Santorin : pot de terre et sarcophage de fer

Pascal Kobeh
Publié le 2 mars 2014, modifié le 18 sept. 2024
Un voyage de presse à la découverte des fonds grecs fin septembre, début octobre, présente un petit air de resucée de grandes vacances ; une dernière chance pour ceux qui n’en auraient pas profité. D’ailleurs, du fait de sa dernière rotation, l’avion qui nous arrache à la grisaille parisienne, est vide. Un Boeing de 200 places environ avec seulement 7 personnes à bord ! La première fois que j’ai l’impression de voyager en jet privé sans me soucier des excédents de bagages, mon habituel cauchemar ! L’arrivée, 3 heures plus tard, sous le ciel bleu et le grand soleil de Santorin n’incite pas à refréner l’envie de frimer. Lunettes de soleil de stars ; il ne manque que les chemises à fleurs ! Un reportage de Pascal Kobeh.

Santorin, dont la réputation touristique n’est (hélas) plus à faire présente un cadre monumental. Il n’est pas question ici de recopier un Wikipédia à la portée de tous, mais simplement de relater les impressions que l’île inspire.

Plonger dans la caldeira au bord des deux îles apparues à la suite d’éruptions volcaniques (Palea Kameni en 197 av. J.-C. et Nea Kameni entre 1707 et 1711) après avoir longé une bonne partie de cette falaise abrupte est quelque chose de suffisamment rare pour ne pas ressentir l’excitation de l’inédit.

Si l’épave de Palea Kameni, un bateau transportant des touristes, coulé il y a quelques années malgré les poteries (probablement récentes ?) posées sur le fond devant la proue, ne présente pas un intérêt extraordinaire, d’autres sites comme ceux de « Mesa Pigadia » avec les formations rocheuses issues d’éruptions et de coulées de laves sont nettement plus « dramatiques ».

Éboulis, grottes, tunnels… se prêtent volontiers aux délices de l’exploration que l’absence de poissons ne rend pas moins captivante.

Modèles, soyez prévenu(e)s, les photographes se régaleront des jeux de lumières, contre-jours et autres clairs-obscurs et ne se lasseront pas de vous faire passer et repasser dans l’ouverture exposée au rayon de soleil opportun !  

Paros

Autre lieu, autres conditions. Tout a une fin, y compris l’été grec. C’est dans une mer quasi « bretonne » que nous embarquons à Paros (3 heures de ferry de Santorin) pour une première plongée à nouveau sur une épave (le Mariana) avant de ratisser (en raison d’une forte mer) la baie bien abritée de Pyrgaki où eut lieu le naufrage d’un bateau antique.

Sur quelques centaines de mètres de rayon, à très faible profondeur (-10 m en moyenne), le fond est jonché de morceaux d’amphores : cols ici et là, bout de poteries ailleurs, même des débris de bois, restes de cette fameuse épave grecque coulée à cet endroit quelques milliers d’années plus tôt. « Plongeurs, du fond de cette baie (presque) 40 siècles vous contemplent » pourrait-on se dire à chaque coup de palme.

Autre plongée, autre intérêt historique, le site de Faros, lui aussi parsemé de restes d’amphores. Et, à l’instar des tombes égyptiennes, malheureusement, les pillards sont également passés par là. Du fait de leur faible profondeur, impossible de trouver une seule amphore entière.

Si les plongées en Grèce ne présentent pas beaucoup d’attraits pour leur faune (ici et là quelque murène, quelque poisson solitaire tel un poisson scorpion, quelques nudibranches ou autres invertébrés…) leur richesse historique ainsi que les formations rocheuses méritent le détour.

Et l’histoire ne s’est pas arrêtée il y a quelques millénaires.

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher