À la rencontre des géants

le 02/11/2013 publié dans le N°251 de Subaqua
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Serge Barth
par Serge Barth

L’Afrique australe séduit tout autant par l’indicible beauté de ses paysages que par la richesse des fonds sous-marins qui la bordent. Du Transvaal au Mozambique, du parc Kruger à la plage de Tofo, Serge Barth y a croisé les géants sur terre comme sur mer. Récit.

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5 août – 16 heures. Solidement campée sur ses pattes, la femelle éléphant de 2 tonnes nous fait face et agite ses larges oreilles déployées en un geste préventif sans équivoque :”N’approchez pas, je protège mon petit”, nous signifie-t-elle ainsi ! Silence prudent et respectueux des passagers à bord du Land-Rover…

Fascinant monde technologique : hier encore, nous vaquions à nos occupations quotidiennes en métropole. En moins de 24 heures, l’A380 de la Lufthansa nous a acheminés au cœur de l’Afrique australe, pour ce safari terre-océan, à la rencontre des plus gros animaux du globe !

 

Le Kruger Park

Situé au nord-est du pays, dans le Transvaal, le parc cumule les superlatifs : ancienneté (début du 20e), étendue (20 000 km2), infrastructures, vision animalière… Bordé par le Zimbabwe au nord et le Mozambique à l’est, il est traversé par un important réseau de cours d’eau.

Les écosystèmes sont naturels – sans intervention humaine – et présentent de multiples facettes : savane, bush (épineux et arbres nains), acacias, arbres à éléphants, etc.

La faune est un vrai festival, avec 8 000 éléphants, 2 000 rhinocéros, 2 000 lions, 1 000 léopards, 32 000 zèbres, 22 000 buffles, plus de 100 000 antilopes de différentes espèces…Sans compter les girafes, les hippopotames, les guépards, les hyènes et les oiseaux de toutes sortes !

Le parc emploie 2 500 agents spécialement formés, dont 600 se consacrent exclusivement à la protection de la nature et des animaux (rangers). Le contrôle du braconnage y est très strict.

 

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Il existe deux façons de visiter le parc : visites individuelles ou collectives, en utilisant le réseau routier – soit 900 km goudronnés et 1 700 km de pistes – et des lodges publics ou privés mettant à disposition des guides et des installations haut de gamme.

Nous avons sélectionné le Kambaku lodge, dans la réserve privée du Timbavati. En pleine brousse, le Kambaku lodge est ceinturé par une défense électrique et fonctionne ”à l’américaine” : entièrement rénové en 2008, il se compose de sept bungalows doubles, qui ceinturent une grande case centrale servant de restaurant et de salon, avec une décoration locale très bush. Les salles d’eau de chaque bungalow sont superbes, nous admirons les animaux depuis nos douches ! La nourriture est abondante et de qualité, tout comme la cave à liqueur, très bien approvisionnée…

Pendant trois jours, au rythme de deux safaris quotidiens, nous nous laissons chouchouter et guider par nos hôtes sud-africains : réveil à 5 h 30, café-thé-cookies, balade en 4×4 avec un pisteur et un guide, rencontres…

Après un gros brunch, sieste ou contemplation des animaux depuis la terrasse d’observation du camp, puis nouvelle balade au milieu des animaux jusqu’à la nuit tombée, avant l’exercice de tri des dizaines de photos collectées dans la journée.

Troisième jour, dernière balade, avec une aube glaciale – c’est l’hiver, à 1 000 m d’altitude – mais un lever de soleil à pleurer de beauté, dans un ciel bleu d’une pureté de cristal ! Le temps de boucler nos sacs, et notre petit groupe se prépare au transfert vers le Mozambique voisin…

Plonger au Mozambique

Quitter l’Afrique du Sud pour le Mozambique, c’est revenir en arrière dans le temps de plusieurs décennies !

Malgré son passé récent particulièrement difficile pour cause de guerre civile postcoloniale, le Mozambique appartient encore à ce que nous appelons l’Afrique traditionnelle et heureuse : malgré les cases au sol de terre battue, malgré le déficit de distribution de l’eau et de l’électricité, surtout dans les campagnes, les Mozambicains sourient, rient et semblent heureux de tout simplement vivre.

Partout, en tout cas le long du littoral, le poisson, les fruits et légumes abondent : avocats, ananas, mangues, goyaves, papayes, maracujas, bananes, cocos…

Notre première étape nous conduit à Zavora, quelques centaines de kilomètres au nord de Maputo, la capitale du pays : on quitte la route principale, puis direction plein est sur une piste de latérite rouge pendant 20 km, serpentant entre les bananiers et les plantations de cocotiers, traversant ici et là un village de paillotes.

À la dernière minute, jusque-là caché par une dune de sable géante, l’océan Indien nous saute au visage.

 

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 251 Abonnez-vous

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