Emmanuelle membre du groupe des plongeurs démineurs de Méditerranée

le 01/07/2019 publié dans le N°285 de Subaqua
Emmanuelle 2
Annabelle Blanchard
par Annabelle Blanchard

L’armée française se féminise progressivement. La Marine nationale n’est pas en reste, même si les femmes affectées à la plongée militaire sont encore rares.
Annabelle Blanchard a eu l’opportunité d’en rencontrer une et mieux encore de s’entretenir avec elle. Alors embarquement immédiat en compagnie d’Emmanuelle(1), membre du groupe des plongeurs démineurs de Méditerranée.

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À l’occasion de rencontres avec des femmes dans le milieu de la plongée, quelques destinées m’interpellent parfois et, de façon assez naturelle, me vient l’envie de raconter leurs histoires et parcours. Bien souvent, le regard, l’expérience de vie dans et hors de la plongée ainsi que la personnalité de ces femmes transforment l’exercice formel en coup de cœur. Cela a été le cas avec Emmanuelle, 27 ans, dont j’ai croisé la route non pas dans une structure ou un club de plongée loisir mais sur la base navale de Toulon, plus précisément au sein du groupement des plongeurs démineurs de Méditerranée (GPD Med).

Parcours professionnel et projet personnel

Emmanuelle1« J’ai toujours adoré l’eau, explique dans un sourire Emmanuelle, mais mon expérience sous-marine avant de rentrer dans la Marine nationale se résumait à un modeste baptême de plongée. » En 2010, alors âgée de 19 ans, la jeune femme intègre l’École navale pour en sortir officier trois ans plus tard. Elle obtient ensuite le certificat de plongeur de bord, puis, après une présélection, suit le cursus de plongeur démineur d’une durée d’un an. Côté opérationnel, notre militaire précise avoir embarqué sur la frégate le Surcouf  (deux années), puis sur les chasseurs de mines Cassiopée et Capricorne (un an sur chacun) . « En septembre 2018, je suis arrivée au GPD Méditerranée de Toulon en tant qu’adjointe à l’officier Opérations. » Ses missions se concentrent principalement sur les travaux sous-marins et le déminage (neutralisation d’engins sous-marins). « Pour les mener à bien, je suis équipée d’un recycleur semi-fermé me permettant d’évoluer de la surface jusqu’à 80 mètres de profondeur. Un matériel performant mais pesant pas moins de 45 kg ! » Enfin, il est à noter que la jeune femme, contrairement aux idées reçues, n’est pas issue d’une longue lignée familiale de militaires. D’ailleurs sa sœur jumelle a, quant à elle, choisi une profession tout à fait différente.

Dans son déroulement de carrière, Emmanuelle doit occuper pendant une période de dix ans des postes opérationnels, synonymes de grande disponibilité et de vie embarquée. Puis, les fonctions occupées s’orienteront vers le domaine stratégique. Avec à la clé, moins de mobilité demandée, c’est-à-dire plus stable, et donc compatible avec une vie ordinaire.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 285 Abonnez-vous

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