ROBINSONNADE SUR LES ÎLOTS DU LAGON SUD

Pierre Pierre Larue
Publié le 22 juin 2016
Le lagon Sud de la Nouvelle-Calédonie classé par l’UNESCO au Patrimoine mondial de l’Humanité est un trésor naturel accessible à tous. À une demi-journée de navigation à partir de Nouméa, l’îlot Ua est au cœur de l’ensemble des Cinq Îles, un lieu idéal pour vivre une fabuleuse robinsonnade, environné d’une nature marine exceptionnelle. Texte : Pierre Larue. Photos : Pierre Larue et William Larue.

Plongée sur le jardin de « Nelly »

Cap au Sud-Est, les îlots coralliens Rédika, Kouaré, N’Gé, Gi, Ua, Uatio, Koko et Ndo se révèlent progressivement à notre vue. Nous choisissons Ua comme base idéale, pour y séjourner et rayonner dans les directions les plus intéressantes du Lagon Sud, un des joyaux naturels du Caillou.

Aussitôt nos embarcations mouillées bien à l’abri sous le vent, nous montons nos tentes pour bivouaquer près d’un campement de pêcheurs professionnels abandonné. Claude Bretegnier est journaliste reporter d’images, spécialiste de la prise de vues sous-marines. En cette période estivale où les sujets sont rares, il espère pouvoir tourner plusieurs sujets de nature marine pour alimenter le JT de RFO-NC, la seule chaîne de télévision locale. Une des priorités de notre présence ici sera d’aider Claude Chauvet, un enseignant-chercheur particulièrement pointu dans l’étude du comportement des mérous tropicaux. Pour lui, Éric Clua et Sergio Tesini « échantillonneront » en pêche sous-marine, quelques mérous appelés ici « cloches », pour affiner son étude originale sur un comportement singulier de ces poissons : l’hermaphrodisme au moment du frai.

À bord d’un robuste et puissant pneumatique à coque rigide, parfaitement conçu pour la plongée subaquatique, nous nous équipons pour les premières prises de vues sous-marines dans le «jardin de Nelly». Ce site exceptionnel, découvert il y a une trentaine d’années par les frères Bargibant, pionniers de l’aventure subaquatique néo-calédonienne, mérite à lui seul le déplacement. Nous alignons les amers et surveillons le sondeur pour venir pile poil à la verticale d’un plateau isolé au milieu d’un chenal. Nous basculons dans l’eau cristalline. 20 mètres plus bas s’étend à perte de vue un immense champ d’alcyonaires et de gorgones. Ces colonies arborescentes de polypes aux coloris les plus variés flamboient sous les feux de nos projecteurs. Le courant irrigue et nourrit continuellement en zooplancton et nutriments cette riche faune fixée. Les gorgones constellées de comatules et d’organismes divers, ploient sous l’onde. La vie explose ici comme pour fêter un printemps aquatique. Un « gueule rouge » Lethrinus miniatus nous escorte et joue avec nos bulles en essayant de les croquer. Peu farouche, il se laisse photographier et filmer sous tous les angles pour notre plus grand plaisir.

En dérive dans la passe de Kouaré

Retour à Ua pour un tour d’îlot en flânant avant l’appareillage pour la passe de Kouaré à 6 nautiques dans le sud-ouest. Sergio, le benjamin de l’équipe chargé de notre sécurité, pilote le pneumatique. Il nous « jette » au milieu d’un véritable fleuve marin. Le flux de la marée descendante porte vers l’extérieur du récif. Pour cette plongée en dérive, les consignes nous imposent de rester en vue les uns des autres. Cette coupée étroite et accore ne dépasse pas 25 mètres de profondeur. Une incroyable densité de poissons agrégés en banc, occupe tous les étages de l’espace aquatique.

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher