Les épaves fascinent les plongeurs. Pas tous certes, mais la communauté des fans de tôles est conséquente. Certains de ses membres se passionnent pour leur découverte, leur identification, leur valeur patrimoniale, sans oublier l’aspect émotionnel quand le naufrage a entraîné des pertes humaines. D’autres s’intéressent avant tout à une fortune de mer d’un point de vue esthétique, c’est-à-dire qu’ils sont sensibles à sa photogénie, sous réserve que la structure subsiste en moins en partie (proue, poupe, etc.). Sans négliger que les vestiges engloutis deviennent bien souvent avec le temps de véritables récifs, colonisés par la vie. Une partie de la faune marine vient pour s’y abriter ou se reproduire alors que l’autre, constituée de divers prédateurs, y voit une opportunité pour se nourrir, patrouillant tout autour du site en quête d’un repas.
L’autre point justifiant de parler d’épaves repose sur le fait qu’une grande majorité des destinations plongée offre la visite de quelques vieilles tôles, voire de plus récentes, immergées volontairement. Rien que sous nos eaux nationales, en métropole mais pas seulement, reposent des centaines d’épaves. Une longue tradition de commerce maritime, deux guerres mondiales, de fréquentes tempêtes, du brouillard et de traites roches ont contribué à envoyer par le fond des navires essentiellement, ainsi que des avions, des sous-marins et divers engins. Bon nombre de ces vestiges, en France comme à l’étranger, sont accessibles à la plongée, parfois dès le niveau 1. Rares sont donc les plongeurs n’ayant pas inscrit dans leur carnet la visite d’au moins une épave.
Si nous réserverons une place de choix aux épaves les plus emblématiques et réputées du globe, les naufrages français ne seront pas pour autant négligés, l’idée étant de valoriser aussi le métal de nos eaux nationales. Des épaves moins courues - parfois même pas courues du tout car connues que d’une poignée d’hommes - mais dont la proximité représente le quotidien de quelques pratiquants. Notamment sur la façade Atlantique, à l’image des plongeurs qui s’immergent en baie de Seine, le long des côtes du Calvados ou encore dans le bassin d’Arcachon. C’est justement dans ce bassin d’Arcachon, plus précisément une fois les passes négociées, que nous transporte dans le cadre de cette chronique inaugurale, Patrick Ragot, à la (re)découverte (1) d’une épave originale, le Chariot.
(1) Lire Subaqua 215 (novembre-décembre 2007), pages 72 à 74.