SOURCE DE GLANE la plongée sout’ au service de l’EAU

Gilles Jolit
Publié le 20 déc. 2019
La source de Glane en Dordogne est exploitée depuis de nombreuses années pour alimenter en eau potable les communes environnantes. Les plongeurs de la Fédération s’y sont intéressés dès la fin des années soixante-dix avant qu’une équipe du CSNA (à l’époque le CIAS) ne poursuive les explorations à l’initiative du regretté Jean-Luc Sirieix. À la fin des années quatre-vingt, avec Bernard Gauche, nous avions poussé l’exploration et la topographie de cette belle rivière souterraine jusqu’au terminus actuel à plus de 4 km de l’entrée. Et puis les aléas politico-administratifs nous en ont interdit l’accès pendant plusieurs années, malgré une courte fenêtre de tir en 2010, vite refermée. C’est donc avec un grand plaisir que nous avons (re)découvert les lieux avec Bernard. Nous, les deux anciens, avions le souvenir d’un site sommairement aménagé. Le captage historique est maintenant intégré à une infrastructure moderne qui inclue télésurveillance et traitements de l’eau. Pourtant sous terre en trente ans rien n’a changé si ce n’est notre vitesse de progression dans les galeries hypogées. Jean-Pierre Stéfanato. Gilles Jolit, le coordonnateur de cette nouvelle campagne d’étude, nous raconte la genèse et les ambitions du projet.

L’eau qui jaillit d’une source provient rarement des profondeurs mystérieuses de la Terre et encore moins en milieu calcaire. Les eaux de pluie sont captées par les réseaux souterrains karstiques sur une surface très importante. Cette surface représente le bassin d’alimentation de la source de Glane. Sur cette surface sont présents des terrains agricoles, des routes, un chemin de fer, des villages et habitations, des fermes agricoles. Ces activités peuvent avoir des incidences sur la qualité des eaux et leurs pollutions. Développer les connaissances particulières de l’ensemble de ce bassin karstique est un préalable essentiel à la réflexion pour mettre en place des moyens de préservation. C’est à la suite d’alertes sur la qualité de l’eau ou des débits ponctuellement insuffisants que le Syndicat mixte des eaux de Dordogne (SMDE24) a contacté les spéléologues locaux, en l’occurrence le président du CDS24 Patrick Rousseau, qui s’est tourné vers les plongeurs de la région. Les représentations régionales et départementales de la FFESSM (CSNA) et de la FFS (CSRNA) ont signé une convention avec le SMDE24. Elle définit les cadres de partenariat avec tous les acteurs professionnels, politiques, publics et bénévoles impliqués dans ces démarches de préservation durable.

Des explorations coordonnées

Deux équipes ont été constituées : l’une de spéléologues, elle investit les zones exondées et de surface (reconnaissance des gouffres, des grottes, des pertes…), l’autre de plongeurs souterrains, elle investit les zones noyées et post-noyées (la rivière souterraine, ses siphons, ses affluents souterrains).

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher