goûter avec hamburgers et frites, inoubliable !

Plonger en mer de Sulu

Avant d’entrer en mer de Sulu pour un long périple vers l’ouest, nous naviguons au sud au travers des îles des Visayas, Bohol et Negros pour les plus importantes, stoppant ici ou là sur les meilleurs spots que Pierlo veut nous faire découvrir. Autour de nous, la carte postale défile : ciel bleu, monts volcaniques dégradés de verts, mer aux bleus-violets soulignés d’écume… De temps en temps, comme une tranche blanche dans la verdure, une plage déserte s’étire sous les cocotiers, invitation muette au rêve et à la nostalgie.

Notre première immersion se fera à Oslob, le long de la côte orientale de Negros, pour une plongée on ne peut plus originale…

Illustration d'un ordinateur de plongée
Ne ratez aucune info
Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle pour ne rien rater de votre magazine
Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher