69 un numéro de circonstance…

le 02/03/2022 publié dans le N°301 de Subaqua
Un 69 vu par des risbécies de Tryon (Hypselodoris tryoni). © Vincent Maran
Vincent Maran
par Vincent Maran

La chronique DORIS que vous allez lire ici est la 69e d’une série qui a démarré dans Subaqua en mai-juin 2010(1). Ce chiffre emblématique d’une chanson de Serge Gainsbourg a suscité l’envie de consacrer cette chronique à la reproduction de nos mollusques préférés : les nudibranches, ou limaces de mer, terme qui convient également à la plupart de ces gastéropodes.

// Un nombre renversant

Bien sûr, c’est l’allure des deux chiffres qui composent le nombre 69 qui est remarquable dans la mesure où cette allure évoque une position d’un célèbre recueil indien traitant de diverses activités se rapportant à la vie privée. Ce numéro, qui est celui du département du Rhône (bien qu’il évoque la région des reins !) a incité la commission bio du Rhône, à laquelle j’appartiens, à se choisir deux nudibranches en accouplement comme logo ! Pour ceux qui l’ignoreraient encore, avoir des activités de plongeur naturaliste n’empêche pas de faire preuve d’humour, bien au contraire…

Contact imminent chez deux doris de Krohn (Felimida krohni) en ria d’Étel. © Hervé Limouzin

Contact imminent chez deux doris de Krohn (Felimida krohni) en ria d’Étel. © Hervé Limouzin

Même si ce numéro de Subaqua n’avait pas été celui du 1er avril, je n’aurais pas hésité à vous rapporter l’anecdote qui suit. Il y a quelques années, je recherchais en ligne un site consacré aux limaces de mer, site dont je ne me souvenais plus du nom. Ces pages ayant été créées par un ami plongeur bio qui connaît remarquablement ces animaux, Hervé Limouzin, j’ai inscrit dans le moteur de recherche ces deux mots : « Nudibranches Limouzin ». Le résultat de la recherche a été très surprenant(2) ! Ce sont surtout les deux premières syllabes du premier mot qui ont été retenues par le moteur de recherche et j’ai appris beaucoup de choses sur certaines distractions qui peuvent avoir cours dans la région du Limousin… Pour illustrer les différentes parties de cette chronique, j’ai sollicité, comme le plus souvent, la contribution de photographes collaborateurs à DORIS pour une série de photos très « thématiques ».

/// Un peu de biologie

Conscient que l’introduction de cette chronique ne me permettra pas, une fois de plus, d’obtenir le prix Pulitzer, je tente de relever le niveau en apportant quelques précisions d’ordre scientifique. Tout d’abord, pourquoi l’accouplement des limaces de mer se fait-il tête-bêche ? La raison est simple : leurs organes d’accouplement sont situés sur leur côté droit, derrière la tête.

Deux doris maridadi (Hypselodoris maridadilus) en accouplement : sur leur flanc droit, le bourrelet formé par la rencontre de leurs organes d’accouplement. © Valérie Caro

Deux doris maridadi (Hypselodoris maridadilus) en accouplement : sur leur flanc droit, le bourrelet formé par la rencontre de leurs organes d’accouplement. © Valérie Caro

La solution la plus facile pour permettre à ces structures anatomiques d’entrer en contact est donc d’adopter cette position tête-bêche, flanc droit d’un individu contre flanc droit de son partenaire. Cette localisation dissymétrique pour des organes fondamentaux est le résultat d’une histoire évolutive complexe qui a amené leurs ancêtres à subir une « torsion » de leur organisme au cours de leur développement embryonnaire.

/// Hermès et Aphrodite

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 301 Abonnez-vous

Commentaires

Aucune commentaire actuellement

Écrire un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *