STAGE APNÉE À HENDAYE… CONTRE VENTS ET MARÉES…  

Véronique LHuissier
Publié le 22 juin 2015

Voilà un stage qui se présentait bien : 4 jours, du 14 au 17 mai à la base fédérale d’Hendaye, 8 stagiaires, une équipe d’enseignants expérimentés : Sébastien Laplagne (IRA), Roland Perret (MEF2) et Emmanuel Cecco (MEF1) Patatras : quelques jours avant, la météo se gâte : le jeudi, ça va encore (1,20 m de houle)… après c’est la guerre : vent violent et 5,5 m de houle le vendredi, puis 3,5 m de houle le samedi et 1,5 m le dimanche… La raison veut que l’on annule (ça m’est déjà arrivé…), mais c’est un crève-cœur ! Avec Philippe, directeur de la base, on repousse la décision au mardi midi. Mardi à 10 heures, le téléphone sonne : Yohann Poilblan de Pau a eu vent de nos angoisses : il me signale qu’un plan B est peut-être possible… Le CODEP 64 a eu une convention pour l’apnée à la carrière de Guiche (à 50 km), une nouvelle convention est en cours de négociation et n’est pas signée… Il me propose d’appeler son président de CODEP, Michel Crabe… Une heure plus tard, les accords du maire et du CODEP 64 tombent : le stage est sauvé ! C’est alors que les questions m’assaillent : je ne connais pas le site, il n’y a pas d’équipements spécifiques, une base de « Big Jump » est installée : est-elle ouverte ? Qui joindre ? Le challenge est très excitant !

Jeudi 14 mai au matin : accueil des stagiaires, tour de table, consignes de sécurité et recommandations d’usage : soyons progressifs, se gérer sur les 4 jours, et en même temps, profitons de cette seule journée « sûre » pour réaliser un maximum d’objectifs : préparation N3, N4, mises en situation pour les candidats MEF1, épreuves finales… La sortie se passe très bien : après l’échauffement, puis les sauvetages à 6 m, à 10 m et à 15 m, nous nous positionnons à l’abri au pied du mur de Fontarrabie en Espagne et nous installons les ateliers (PC, IL, gueuse largable et gueuse lourde) sur un fond de 18 m. Ça souffle un peu et la houle remue le bateau. Les apnéistes du CIAS sont des guerriers : ils valident tout ce qu’ils peuvent ! Beaucoup de satisfaction pour aborder les cours théoriques après une collation bien méritée !

Vendredi matin : ça mousse fort sur les Briquets et au cap Hyger, le vent a piaulé toute la nuit… Qu’allons-nous trouver à la carrière ? Avec Sébastien, les stagiaires préparent les ateliers. Peut-être faudra-t-il les relier entre eux, avec un grappin en bout, pour que le fort vent ne les fasse pas dériver… Nous renonçons à sortir la gueuse lourde, car on ne sait pas bien ce que l’on va trouver au fond, et sans embarcation… À 9 h 30, on embarque dans le camion de la base fédérale, à défaut d’embarquer dans son semi-rigide ! À 10 h 30, nous retrouvons Yohann venu nous aider. Le moment est fabuleux : le ciel s’est dégagé, le soleil nous accueille, nous découvrons un « lagon vert », dans un cadre de verdure, et un plan d’eau abrité du vent ! L’accueil du responsable de la base nautique, fermée, est tout aussi sympa ! Les bonnes surprises se succèdent : la visi est moyenne en surface (2 à 3 m) et meilleure en dessous de la couche salie par les pollens (7-8 m), une étrange clarté diffuse dans la zone des 5 à 20 m : le bout est parfaitement visible, l’eau est moins froide qu’en mer à la surface (18 °C), elle se rafraîchit quand on descend. Ce n’est pas gênant car on ne reste pas au fond ! Chaque groupe tourne entre les divers ateliers et certains atteignent les 26,50 m… C’est décidé : on revient demain ! Après un peu de théorie, visite du site Tribord et de son centre de conception, puis tapas en Espagne…

Samedi : rebelote ! Nous retrouvons la météo annoncée : Aurélien filme en noir et blanc… Repas sur place car le snack est ouvert le week-end : elle est pas belle la vie ? Théorie en rentrant, puis repas en commun dans les mobile-homes.

Dimanche : il est temps de retrouver la mer… La houle annoncée est bien là : 1,50 m avec un vent du nord ! Qu’à cela ne tienne, nous irons chercher de l’eau claire devant la falaise espagnole, sur un fond de 25-30 m : ça bouge beaucoup et quelques stagiaires sont malades… Soyons positifs : c’est une bonne expérience, il faut savoir plonger dans des conditions difficiles, sans prendre de risques inconsidérés ! Avec la houle, la gueuse bouge autant au fond qu’en surface : voilà une excellente école de maîtrise de soi et des gestes qui vont bien… Les candidats N4 et les MEF1 stagiaires valident leurs descentes à 25 m, et même 26, 50 m pour certains. Retour à la BFH et collation. Il « n’y a plus qu’à » débriefer le stage, passer les contrôles de connaissances N3, N4 et MEF 1.

Globalement : un stage parfaitement réussi malgré l’adversité des éléments. Des conditions très variées qui ont permis au groupe de se souder et à chacun de s’aguerrir et de progresser véritablement. Malgré ces conditions difficiles et quelques petites douleurs passagères, tout le monde a pu participer à chaque sortie, ce qui est rare sur 4 jours ! Chacun est satisfait et les résultats sont là : deux niveaux 3, deux niveaux 4 et deux MEF1 validés. Et sans doute des souvenirs qui resteront longtemps gravés dans nos mémoires…

Roland Perret, MEF 2 apnée président de la commission apnée du CODEP de Charente Maritime

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher