Sous les pinces des nettoyeuses

Vincent Maran
Publié le 26 oct. 2017, modifié le 18 sept. 2024
Selon nos centres d’intérêt, et ils ne sont pas exclusifs, on peut apprécier les crevettes pour leurs qualités gustatives ou pour leur beauté. Les poissons aiment aussi mettre les crevettes à leur menu, sauf si celles-ci peuvent leur rendre des services qui sont de la plus haute importance !

Si vous l’avez repéré, vous n’avez en général aucune difficulté à chasser ou aplatir le moustique qui s’est posé sur l’un de vos avant-bras : vous pouvez utiliser la main opposée pour vous en débarrasser ! Voici un des nombreux avantages qu’il y a à avoir des membres : vous pouvez vous en servir pour vous débarrasser des parasites. Rien de tel pour un poisson : pas de bras… pas de chocolat ! En conséquence, celui qui est victime d’un parasite est bien heureux de pouvoir bénéficier des services d’un « déparasiteur », plus souvent nommé « nettoyeur ». Ces nettoyeurs peuvent être des poissons ou des crevettes. Les crevettes peuvent présenter l’avantage de vivre en association avec tel ou tel poisson et ainsi permettre une activité de déparasitage quasi continue. Ces crevettes nettoyeuses bénéficient alors d’une immunité : même si les poissons qui les côtoient ou qui croisent leur route peuvent consommer d’ordinaire des petits crustacés, celles-ci ne seront pas consommées en raison des services qu’elles peuvent leur rendre.

Aux couleurs de Monaco

La crevette nettoyeuse rouge, ou crevette monégasque (Lysmata seticaudata) est l’espèce de crevette nettoyeuse la plus fréquemment rencontrée en Méditerranée. Il n’est pas rare de la voir dans les anfractuosités où logent les murènes ou les congres. Avec de la patience, ou de la chance, on peut voir une ou deux de ces crevettes en action de nettoyage sur le corps de leurs colocataires. Si on les voit parfois plongeant leurs pinces dans la gueule de ceux-ci, c’est qu’il leur arrive également de récupérer les restes des repas qui peuvent subsister entre leurs dents. (Méditerranée). Photo Alain Mandine.

La belle aux longues pinces

Il faut être très chanceux pour observer une crevette cavernicole jaune (Stenopus spinosus) en action de nettoyage. Cette grande crevette aux pinces démesurément longues ne s’observe d’ailleurs pas très fréquemment. Comme son nom l’indique, elle affectionne les cavités et c’est la nuit qu’elle peut être rencontrée car il lui arrive alors de se tenir à l’entrée de son refuge. Elle aussi apprécie la compagnie des murènes et des congres.

Comme le fait la crevette monégasque, elle les débarrasse des parasites externes et des lambeaux de peau en desquamation. (Méditerranée et Atlantique). Photos (rarement réalisées !) de Dominique Barray  et Gilles Cavignaux.

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher